Venu d’Italie dans les malles de Catherine de Médicis, épouse de Henri II, l’artichaut a donc conquis ses lettres de noblesse à la Renaissance. Toujours aussi apprécié aujourd’hui, c’est un légume à installer au printemps au potager. Un gros pépère que l’on peut également choisir de cultiver pour ses fleurs magnifiques au jardin d’ornement ! Alors, comment cultiver les artichauts ?
Ça se sème ou ça se plante ?
Les deux, mon capitaine ! Mais si vous n’êtes pas fortiche en semis ou si vous n’avez pas suffisamment de patience, choisissez plutôt d’installer des plants tout prêts.
- Semis : de janvier à mars, au chaud ! Quand les plants ont deux feuilles, repiquez en godet ou petit pot. Vous installerez vos artichauts en pleine terre à l’automne.
- Plantation : en mars, avril c’est parfait !
Dans quel sol, à quelle exposition cultiver les artichauts ?
Ces légumes sont de gros gourmands. De vraies pompes à nutriments ! Il leur faut donc un sol super riche pour être bien productifs. Et bien drainé aussi, car ils n’aiment pas barboter. Ajoutez du compost au fond du trou de plantation, ils adoreront ! Surtout, ne serrez pas les plantations. L’artichaut peut se développer jusqu’à 1 m de large. Trouvez-leur une place au soleil et, si possible, protégée du vent. Binez le pied pendant toute la période croissance.
Ça vit longtemps un pied d’artichaut ?
Ce légume vivace peut rester 3 ou 4 ans en place. Après, il s’épuise, car il a lui-même épuisé toutes les ressources de son emplacement. Pour en avoir tout le temps, il suffit de prélever les œilletons qu’il produit au pied et de les installer ailleurs au potager. Les œilletons, ce sont les bébés produits par la plante mère et que vous pouvez facilement prélever et replanter.
Il aime, il déteste…
- Il s’entend bien avec les fèves, les petits pois, l’oignon, le radis, le chou, la laitue, les haricots nains.
- Il n’aime pas être associé au persil, au fenouil.
Faut-il protéger l’artichaut en hiver ?
Oui, car Monsieur est un peu frileux (il souffre vraiment beaucoup sous – 5°C), et si l’humidité stagne en son cœur, vous le perdrez. La méthode la plus efficace consiste à l’automne, à couper l’extrémité des feuilles avant de les rassembler et de faire tenir ce gros bouquet avec un lien le plus souple possible. Mais cela ne suffit pas ! Il faut également butter le pied pour le protéger (attention, pas de terre dans le cœur de la plante, c’est important). Vous pouvez aussi renforcer le dispositif de protection en entourant le pied d’une doudoune de paille. Opération débuttage en fin d’hiver, début de printemps.
Quand récolter ?
Tout dépend de la variété plantée (voir plus bas). Mais, dans tous les cas, on consomme les têtes avant éclosion de la fleur. Bon à savoir : plus les têtes sont récoltées jeunes, plus elles sont tendres ; c’est ce que l’on nomme les artichauts poivrade.
Utiliser l’artichaut en déco, c’est possible ?
Mais oui ! Si on ne lui coupe la tête pour la manger, l’artichaut produit de magnifiques fleurs violettes, visitées par de nombreux pollinisateurs. Et le feuillage argenté est superbe dans un grand massif au soleil.
Quelques variétés d’artichaut
- ‘Gros vert de Laon’ : à tout seigneur tout honneur ! L’une des variétés qui supportent le mieux le froid. Ses grosses pommes les font surnommer “tête de chat”. Saveur délicate. Variété conseillée pour une culture dans le Nord et l’Est de la France.
- ‘Violet de Provence’ : on peut le manger tout cru ! Ou, après avoir enlevé le foin évidemment, cuisiner ses jeunes feuilles à la barigoule à l’huile d’olive, avec des oignons coupés, 2 carottes en rondelles et des petits lardons.
- ‘Gros Camus de Bretagne’ : la grosse tête de la bande ! Il suffit souvent de 2 têtes pour avoir 1 kg !
- ‘Épineux’ : il vient de Gènes, en Italie, et s’adapte bien évidemment à la culture en zone méditerranéenne. Ses feuilles sont bien pointues, bien… épineuses. La chair est tendre et douce. Il peut se manger cru.
- ‘Salambo’ : très cultivé en Languedoc, il fait partie des variétés à petite tête. Les feuilles sont violettes. Il se déguste cru ou cuit.