Les feuilles des arbres fruitiers sont tombées. Voici venu le temps des traitements d’hiver, généralement à la bouillie bordelaise, pour prévenir les maladies. Mais l’utilisation de cette bouillie n’est pas sans conséquence sur l’état des sols. Le lait est une solution alternative.
Bouillie bordelaise, point trop n’en faut !
C’est le seul fongicide autorisé en agriculture bio. La bouillie bordelaise est utilisée aussi bien par les jardiniers amateurs que par les agriculteurs, les arboriculteurs. Le produit, vendu en poudre (bleue), contient en agri bio 20% de chaux éteinte et 80% de sulfate de cuivre. Il faut le diluer dans de l’eau puis le pulvériser sur les arbres. On peut aussi l’utiliser au potager, sur les tomates, les pommes de terre, la vigne, etc. Le rôle de la bouillie bordelaise est préventif. Il protège efficacement les plantes de nombreuses maladies provoquées par des champignons (mildiou, cloque du pêcher, tavelure…).
Mais, car il y a forcément un, mais, l’utilisation répétée – ou abusive – de cette bouillie bordelaise n’est pas sans incidence sur l’état des sols. Les plantes sont incapables d’assimiler tout ce cuivre, qui demeure alors dans le sol et nuit aux vers de terre, aux champignons souterrains. Les pluies peuvent aussi entraîner l’excès de cuivre dans les cours d’eau. La pollution du sol se conjugue alors à une pollution aquatique.
C’est quoi, papa, cette bouteille de lait ?
Le lait est une solution alternative pour traiter les arbres fruitiers. C’est ce que préconise le pépiniériste Thierry Demarquest, qui produit figuiers et fruitiers dans le Lot : “Le lait est un formidable antifongique qui a moins de conséquences pour la nature que la bouillie bordelaise. Il était très utilisé dans le passé. Diluez 10 cl de lait entier dans 1 l d’eau et pulvérisez vos arbres. Les arboriculteurs en méthode biologique organique vont un peu plus loin et se servent du petit-lait, ce liquide qu’on trouve au-dessus des yaourts ou des petits-suisses. Le petit-lait est riche en oligo-éléments, en lactose, en minéraux. Il est pulvérisé sur les arbres, mais également sur la terre à nue pour aider à la réactivation de la vie du sol.”