Semer, c’est facile… à condition de respecter un certain nombre de petites règles. Et celles que nous allons rappeler doivent être adaptées au climat de votre région. Les semis ne sont pas les mêmes et ne se font pas au même moment dans le Nord ou en Provence.
Au-dessous de nos conseils, dépliez le calendrier des semis mois par mois…
Réussir ses semis
Le bon contenant pour la bonne graine
Sélectionnez votre contenant en fonction de la taille des graines et de leur croissance.
Les petites graines de chicorée ou de navets peuvent démarrer dans des plaques alvéolées ou des boites d’œufs. Elles auront besoin d’un repiquage assez rapide pour être éclaircies et surtout être placées soit directement au jardin, soit dans un bac plus grand.
Les graines les plus grosses seront mieux en godet de 6 ou de 7 cm. Ne mettez qu’une graine par godet.
Préparez les graines
Faites tremper les graines les plus grosses dans l’eau tiède une nuit avant le semis.
Le persil ou le basilic peuvent aussi mieux démarrer comme ça.
Rappelez-vous que certaines graines ont besoin d’un passage au froid pour germer !
Le choix du terreau
Les semis se font dans un terreau léger, aéré, avec une granulométrie fine. La capacité de rétention d’eau est un élément majeur. Ça semble logique. Chaque semis est un bébé plante, qui va devoir faire sortir des petites racines fragiles, affamées et assoiffées, avide d’énergie pour sortir à la lumière. Classiquement, un terreau de semis est composé de tourbe, de sable, de pouzzolane ou de vermiculite. Mais la tourbe devant être préservée, on en trouve désormais à base de pith de coco qui a une capacité de rétention d’eau efficace.
Le jardin, c’est l’école de la patience !
Laissez passer les Saints de Glace avant de repiquer les plants au jardin. On n’est jamais à l’abri du coup de gel tardif et fatal ! L’évolution du climat ajoute à l’incertitude qui habite tous les jardiniers.
Patience, mais ne laissez pas filer le temps !
Pensez à éclaircir vos plants avant qu’ils ne se fassent une mauvaise concurrence. Gardez toujours le plus robuste en place et retirez les autres. Triez ces derniers et repiquez ceux qui sont bien développés. Ils prendront du retard sur le reste parce qu’ils doivent se réinstaller, mais ils peuvent vous permettre d’échelonner les récoltes.
Attention à la fonte des semis !
La fonte des semis est une maladie cryptogamique qu’on peut prévenir en étalant une couche de charbon pilé ou de la poudre de cannelle en surface.
Pour assurer le coup, façon ceinture et bretelles, pulvérisez les plantules avec une infusion de gousses d’ail chaque semaine.
Ne surestimez pas votre mémoire !
Prenez le temps de mettre des étiquettes partout avec le nom de votre semis, mais aussi la date du semis lui-même. Sur l’instant, on est sûr de bien se rappeler ce qu’on a fait et 3 semaines plus tard, c’est la bérézina !
Lisez les conseils de semis
Lisez bien ce qui est inscrit sur les paquets de graines avant de semer.
Deux infos importantes même si vous préférez semer un peu dense :
- l’espacement nécessaire au développement de la plante et la profondeur de sa racine.
- la profondeur à laquelle vous devez placer le semis, si vous enterrez trop la graine, elle n’arrive pas à pointer le bout de son nez à la surface !
Quand le semis appelle la lumière !
Lorsque la plantule affleure, elle commence à avoir vraiment besoin de lumière. Tant qu’elle était sous terre, elle s’en moquait bien. Mais, ensuite, il faut la lui apporter avec délicatesse.
Ne sortez pas vos plants trop rapidement, aux premiers rayons de soleil. En plein soleil alors qu’ils sont encore tendres, ils vont griller. Commencez par les mettre au soleil du matin seulement. Rentrez-les pour la nuit si les températures sont toujours fraîches. Peu à peu, laissez-les s’habituer à se plus en plus de soleil avant de les repiquer dehors au jardin ou dans un bac.
Sous châssis ou dans la serre, ouvrez progressivement dans la journée pour éviter les coups de chaud.
Et surtout, pensez à refermer le soir… pour éviter le coup de froid !
Semis du chaud, semis du froid
On sème à l’intérieur les plantes dont le milieu naturel est celui de pays chauds. C’est le cas des poivrons ou des tomates qui ont besoin d’une température autour de 20 °C pour pouvoir imaginer de sortir leurs premières feuilles. Du coup, comme ces plantes ont une croissance un peu lente sous nos latitudes, on peut démarrer dans l’hiver. Méfiez-vous toutefois de ne pas vous retrouver avec des plants près à sortir avant les Saints de glace !
D’autres semis ont besoin de se lancer à l’extérieur. C’est le cas des radis qui aiment des températures entre 5 et 10 °C.
Voilà pourquoi dans le calendrier des semis ci-dessous, les indications sont assez précises.
L’eau, c’est vital pour le semis !
L’eau, c’est comme la lumière, il en faut juste ce qu’il faut, pas plus pas moins !
