Semer, ressemer, regarnir les gazons mités, ça vous saoule ? Vous pouvez changer tout ou partie de votre pelouse. Voici des plantes pour remplacer le gazon, sélectionnées par Nicolas Giral, de la pépinière l’Arc en fleurs, dans l’Hérault.
Verveine nodiflore, la plus performante des alternatives
C’est la plante que je vends le plus pour remplacer le gazon. Lippia nodiflora marcotte fortement. Des racines se forment en effet à chaque entre-nœud. Son pouvoir tapissant est vraiment performant. Elle est, de plus, très résistante au piétinement. Seule condition pour que cette alternative soit efficace : la première année il faut arroser une à deux fois par semaine pour l’aider à bien s’enraciner et s’installer. La verveine nodiflore a, en revanche, un inconvénient : c’est une plante caduque. L’hiver, on se retrouve donc avec des tiges de Lippia sans feuilles et de l’herbe qui va se développer naturellement et qu’il faudra tondre comme un gazon. Pour limiter cet inconvénient, je vous conseille de planter la verveine nodiflore avec de l’Achillea crithmifolia et du Thym ciliatus dont le feuillage est persistant.
Comptez 4 godets au m2.
Thym cilié, moins couvrant, mais tout doux
Un autre excellent couvre-sol, mais Thymus ciliatus supporte tout de même moins le piétinement que la Lippa nodiflora. C’est un thym à feuilles poilues et aromatiques qui fait de très belles fleurs roses et se montre très résistant à la sécheresse. Il est tout doux sous les pieds…
5 à 6 godets au m2 si vous l’utilisez seul. Comptez 1 godet en association avec la verveine nodiflore.
Achillea crithmifolia, l’alternative idéale pour l’hiver
C’est une petite dans le genre Achillea. Petite-moyenne en taille (une vingtaine de centimètres en fleur), petite aussi quand on parle de ses feuilles et de ses ombelles blanches. Elle se laisse tondre facilement. Je conseille de la mélanger à la Lippia, car elle garde une belle présence en hiver quand la verveine nodiflore est au repos. Cet achillée, elle, c’est l’inverse. L’été, elle a tendance à prendre des vacances. Les deux sont donc très complémentaires.
4 godets au m2.
La turquette, plante d’avenir ?
Je produis cette Herniaria glabra depuis plusieurs années et elle me paraît plutôt bien partie pour intégrer la gamme des alternatives au gazon. Pour l’instant, dans les jardins où je l’ai installée voilà deux ou trois ans, elle se porte bien, mais je préfère encore attendre un ou deux ans avant un verdict définitif. Chez la turquette, seul le feuillage persistant est intéressant. La floraison est insignifiante. Comptez une année pour qu’elle s’installe bien.
5 à 6 godets au m2.
Verbena tenuisecta, pourquoi pas ?
C’est une vivace rampante qui fleurit beaucoup et tapisse bien. J’aime beaucoup ses fleurs d’un superbe violet lumineux. On peut facilement la planter en mélange avec la Lippia nodiflora et l’Achillea crithmifolia, mais il faut savoir qu’elle résistera moins au piétinement que ses copines. Bon à savoir également : elle ne se ressème pas et sa rusticité affiche « seulement » – 8°C.
6 godets au m2.
Bonus : le gazon des Mascareignes, plus cher, plus lent
Zoysia tenuifolia est une excellente alternative au gazon, mais il pousse lentement. Je mets un an pour produire un godet pas bien gros. Donc le coût n’est pas le même. Il pousse lentement et il faut prévoir à l’arrosage à terme. Je le conseille uniquement pour remplacer le gazon sur les petites surfaces.
10 godets au m2.
Les conseils de Nicolas pour ces alternatives au gazon
- Il faut toutes bien les arroser l’année de la plantation.
- La deuxième année, laissez faire l’eau du ciel et contentez-vous de faire des appoints.
- À partir de la troisième année, laissez-les se dépatouiller sauf en cas de canicule et sécheresse prolongées. Dans ce cas, arrosez une fois par mois. Si vous ne pouvez pas arroser, pas de panique, elles resteront en vie, mais seront moins belles.