Non, je ne suis pas un super moustique. Je ne vous piquerai pas ! En revanche, mes larves peuvent s’attaquer aux racines de vos légumes ou à vos pelouses. Ce n’est pas pour autant qu’il faut me zigouiller, moi, Gudule la tipule, à grands coups de torchon. Laissez faire mes prédateurs…
Gudule la tipule, insecte pacifique
C’est vrai que je peux ficher la trouille avec mes 6 grandes pattes qui me donnent l’allure d’un moustique géant. Mais, enfin, m’avez-vous déjà entendu dire que j’ai piqué quelqu’un ? Jamais. Pour qui me prenez-vous ? Je n’ai pas besoin de votre sang pour nourrir mes femelles, moi ! Je suis un diptère pacifique, mettez-vous bien ça dans la tête, pauvres humains…
Il faut manger pour vivre
Je suis comme vous ! Sans manger, je meurs. Sans boire aussi, c’est pourquoi j’aime bien aller m’abreuver dans le moindre point d’eau. La soucoupe pleine qui traine, c’est pour moi ! La rosée dans l’herbe, c’est pour moi aussi, quand je suis adulte. Côté victuailles, j’aime bien suçoter les fleurs. Rien ne me plaît plus qu’une ambiance un peu fraîche, un peu humide pour prendre ma patte (parce que moi je ne peux pas prendre mon pied…).
J’aime le sexe !
Moi Gudule la tipule, je ne vis pas bien longtemps alors il faut que je me reproduise rapidement pour assurer ma descendance. Chez nous, point de Kama Sutra, on fait comme on peut, avec ce qu’on a. Il nous faut trouver un support pour nous accoupler. C’est parfois acrobatique, Monsieur peut se retrouver la tête en bas tandis que Madame s’accroche avec ses 6 pattes à une tige de graminées. On aimerait bien parfois trouver souvent des lits plus confortables comme un bout de bois, des feuilles, mais le temps nous est compté. Quand faut y aller, faut y aller, tant pis ! Et plusieurs fois par jour… (vous nous enviez, hein, sur ce coup-là…)
Le mâle tilule et son pénis qui chante
Je vais sans doute vous étonner, mais nos mâles sont équipés d’un vibromasseur. Si, si, si ! Les scientifiques appellent ça la « stridulation copulatoire ». En résumé, le pénis de Gudulou émet des stridulations et les vibrations qui excitent la femelle et la rendent de bonne humeur pour un emboitement des abdomens et la fécondation. Et hop ! C’est le moment où vous pouvez nous observer et nous distinguer. Gudule a un gros abdomen, Gudulou un abdomen plus fin et il est aussi globalement plus petit que la femelle.
Et les bébés alors ?
Je ponds, je ponds, je ponds plusieurs dizaines voire centaines d’œufs. Je n’arrête pas. La descendance doit être assurée. Mes bébés s’enfoncent dans le sol et se muent en larves molles. On dirait des vers. Pas de pattes, pas de bouche apparente et pourtant ils dévorent. Ils ont même un appétit d’ogre ces petits (dit la mère fiérote de sa progéniture…). Et c’est là que moi, Gudule la tipule, je peux bien vous enquiquiner !
À moi les pelouses et les potagers !
Chaque bébé tipule a de gros besoins. Et il s’attaque aux racines (miam miam) des graminées, mais aussi des légumes, il sait ce qui est bon pour lui. Si vous ne savez pas qui peut manger les racines de votre gazon et faire donc jaunir les feuilles, c’est peut-être lui. Si vous avez arrosé votre gazon, c’est de votre faute et picétou.
Au potager, mes bébés peuvent aussi occasionner des dégâts, mais vous hésiteriez vous si vous étiez une tipule à grignoter des radicelles, des rhizomes, des collets ? Ben, non, faut bien manger pour vivre ! Alors, si vous voulez nous aider à vivre, plantez des laitues, des choux, des fraisiers, des patates, on adore ! Ah oui, et des fleurs aussi, surtout quand elles sont au stade de jeunes plants. Merci beaucoup d’avance !
On n’est pas des super-héros !
-Au lieu de me zigouiller, laissez faire la nature… Moi, la larve Gudule la tipule, je suis un mets de choix pour les taupes, les musaraignes, mais aussi les oiseaux comme le merle ou la grive musicienne. Mes parents, eux, se font becqueter par les chauves-souris.
–Un épisode de chaleur et de sécheresse en été peut tuer la plupart d’entre nous. Mais à la moindre averse, pffff, on en profite !
-On est des insectes frileux, donc nous aimons bien rentrer dans vos maisons ou appartements. Remettez-nous dehors, on se débrouillera (ou pas). Mais ne nous tuez pas, nous ne sommes pas dangereux !