L’idée fait son chemin depuis quelques années au sein des arboriculteurs, des associations… Ils unissent leurs compétences pour demander l’inscription de l’art des espaliers au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Une initiative à soutenir !
Pourquoi une telle demande ?
Les arbres en formes jardinées (espaliers, contre-espaliers et autres formes en volume) sont présents dans de nombreux jardins français : jardins de demeures historiques, grands amateurs et particuliers. Il s’agit même de la forme la mieux adaptée à la culture fruitière sur les toits dans les grandes villes.
L’arboriculture fruitière en formes jardinées vise à produire des fruits de grande qualité gustative. Les formes jardinées sont obtenues par une taille spécifique de formation et de fructification appliquée à des arbres greffés sur des porte-greffe peu vigoureux. Cette taille permet d’obtenir des arbres en formes plates (espaliers et contre-espaliers) ou en volume, qui occupent peu de surface, ont un faible volume et une production importante. Souvent esthétiques, ces formes assurent une généreuse longévité aux arbres.
Les palmettes, cordons, quenouilles… méritent de figurer au patrimoine culturel et immatériel de la France. Cette reconnaissance ouvrirait la porte d’une candidature pour une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette démarche est nécessaire pour entretenir et transmettre le savoir-faire des jardiniers, des pépiniéristes, et ainsi éviter que se perdent leurs connaissances et leurs traditions. En effet, l’arboriculture en forme jardinée est essentielle à la conservation des jardins historiques et au développement de l’arboriculture urbaine d’aujourd’hui et de demain. Bref, il s’agit de ne pas rater la marche de l’espalier !
L’excellente française dans l’art des espaliers
Les savoirs et savoir-faire de la taille de formation et de fructification des formes jardinées se sont développés au cours des siècles par l’accumulation d’innombrables innovations produites par les jardiniers. L’Europe s’est fait connaître pour son excellente en ce domaine. Mais aujourd’hui, on reconnaît, cocorico, que les jardiniers français ont joué un rôle primordial dans le développement de ces savoir-faire. D’ailleurs, le monde anglo-saxon désigne les arbres en formes jardinées par le mot français non traduit : « espalier » qui est souvent accompagné des indications phonétiques permettant de le prononcer : “es-PAL-yer” ou “es-pal-YAY” !
Transmettre l’art des espaliers aux générations futures
Jusqu’au milieu du XXe siècle, utilisées par les professionnels et de nombreux amateurs, les formes jardinées sont la référence de l’ensemble de l’arboriculture fruitière. Depuis, l’arboriculture fruitière industrielle a adopté des approches beaucoup moins exigeantes en main-d’œuvre. L’arboriculture fruitière en formes jardinées est alors entrée en transition vers de nouveaux usages et pratiques. Elle permet notamment le développement de la production locale de fruits et l’implantation d’arbres fruitiers en ville. Elle apporte des contributions positives à l’environnement, à la biodiversité et au bien-être individuel et collectif.
Ce sont ces savoirs et savoir-faire que les pratiquants de cette arboriculture cherchent à faire inscrire au patrimoine de la France puis de l’UNESCO. Les porteurs du projet se réuniront à nouveau au printemps. Un premier dossier a été déposé en octobre 2020 auprès du Comité du Patrimoine Ethnologique et Immatériel. Verdict : ces savoirs et savoir-faire sont recevables pour une inscription. Youpi ! Le processus d‘inscription va prendre quelques années avant d’aboutir, car il ne peut qu’aboutir. La période qui s’ouvre est une opportunité unique pour réfléchir au futur de cette arboriculture fruitière. Et aux meilleurs moyens de transmettre ce patrimoine aux générations futures.
Appel à bonnes volontés !
Nous aimerions associer le plus grand nombre d’amateurs en la matière au mouvement. Si vous ne voulez pas « rater la marche de l’espalier », merci de nous envoyer un courriel. Nous serons heureux de transmettre aux organisateurs. Ils vous feront parvenir le dossier.