Vespa mandarinia, le frelon géant

Vespa mandarinia - Hortus Focus
©yasunori-koide

Pas de panique ! Ce frelon géant n’est pas encore arrivé chez nous, mais a été repéré sur la côte ouest des États-Unis, novembre 2019. Cette espèce de frelon (Vespa mandarinia), la plus grosse au monde, est un tueur d’abeilles très organisé et un danger pour l’homme. 

Un frelon géant connu depuis le XIXe siècle

Avant toute chose, Vespa mandarinia ne doit pas être confondu avec le frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax, désormais bien présent en France et dans de nombreux pays européens (Portugal, Espagne, Italie, Belgique…). 

L’espèce Vespa mandarinia a été décrite pour la première fois, au milieu du XIXe siècle par l’entomologiste britannique Frederick Smith, grand spécialiste des hyménoptères, l’ordre des insectes auquel appartiennent les frelons, mais également les abeilles et les fourmis. Ce frelon géant n’avait, jusqu’à fort récemment, jamais été observé en-dehors de son aire de répartition naturelle (Chine, Birmanie, Laos, Cambodge…). Au Japon, vit une sous-espèce, Vespa mandarinia ssp japonica, qui provoque entre 30 et 50 décès par an.

Vespa mandarinia
©by-cc

Repéré à la frontière américano-canadienne

Les conditions de l’arrivée aux États-Unis de Vespa mandarinia sont encore mystérieuses. En revanche, deux premiers foyers ont été repérés. Le premier nid souterrain a été découvert, en août 2019, à Nanaimo, sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Les apiculteurs locaux ont détruit ce nid où vivaient quelque 200 frelons. Ils ont recueilli des spécimens pour les étudier. En novembre 2019, c’est à la frontière américano-canadienne que deux frelons ont été repérés ; un est parvenu à s’échapper. Les experts sont sur le pied de guerre ; ces insectes sont un danger mortel pour toutes les abeilles et pour l’Homme également.

Vespa mandarinia - Hortus Focus
©bycc-centre-for-biodiversity-genomics
Vespa velutina - Hortus Focus
Vespa velutina nigrithorax ©Museum de Toulouse

Portrait express de Vespa mandarinia

  • Vespa mandarinia vit dans les zones basses boisées et/ou en montagne à faible altitude.
  • Il vit dans des nids souterrains construits entre 6 et 60 cm de profondeur. Mais certains nids ont été trouvés dans des arbres creux… et dans des bâtiments urbains. 
  • Tête large, orange et noire.
  • Antennes : brunes, écailles jaune-orange.
  • Yeux composés du brun foncé au noir et trois yeux simples au sommet de la tête, de couleur similaire. 
  • Grande mandibule orange foncé, équipée d’une dent noire qui peut servir au frelon pour creuser.
  • Thorax brun foncé, ligne médiane bien remarquable.
  • Pattes antérieures à tarses foncés ; pattes médianes et postérieures uniformément brunes. 
  • Corps (abdomen) : bandes sombres en alternance avec des bandes orange (même couleur de la tête). 
  • Reproduction : à l’automne. Contrairement aux autres espèces de frelons, la copulation, qui dure entre 8 et 45 secondes, a lieu à l’entrée du nid. 
  • La reine peut dépasser les 5 cm de long et 7,6 cm d’envergure. Mais certains spécimens observés sont encore plus gros. 
  • Dard : 6 mm.

Des serial killers très, très organisés !

Les frelons géants chassent en bande, et les pauvres abeilles (Apis mellifera) ne sont pas de taille à lutter. Dans un premier temps, l’essaim envoie quelques éclaireurs dans les alentours d’une ruche. Ils guettent les abeilles, les chopent en plein vol, les décapitent avec leurs puissantes mandibules avant de rapporter leur butin dans leur nid, et d’en nourrir leurs larves. Dans un second temps, plusieurs dizaines de Vespa mandarinia fondent sur la ruche et massacrent toutes les abeilles qui s’y trouvent. Un seul frelon est capable de tuer 300 abeilles en une heure ! L’ultime étape : l’occupation de la ruche par l’armée victorieuse. 

Vespa mandarinia - Hortus Focus
Vespa mandarinia japonica

Une abeille japonaise fait de la résistance !

Seule une espèce d’abeille japonaise semble avoir mis au point une stratégie de défense efficace. Elles parviennent à détecter l’hormone utilisée par le frelon géant pour “marquer” la ruche. Quand le cas se présente, elles battent le rappel des quelque 500 combattantes qui forment une boule autour de l’ennemi. Cette petite armée fait vibrer les muscles de ses ailes. Le phénomène provoque une élévation de la température ainsi qu’une concentration de C02 autour de la sale bête qui finit par crever. On ne va pas pleurer ! 

Il arrive que ces frelons attaquent d’autres frelons ; le rapport de forces est plus égal, mais couteux en combattants des deux côtés.

Dangereux pour l’homme aussi

Comme leurs congénères, ces super frelons ne recherchent pas la compagnie des humains. Mais s’ils sont dérangés dans leur existence, ils deviennent très agressifs. Leur piqûre est extrêmement douloureuse et doit rapidement être prise en charge. 

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