Mixed-border ©IsabelleMorand

Les bonheurs de Sophie

 

Sophie Arendt jardine en Belgique, à Esneux. Tous les ans, en septembre, elle ouvre les portes de son jardin “Citrouilles et lutin”. À ce moment de l’année, les pommes croquent sous la dent, les dahlias trônent dans les mixed-borders et le jardin se déguste en une succession de tableaux colorés et graphiques… 

Hortus Focus. Quand t’es-tu lancée dans les mixed-borders ?

Sophie et Jean-Christophe

Sophie Arendt. À l’origine, on cultivait ici des courges géantes. Mais les citrouilles, ça ne dure pas vraiment longtemps et mon grand projet, c’était de réaliser des plates-bandes rappelant les mixed-borders anglaises. J’ai commencé par faire une première bordure, puis une deuxième et on a fini par supprimer le potager pour créer une double grande bordure et la perspective sur la haie taillée. Les mixed-borders, c’est le foisonnement, des couleurs dans tous les sens. Après les pavots, le delphinium, les hémérocalles viennent les échinacées. Au milieu de toutes ces plantes, je plante mes dahlias et des asters. Le jardin est coloré très longtemps, jusqu’en novembre en fait. 

Tu es passionnée par les vivaces ?

J’ai effectivement un jardin composé à 90% de vivaces, mais ce n’est pas une passion. De nombreuses plantes sont des cadeaux, des résultats de divisions et de boutures. Et le tout est complété par la collection de dahlias.

Ton jardin s’achève sur une haie taillée en forme de vague. D’où est venue cette idée ?

Citrouilles et lutin
Verger, mixed-border et haie taillée. ©Isabelle Morand

Cette haie était là quand on a récupéré le terrain, mais elle était partie en sauvagerie et mesurait environ dix mètres de haut. Mon père a alors tout scalpé à la tronçonneuse, c’était abominable ! Au fur et à mesure, nous lui avons donné une forme qui s’intègre dans le paysage et répond au mouvement des collines au loin. C’est une haie vive, pas facile à modeler, composée de houx, de charme, de hêtre, de sureau et de ronces. On la taille deux fois par an.

 

 

Depuis plusieurs années, tu collectionnes les dahlias. Qu’est-ce qui te séduit chez cette plante ?

Sa facilité, sa générosité, les formes et les couleurs si variées. Et c’est une plante économique ! Trouve-moi une plante que tu achètes 2 €, qui t’offre 5 mois de floraison et avec laquelle, quand tu la divises, tu peux obtenir 4 plantes. Je n’en connais pas d’autres… 

Tu les arraches en fin de saison ?

Oui, je n’ai pas le choix que de me casser le dos pour les sortir de terre et les hiverner. J’ai essayé de les laisser l’hiver sur place, mais ma terre est trop argileuse et ils pourrissent. Certaines amies belges qui ont la chance d’avoir une terre un peu sableuse et humifère parviennent à les laisser en terre, mais, chez moi, c’est peine perdue ! 

Les limaces adorent les dahlias. Comment luttes-tu ?

Je n’ai pas de problème de limaces dans le jardin, car nous avons deux mares et donc beaucoup de batraciens qui s’en régalent. En revanche, à la plantation, je les protège avec des granulés sinon les limaces mangent les petites pousses avant même que, toi, tu les aies vues.

Est-il vrai que la passion du jardinage t’est venue après… un chagrin d’amour ?

Vivaces, rosier ‘Kiftsgate’, bassin ©Isabelle Morand

Eh oui, c’est vrai ! Bien avant de rencontrer Jean-Christophe, mon mari, j’ai eu un gros chagrin d’amour et j’étais très énervée. J’ai commencé à creuser des trous dans mon premier jardin, celui de la maison et je me suis dit “quitte à faire des trous autant mettre des choses dedans”. J’ai donc planté des fleurs données par des voisins. Ça a bien poussé et j’ai eu envie d’aller plus loin. Et là, j’ai fait toutes les erreurs ! J’ai acheté des rhododendrons, des piéris, des hydrangéas, donc tout ce qui n’allait pas dans mon sol. Tout est mort la première année. J’avais aussi acheté des plantes annuelles, quinze jours après c’était fané, je ne savais pas que cela ne refleurissait pas. Malgré tout, j’ai persisté. J’ai eu la chance d’avoir ce terrain pour laisser libre cours à la passion qui s’installait. Je connais bien mieux les plantes, mais n’ai toujours aucune prétention botanique. J’ignore souvent le nom des cultivars. Peu importe, ça pousse, c’est chouette. Tout ce qui veut s’installer chez moi est reçu avec bonheur ! 

Quels sont tes jardins de référence ?

J’aime beaucoup le Jardin Plume. D’un côté, tu as des lignes, une structure, une architecture bien marquées et puis tu as le caractère sauvageon de toutes les plantes qui sortent des bordures. C’est vraiment ce qui me correspond… Je n’aime que les plantes hautes, celles qui s’écroulent. Autre jardin que j’aime énormément, le Bois des Moutiers. Avec Jean-Christophe, nous y retournons pratiquement chaque année. J’y retrouve une magie que je ne peux pas expliquer et qui, pour moi, n’existe nulle part ailleurs. J’adore aussi tous les jardins du paysagiste Piet Oudolf. Enfin, les jardins anglais sont pour moi le summum de tout ce qui se fait en horticulture. Ils ont le climat, ils ont les connaissances, ils ont le respect et l’amour du jardin. Quel que soit le jardin dans lequel tu te promènes en Angleterre, tu ne peux qu’être émerveillée et modeste…

 

Portes ouvertes au Jardin Citrouilles et lutin, à Esneux (province de Liège), Belgique, les 16 et 17 septembre 2017.

Vous pouvez aussi suivre Sophie sur sa page Facebook.

 

 

 

"Lien

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