Lorsque les graines travaillent en sous-sol, un vaporisateur permettra d’humidifier la terre en contrôlant du bout du doigt que la terre reste humide.
Si vos pots sont percés, vous pouvez aussi les poser dans un plat rempli d’eau et de billes d’argiles. Contrôlez régulièrement qu’il y a toujours assez d’eau !
Lorsque les plantules pointent, le vaporisateur permet encore quelque temps de prendre soin de leur fragilité.
Recyclage et inventivité
Pour les semis, avant de vous ruiner en pots et autres barquettes, faites les placards ! Je suis sûre que vous pouvez trouver de quoi faire vos semis sans souci !
Pour semer :
- Barquettes alimentaires,
- Boîtes d’œufs,
- Boîtes de conserve,
- Caisses à poissons en polystyrène,
- Culs de bouteilles plastiques,
- Gobelets,
- Pots de yaourt,
- Rouleaux de papier toilette ou d’essuie-tout,
La liste est aussi longue que vous voulez !
Pour protéger
- Découpez une cloche dans le haut d’une bouteille plastique,
- Utilisez une plaque de verre ou de plexi sur la caisse à poissons ou une caisse en bois,
- Fabriquez votre semoir en papier,
- Plantez des étiquettes en bâton de glace.
Les semis sur couche chaude
Si vous n’avez pas d’abri chauffé ou de tapis chauffant pour les semis, vous pouvez constituer une couche chaude, dans un bac ou sous châssis.
2 méthodes
La première consiste à acheter et enterrer du fumier et à poser un coffrage par-dessus.
La seconde à construire un coffre pour y placer le fumier frais.
Étendez le fumier frais, tassez-le en une couche bien régulière. Recouvrez de terreau sur 20 cm d’épaisseur. Puis une couche de 2 cm de compost. Couvrez.
La température va monter grâce à la fermentation. Attendez 10 à 12 jours avant de faire vos semis.
Semez et arrosez en pluie.
Vous pouvez créer une couche chaude au potager en mélangeant le fumier la terre et le compost et en couvrant d’une bonne épaisseur de paille puis en installant un tunnel de culture.
Les semis sous abri
Le semis des légumes sensibles au froid se pratique sous cloche dans le jardin, en serre, sous mini-serre chauffée, à l’intérieur de la maison derrière une fenêtre ou sous châssis. On les démarre dès février.
DIY des semis de récup'
Godets plastiques ou biodégradables ?
Les premiers sont des dérivés du pétrole peu écologiques. Leur avantage est d’être réutilisables. Leur désavantage est de contraindre la plante à réinstaller ses racines.
Les seconds sont constitués de tourbe. Ils absorbent l’eau et demandent une attention plus régulière à l’arrosage. Le principal problème qu’ils posent est lié à l’usage de la tourbe, une ressource à protéger. Avantage majeur, vous les plantez sans toucher aux racines.
Pourquoi faut-il protéger la tourbe ?
Le processus de formation de la tourbe s’échelonne sur des siècles et consiste en la lente accumulation de débris végétaux partiellement décomposés dans des milieux humides et pauvres en oxygène : les tourbières. Ce n’est donc pas une ressource facilement renouvelable.
Par ailleurs, les tourbières stockent beaucoup de carbone, abritent une faune et une flore très particulières. Détruire ces écosystèmes très fragiles contribue à dégrader la biodiversité, enjeu environnemental majeur.
La santé des tourbières est menacée par leur drainage pour l’agriculture, la foresterie commerciale, l’extraction de tourbe, le développement des infrastructures et, bien sûr, les effets du réchauffement mondial.
Faut-il s’équiper d’un semoir ?
Le semoir a pour mission de laisser tomber les graines une à une.
Il en existe de petits qu’on tient dans la main pour semer en barquette et d’autres avec un manche long à utiliser au potager lorsqu’on préfère éviter de se baisser.
Pour les grosses graines, c’est inutile, mais pour les toutes petites riquiquis, c’est vraiment bien !
Les semis mois par mois - Janvier à Juin
Semis sous abri
- artichaut
- carotte
- cerfeuil
- chou-fleur
- ciboulette
- laitue
- menthe
- moutarde
- navet
- poireau d’été
- radis
Plantation en pleine terre
Récolte
- carotte
- laitue
- mâche
- panais
- poireau
- tubercules anciens
Plantation en pleine terre
- ail
- asperge
- échalote
- oignon
- pomme de terre
Récolte
- carotte
- laitue
- mâche
- panais
- poireau
- tubercules anciens
Semis en pleine terre
- ache des montagnes
- aneth
- arroche
- artichaut
- bette
- betterave
- brocoli
- carotte
- cerfeuil
- chou de Bruxelles
- chou-fleurs
- chou-rave
- ciboulette
- coriandre
- épinard
- fève
- laitue
- lentille
- menthe
- navet
- oignon
- origan
- oseille
- panais
- persil
- persil tubéreux
- poireau
- pois et petit pois
- radis
- roquette
- salsifis
- sarriette
- scorsonère