Comment bien choisir son gazon

©andrii-zastrozhnov

Au rayon gazon, c’est l’angoisse… L’offre de semences est immense. Et il en sort de nouvelles presque chaque année. Comment s’y retrouver ? Quelle semence choisir ? Pour quel usage ? Julien Bouffartigue, spécialiste de la pelouse, vous explique tout !

 

Hortus Focus : quels sont les grands types de gazon ?

Julien Bouffartigue : Le gazon d’ornement est esthétiquement parfait très beau, mais assez fragile quand on marche dessus. Le gazon sportif va résister au piétinement, les enfants pourront y jouer. Le gazon d’agrément se situe entre ces deux grandes catégories. Donc, il faut commencer par choisir celui qui correspond à ses goûts, ses envies ou ses besoins. Après, il faut savoir que comme pour tous les produits, il existe de réelles différences de qualité dans chacune des catégories. 

Que va-t-on semer exactement ? 

Tous les produits vendus sont des mélanges de graines. On va y trouver différentes espèces qui vivent communément au bord des chemins dans la nature et qui, au cours de l’histoire, ont été domestiquées et sélectionnées. Donc, dans ces mélanges, vous trouverez du ray-gras anglais, de la fétuque élevée, les fétuques rouges, de la fétuque ovine. Toutes ces espèces ont été sélectionnées pour leurs qualités naturelles et la recherche a amélioré leurs qualités. Dans les mélanges, on joue sur les qualités des espèces et sur leur complémentarité. Un exemple : certaines espèces de ray-gras vont pousser très vite, mais elles seront moins résistantes à la sécheresse que la fétuque élevée. Le mélange des deux vous permettra d’avoir au printemps ou à l’automne un gazon qui va pousser vite, recouvrira rapidement le sol et sera plus résistant en été. 

Existe-t-il des mélanges capables de pousser à l’ombre ?

Oui. Certaines espèces supportent mieux l’ombre comme la fétuque rouge demi-traçante. C’est d’ailleurs la graminée qui supporte le mieux l’ombre. En revanche, il ne faut pas se leurrer, du gazon à ombre ou mi-ombre va demander plus de soin et il faut le regarnir plus souvent. 

Le gazon de regarnissage, c’est du marketing ou un mélange vraiment efficace ?

Ce sont des mélanges performants qui vont permettre de rafistoler une pelouse mise à mal par les pipis de chien par exemple… Les espèces ont été sélectionnées pour leur rapidité à s’installer rapidement. Il ne faut vraiment pas hésiter à utiliser ces semences spéciales, car la nature ayant horreur du vide, d’autres espèces auront vite fait de prendre la place du gazon. La première année, il y aura une légère différence de teinte, mais au bout de quelques mois, la pelouse sera de nouveau homogène. 

©alexei_tm

L’été, la pelouse, c’est souvent la misère ! Certaines espèces résistent-elles mieux à la sécheresse que d’autres ? 

La fétuque élevée est l’une des espèces qui résistent le mieux, car elle a des racines les plus profondes et les sélections améliorent encore cette qualité. Les plus récentes variétés de fétuque élevée ressemblent esthétiquement à des ray-gras ; on ne voit pratiquement plus la différence ! Donc, on arrive à avoir des gazons qui résistent beaucoup mieux à la sécheresse tout en restant jolis.

Faut-il régulièrement arroser son gazon et quand ?

Au printemps, s’il ne pleut pas beaucoup, pensez à arroser la pelouse même bien verte. Vous allez l’aider à faire des réserves et à mieux supporter une sécheresse estivale. Arroser, en été, un gazon déjà jauni ne sert pas à grand-chose ; vous allez juste gaspiller de l’eau. 

Pourquoi avoir créé un Label Rouge pour le gazon ? 

Le Label rouge a été le premier label non alimentaire, créé dans les années 80. Les semences qui sont labellisées garantissent un gazon de qualité au consommateur. Le cahier des charges est très strict. Les produits vendus avec ce label ne représentent que 5% du marché, car les jardiniers ignorent encore trop souvent qu’il existe de réelles différences entre les semences proposées. 

Mais ces gazons labellisés coûtent plus cher…

Oui, les gazons de qualité sont un peu plus chers que les gazons plus bas de gamme. Mais ils sont plus durables, plus satisfaisants dans le temps. Ils ne valent pas beaucoup plus cher qu’un gazon bas de gamme et cet investissement raisonnable permet d’avoir une pelouse qu’on ne ressèmera pas dans 3, 4 ou 5 ans. Le petit surcoût s’explique ; les recherches, les sélections, les obtentions coûtent de l’argent tout simplement. 

Julien Bouffartigue est le secrétaire général de la section gazon au GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et des plants). Des vidéos pratiques sont disponibles sur le site du GNIS pour apprendre à bien semer et connaître les soins indispensables à apporter à une nouvelle pelouse. Vous pouvez également télécharger gratuitement le Petit guide du tapis vert

Inscrivez-vous
pour recevoir [Brin d'info]

dans votre boîte de réception,
chaque semaine.

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

119 Shares
Share via
Copy link