On pourrait presque les qualifier de plantes inratables, tant les géraniums vivaces sont faciles à cultiver. À condition, bien sûr, de respecter les conditions qui plaisent à chaque espèce. Certains aiment le soleil, d’autres la mi-ombre, les terrains frais ou les emplacements secs. Les conseils d’Aurore Ducreux, de la pépinière de la Roche Saint-Louis.
Pas de confusion entre pélargonium et géranium vivace
Une précision pour les nouveaux jardiniers : le géranium vivace et le pélargonium sont deux plantes très différentes. Le pélargonium, c’est celui que vous voyez l’été dans les balconnières. Les balcons fleuris d’Alsace sont plantés de pélargoniums, qui ne sont pas rustiques. On ne les garde pas souvent d’une année sur l’autre.
Le géranium vivace, lui, est rustique. Une fois planté dans le jardin, vous allez le garder pour de longues années. Pour moi, c’est l’une des plantes les plus importantes du jardin pour sa facilité de culture, sa diversité d’espèces et de variétés qui permet de le planter en tout type de situation. Enfin, il existe une façon toute simple de faire la différence : le rouge n’existe pas chez les géraniums vivaces.

Des fleurs toute l’année ?
Alors, il ne faut pas abuser non plus ! Mais on n’en est pas loin… L’apothéose des géraniums vivaces, c’est évidemment du printemps à la fin de l’été. Ce que l’on sait moins, c’est que certains fleurissent jusqu’en hiver. C’est le cas des géraniums sanguins (G. sanguineum), à feuillage persistant. Ils offrent plusieurs remontées de floraison quand on la chance d’habiter dans des régions à climat doux, notamment dans les zones océaniques. Je les aime beaucoup également pour leur capacité à résister à la sécheresse.
Quand et comment les planter ?
Au printemps et à l’automne, même si je conseille plutôt une plantation automnale pour laisser à la plante le temps de développer son système racinaire pendant l’hiver, et avoir de belles floraisons dès les premières années. La plupart des variétés, sauf certaines plantes de collection, s’installe en terre ordinaire. Vous pouvez même les cultiver en pot, sur un balcon, une terrasse à condition que le contenant soit percé et drainé. Pour qu’ils fassent de l’effet et colonisent bien le sol, plantez-les par trois.

‘Rozanne’, LA star des géraniums vivaces
Il mérite son titre ! C’est le géranium le plus florifère, il n’arrête pas de fleurir de mai à octobre. C’est un Geranium wallichianum assez étonnant, aux fleurs bleues. Quand il a de la place, il s’étale. S’il manque d’espace, il pousse en hauteur et glisse ses tiges là où ça l’arrange. On travaille beaucoup sur les couleurs des G. wallichianum. La seule variété vraiment claire pour le moment, c’est ‘Crystal Lake’, très florifère lui aussi, d’avril aux gelées. Je travaille, comme beaucoup d’autres, à obtenir un wallichianum blanc, mais la tâche n’est pas facile !
Le feuillage peut-il être intéressant ?
Oui et c’est un atout supplémentaire. Il peut être chocolat (‘Elizabeth Ann’, ‘Espresso’), marbré (‘Springtime’), éclaboussé de blanc (‘Jester Jacket’). Le plus intéressant à l’automne, c’est sans doute G. wlassovianum ‘Fay Anna’ dont le feuillage est d’un merveilleux rose orangé.
La tendance est aux fleurs veinées
Aujourd’hui, on a beaucoup de bleu, mais les clients sont friands de rose très veiné. Thierry Delabroye a obtenu ‘Sandrine’, dont les fleurs sont très intéressantes, grosses avec une veine noire vraiment remarquable. On trouve aussi dans les rose veiné ‘Red Admiral’, une valeur sûre.
Les variétés préférées d’Hortus Focus (sauf ‘Rozanne’, hors-compétition !)
|
![]() |
Les géraniums vivaces de la pépinière de la Roche Saint-Louis, C’EST PAR ICI !
![]() |