Même si les 14 jardins du château du Rivau sont tous beaux, même si leurs charmes se dévoilent durant toute la saison d’ouverture, de début avril à début novembre, il faut bien avouer que juin est le mois incontournable pour qui aime les roses…
Un peu, beaucoup, passionnément… Petite, Patricia Laigneau, créatrice des jardins du Rivau inspirés des contes de fées, aimait déjà les rosiers. Devenue propriétaire du Rivau, elle n’a eu de cesse d’en planter partout dans les jardins. Mais attention, uniquement des rosiers à parfum ! Au point d’en réunir une magnifique collection de 480 variétés (1600 rosiers au total) labellisée collection nationale par le CCVS (Conservatoire des collections végétales spécialisées).
Anciens et modernes, peu importe !
Une multitude de roses blanches et roses cascadent sur les murs des douves sèches, les rosiers à fleurs jaunes bordent le jardin du Petit Poucet. Le célèbre ‘Pierre de Ronsard” et le très vigoureux ‘Aimé Vibert’ prennent le soleil sur un mur des anciennes écuries royales. ‘Charlène de Monaco’ et ‘Cornelia’ papotent dans le jardin des Philtres d’amour. Les moschata habillent de leurs petits bouquets blanc pur l’allée du jardin des senteurs, au fond du verger. Ici, pas de querelle entre les anciens et les modernes… “On n’oublie pas les anciennes, mais, comme partout, il fait laisser de la place aux jaunes et c’est sympathique de mélanger les deux“, dit en souriant Patricia Laigneau. Pour être adopté, chaque rosier doit être capable d’exhaler le musc ou la pomme verte, l’abricot, le citron, le thé à la violette, la salade de fruits frais et même le vin blanc !
Un damier David Austin
Le Jardin secret, à l’emplacement d’un ancien corps de logis, dans l’enceinte du château, offre une vue merveilleuse sur le verger, les douves, l’allée des fées, le jardin du Petit poucet et celui de la princesse Raiponce (une superbe composition bichromatique à base de cheveux d’ange, aulx d’ornement, sauges, Veronicatrum ‘Fascination’). Dans un échiquier qui fait alterner rosiers et dalles enherbées s’épanouissent des roses obtenues par David Austin. Toutes sont remontantes et très parfumées. Au bout de ce jardin s’élève une cathédrale de verdure où s’entremêlent vigne et roses. C’est là que vous pourrez sentir le parfum de pomme avec une pointe de miel, celui du puissant rosier liane ‘Château du Rivau’ obtenu par André Ève.
L’allée des senteurs
Testez votre odorat dans cette allée composée de rosiers blancs. Trouvez les fragrances de myrrhe de ‘Francine Austin’, la senteur de pin de ‘Mousseline’, les parfums de violette et de concombre de ‘Blanc double de Coubert’, la délicate odeur de citronnelle de ‘Mme Hardy’
Un entretien permanent
La collection de rosiers occupe beaucoup les jardiniers. Au moment de la floraison, des heures sont consacrées à leur effleurage. Une fois par semaine, chaque rosier est débarrassé de ses fleurs fanées. Toutes les deux ou trois semaines, une intervention est nécessaire dans la haie de la Cassinina (du nom du jardin mythique où Athéna, fille de Zeus, fut conçue). Là, où les Viburnum n’ont qu’une envie, celle de prendre le dessus sur les rosiers arbustifs. En fin d’hiver, ce sont des remorques de compost maison qui sont utilisées pour les nourrir. Des jours et des jours sont passés par les jardiniers à manier le sécateur ou l’ébrancheur, à palisser les branches des rosiers lianes. Mais, c’est bien connu, quand on aime à ce point les rosiers, comme Patricia Laigneau, le temps ne compte pas…
Infos pratiques sur le site du Château du Rivau.