Bernard Cwiek fabrique ses hôtels à insectes en Belgique. Il les réalise en XXL pour des collectivités, mais aussi en modèle réduit pour les balcons, les jardinières. Un hôtel est fait de différents matériaux, car tout ce petit monde a ses préférences (et nécessités) d’habitat. Tiges creuses, tiges pleines, briques… Qui loge où ?
Hôtels à insectes : tiges pleines, tiges creuses
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Les tiges pleines (à moelle) : framboisier, arbre à papillon, sureau, rosier, ronce, fusain, topinambour, weigelia, hortensia, hydrangea…
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Les tiges creuses : Bambou, canne de Provence, vieux tuteurs, fenouil, céleri, deutzia, paille de blé, renouée du Japon (une façon de recycler cette plante envahissante…). Elles doivent être bouchées à l’une de leurs extrémités.
Les abeilles sauvages, elles emballent !
Elles pondent dans les tiges creuses. Plus la tige sera longue, plus il y aura d’œufs les uns derrière les autres. Dans une tige creuse de 10 cm, on va trouver 7 ou 8 pontes d’abeilles sauvages. Si la tige est de “gros” diamètre, ça fera le bonheur d’une araignée qui transformera l’hôtel en restaurant…
On peut observer des débris de feuilles, des minimorceaux d’herbe qui dépassent des trous. Car certaines abeilles sauvages emballent leurs œufs dans des végétaux de différents types. Les mégachiles utilisent des feuilles de rosier. D’autres utilisent des graminées, des brins de foin pour empaqueter les œufs avant de les déposer dans les tiges.
Les syrphes travailleurs
Ces espèces de mouches déguisées en guêpe, qu’on reconnaît à leur vol stationnaire, trouvent logis dans les tiges pleines. Le syrphe n’est pas un fainéant, il creuse lui-même la tige à moelle tendre et dépose ses œufs. Adulte, le syrphe est un bon pollinisateur. Sa larve est une dévoreuse de pucerons.
Les gendarmes au sous-sol !
Ces insectes xylophages (Pyrrhocoris apterus) vivent en dessous des hôtels à insectes. Ils dégradent le bois. Sans leur action, on marcherait sur des kilomètres d’épaisseur de chute de bois.
De brique et de broc
Les osmies, les abeilles de printemps qu’on connaît bien, pondent dans les briques trouées avant de boucher les trous. Les briques creuses remplies d’un mélange d’un mélange d’argile, de sable et de paille vont plutôt accueillie des abeilles sauvages dites terricoles (elles vivent d’ordinaire dans le sol). Ces abeilles vont creuser un trou dans le mélange, pondre avant de reboucher. Elles aiment trouver ce genre de chambrette, surtout dans un jardin très sablonneux.
Chrysopator aime le carton
Les chrysopes, dont les adultes et les larves dévorent pucerons, aleurodes, cochenilles à longueur de journée, adorent se blottir dans des empilages de papier gaufré. Ils aiment aussi les lanières de papier journal (attention pas de magazine en couleur), les fibres d’emballage, les pommes de pin.
Le perce-oreille prend de la hauteur
Il n’est pas difficile à satisfaire : mettez un peu de paille dans un petit pot de terre cuite, retournez le pot, calez-le à environ 2 cm du sol. Le perce-oreille adorera y habiter. Vous pouvez aussi accrocher ce type d’abri à une branche d’arbre. Un filet fin empêchera la paille de tomber.
Vieilles branches pour les carabes
On les aime ceux-là… Ils mangent des limaces, des escargots et même des pucerons s’il s’en présente. Dans l’abri, réservez un coin pour empiler des petits morceaux de branches. Ou laissez dans le jardin trainer une souche d’arbre.
Une petite maison pour les coccinelles
Elles ont besoin de passer l’hiver bien au chaud. Comme les chrysopes, elles apprécient du papier journal froissé ou coupé en lanières. Elles seront mieux protégées tout de même par de la paille où elles cocooneront tranquillement. Autre possibilité : disposer dans l’hôtel des fagots de brindilles et des feuilles mortes bien sèches où elles feront leur lit.
Et les papillons ?
Certains papillons hivernent au stade adulte, notamment le paon du jour. Si vous n’êtes pas doué(e) pour le bricolage, achetez un abri spécifique avec des fentes verticales. Les papillons y entrent ailes repliées et trouvent à l’intérieur des petits “perchoirs”. Certains vont hiverner là, d’autres papillons y déposent leur chrysalide. Vous pourrez installer cet abri seul dans un coin ou l’inclure dans un hôtel à insectes “maison” plus grand.
Pense-pas-bête
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