Et si vous champicompostiez ?

 

Mais c’est quoi un Champicomposteur©  ? Une œuvre d’art à admirer. Ou à utiliser au quotidien. Ou les deux à la fois. Car, pour son créateur, Claude Pasquer, la sculpture s’inscrit avant tout dans une volonté de transmettre la nécessité absolue de préserver la biodiversité au jardin. Les œuvres réalisées par Claude et Corinne Détroyat sont donc magnifiques et utiles à la fois. Retour sur une idée géniale et ses dernières déclinaisons…

Hortus Focus. Le petit dernier de la famille Champicomposteur© fait drôlement envie. Qu’est-ce que vous avez encore inventé?

Claude Pasquer. Nous avons habillé son pied de corde, installé une paroi en fibre de verre pour séparer les déchets de la corde et créé, sur le chapeau, une partie coulissante pour faciliter le dépôt des déchets à composter. Il mesure 1,20 m, une dimension qui le rend accessible facilement à tous les utilisateurs mais on peut également en fabriquer de plus petits, tout aussi pratiques. C’est également la hauteur minimale pour amorcer le processus naturel de décomposition. On l’installe à quelques pas de la cuisine et le tour est joué !

Quand et comment est née l’idée du Champicomposteur ?

“Sculptillonnages” – Chaumont-sur-Loire

Après avoir sculpté des chats en grillage et avoir créé de très nombreuses sculptures en grillage et soudures à l’arc pour la Forêt Enchantée du Château du Rivau, je rends visite un jour à une de mes élèves, Christine Coulomb, au Jardin des Merlettes, dans la Nièvre. Dans son jardin, elle laisse des brindilles en tas. Elle travaille sur la biodiversité qui part ou s’installe. C’est là que s’est excitée l’idée du Champicomposteur©. Puis, un autre jour, je lis le compte-rendu du conseil municipal de la commune du Cher où je passe mes vacances. On y parle de la mise en place de tri sélectif… C’est parfait pour le verre ou le plastique évidemment, mais exporter des déchets de jardin, c’est plutôt idiot, non, quand on vit à la campagne ? Tout ce qui sort du jardin peut y retourner. L’idée s’est affinée. Et enfin, j’ai appris que, dans la symbolique chinoise, le champignon est le symbole de la vie régénérée. La boucle était bouclée, je me suis lancé. 

Parmi toutes vos créations, est-ce votre concept le plus abouti ?

C’est effectivement mon concept le plus abouti. Il correspond parfaitement à ma façon de penser jardin et biodiversité. Tout doit se transformer et retourner au jardin. Le Champicomposteur© est une théâtralisation de la décomposition.

 

 

Vos sculptures sont installées chez des particuliers, mais également sur d’importantes manifestations autour du Jardin…

Claude Pasquer et Corinne Détroyat

Corinne Détroyat, rencontrée à l’Ecole du Paysage de Versailles, m’a commandé un Champicomposteur©. Quand nous l’avons installé, chez elle, dans le Luberon, une idée s’est imposée à elle : l’œuvre était parfaite pour imaginer participer au Festival des jardins, la sculpture collait parfaitement au thème retenu, “La biodiversité heureuse”. Je n’étais pas très “chaud” mais elle a su me convaincre et ça a changé ma vie ! Nous avons commencé à travailler ensemble et avons réalisé pour Chaumont, les Sculptillonages. Nos énergies se sont retrouvées sur ce projet car nous partageons les mêmes conceptions : il faut transmettre nos savoirs jardin, s’occuper des oiseaux, économiser l’eau et … composter. Pour moi, l’œuvre ce n’est pas l’objet, mais le remplissage. L’objet vit différemment en fonction des régions et des saisons. 

Vos champicomposteurs fonctionnent-ils de la même façon ?

Non, il y a deux manières de composter. Le Champicomposteur© en grillage, je conseille de remplir complètement, une fois à l’automne, une fois au début du printemps. C’est ce que l’on a fait à Chaumont, par exemple. Le modèle complètement fermé est fait, lui, pour recevoir les déchets (y compris de cuisine) au fur et à mesure.

Les Champicomposteurs© sont-ils partis pour faire le tour du monde ?

Je n’en sais rien, mais ils se promènent pas mal… Après Chaumont, nous avons réalisé le jardin de la galerie Droog, à Amsterdam, inventé le Champiwoodstock (on a remplacé le compost par un hôtel à insectes), la Woodstockchair, une vague de grillage pour stocker le bois et où le jardinier peut faire une pause. Nous avons créé le BioLabyrinthus en Italie pour Orticolario. Les champignons se installés aussi à l’Art du Jardin au Grand Palais. Avec Corinne, nous avons eu l’idée de réunir tous les Champicomposteurs existants, de bâtir une scénographie pour inciter les visiteurs à se promener entre eux. Nous avons imaginé le passage comme une porte d’entrée vers un univers onirique. Nous voulions surtout que les enfants s’y promènent et puissent observer la biodiversité afin de l’appréhender pour mieux la préserver à l’avenir. 

compostage Champicomposteur© au Jardin Droog à Amsterdam Orticolario BioLabyrinthus – Orticolario

Et, enfin, est née la famille Champicabanes©… connectée !

L’artiste au travail !

Cette famille-là, c’est encore autre chose ! Elle est faite pour ne pas se quitter et surtout s’amuser. ChampiCachette, Champicoffre, ChampiCacheCache ne s’éloignent pas du Grand ChampiCabane. Ce sont des cabanes pour les enfants, ils peuvent s’y isoler, y déposer leurs jouets, ils peuvent voir sans être vus et puisqu’ils sont connecté en Bluetooth, on peut y écouter la musique de son smartphone et d’une tablette (autant que les adultes aiment autant que les enfants). Et, avec Corinne, nous avons voulu qu’elles soient encore plus magiques, qu’elles attisent l’imagination alors nous avons imaginé un éclairage LED.

 

 

 

 

 

 

Vous trouvez encore le temps de dessiner… et de rêver ? 

Oui, bien sûr ! Le dessin, c’est ma passion. Je suis architecte-paysagiste, j’ai commencé ma carrière aux Antilles, employé par l’ONF (Office national des forêts). Après un accident au Piton du Carbet, j’ai abandonné la varappe pour explorer avec un copain tous les hauts-lieux, y compris les plus secrets de la Martinique. J’ai alors beaucoup dessiné et fait une exposition sur l’île. Ce sont ces dessins, entre autres, qui m’ont servi à convaincre Michel Racine de m’intégrer comme enseignant en formation continue à l’Ecole du Paysage de Versailles. Puis, j’ai créé, en marge du cursus, Les Croqueurs de Jardin©, des stages pour apprendre à dessiner, organisés à Versaiiles, dans le Luberon et, en 2017 à Chaumont-sur-Loire. 

Dans la Forêt enchantée…

Vous pouvez voir plusieurs oeuvres d’art de Claude Pasquer dans La Forêt enchantée, l’un des 14 jardins du château du Rivau, en Touraine. Un dragon en fer forgé marque l’ouverture du jardin qui s’ouvre sur le monde magique des lutins, sculptures de grillage cachées parmi les végétaux. Claude est également le créateur du Phoenix, une magnifique volière qui signe la sortie du labyrinthe d’Alice.

Sur le haut de la volière, veille le Phoenix Volière Phoenix au Château du Rivau

Pour des infos supplémentaires sur Claude Pasquer

 

"Lien

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