Vous êtes nombreux à connaître Caroline. Rédactrice en chef pendant 25 ans, du mensuel “Mon Jardin, Ma Maison”, elle cultive désormais son jardin à Ambleteuse. Ses héroïnes d’hier et d’aujourd’hui ? Les roses, toutes les roses !
“Oh le cliché ! À la question « quelle est ta fleur préférée ? », je réponds : les roses…
Au pluriel, tant il y a de fleurs et de rosiers différents. Je lis la déception sur le visage de l’« enquêteur » qui s’attendait à ce que je livre en latin un nom extravagant d’une beauté quasi irréelle. Car à celui-là, ma réponse évoque le rosier tout raide dans un massif géométrique, avec la terre bien binée et nue à ses pieds.
Et c’est là que je déroule mes arguments, comme une jonchée de pétales odorants. Leurs noms sont, à eux seuls, de petits poèmes. ‘Cuisse de Nymphe émue’, ‘Guirlande d’amour’, ‘Ecume des jours’, ‘Général Schablikine’ pour ceux qui pensent que le rosier n’aime pas le soleil du sud… Quant à la fleur, elle assure un concours de jupons virevoltants, de corolles froufroutantes, de pétales finement découpés comme chez ‘Pink Grootendorst’, ou rejoint la simple églantine à 5 pétales pour décliner des tons de porcelaine.
DES LANCEURS D’ALERTE DANS LES VERGERS
La forme de l’arbuste permet de belles fantaisies, avec les couvre-sol, les buissons plantureux, les grimpantes qui s’enguirlandent sur plusieurs mètres en une saison. Et n’oublions pas ceux qui portent des fruits d’automne décoratifs (Rosa carolinae, clin d’œil) !
Si j’aime autant les roses, c’est parce qu’elles assurent d’heureux mariages avec les vivaces, bulbeuses et annuelles. Elles sont aussi « lanceurs d’alerte » dans les vergers et les vignobles sensibles aux maladies… Bref, des jardiniers et d’alertes poètes en ont dit beaucoup plus sur cette fleur indémodable.
Et coup de chapeau aux obtenteurs qui nous étonnent chaque année !”