Mais c’est quoi ce truc que les Aveyronnais adorent ? Le répounchou ressemble à une asperge sauvage, il est récolté et cuisiné au printemps.
Le répounchou n’est pas une asperge sauvage…
Il ressemble effectivement à une asperge, mais n’a rien à voir avec le légume cultivé ou sauvage que nous connaissons tous. Le répounchou ou respontchou trimballe derrière lui une flopée d’autres noms vernaculaires parmi lesquels le haut-liseron ou l’herbe à la femme battue (on verra plus loin pourquoi…). On l’appelle aussi le tamier commun. Son nom latin ? Dioscorea communis. La plante appartient à la famille des ignames.
Où trouve-t-on le répounchou ? Et quand ?
Il est commun dans le sud-ouest, et dans de nombreux pays du bassin méditerranéen. C’est en Aveyron, Dordogne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot… qu’on le récolte pour le déguster. Le répounchou se récolte au printemps, et la cueillette se fait souvent en famille. Il pousse dans les bois, les lisières, les buissons, sur les talus, là où le sol est frais et humifère.
Comment le reconnaître ? Tige grêle façon liane (on peut en trouver qui dépasse 2 m !), extrémité en pointe d’asperge, racine à la peau noire et la chair blanche, feuilles en forme de cœur pointu.
Mais n’oubliez jamais la prudence : si vous n’êtes pas absolument certain de reconnaître la plante, ne cueillez rien.
Vous pouvez acheter du répounchou sur certains marchés du sud-ouest (notamment à Rodez, paraît-il).
Et ça se mange comment ?
On mange donc les jeunes pousses, mais il faut d’abord les faire cuire 5 min dans de l’eau bouillante pour leur faire perdre leur amertume. Elles peuvent être ensuite dégustées en salade avec une vinaigrette (oui, comme des asperges), être ajoutées à une soupe ou à une omelette.
C’est bon aussi avec de l’ail, des pommes de terre et des lardons ! Pas mal non plus avec des pennes et un peu de crème fraîche.
Remède de grand-mère
La racine de cette liane est connue depuis longtemps pour ses propriétés analgésiques et antiecchymotiques, ce qui lui a valu son surnom d’ « herbe aux femmes battues » (!). Râpée et cuite plusieurs heures, la racine finit par former une pâte qui fait disparaître les « bleus « . Il paraît que cette pâte mélangée à du saindoux soulage les rhumatismes. Quelques gouttes de vinaigre ajoutées à la racine cuite permettent de soulager les crises de goutte…
Attention, le répounchou est aussi toxique !
Les fruits rouges qui suivent les petites fleurs verdâtres sont très toxiques. Leur ingestion entraine des troubles digestifs, cardiaques et pulmonaires. Surveillez vos enfants en promenade !
Le rhizome utilisé sans être préparé est irritant ; il contient beaucoup de cristaux d’oxalate de calcium et peut causer des dermatites.
Des fêtes pour les répounchous !
Certains villages comme Cordes-sur-Ciel (Tarn) fêtent le tamier commun un dimanche au mois d’avril. Une grosse cueillette est organisée et le répounchou est cuisiné salé ou sucré (biscuits).
Si vous voulez en savoir plus…
Michel et Anne-Marie Poux ont consacré un livre à cette plante emblématique de l’Occitanie
“Le Répountchou qu’es aquo ?” (Éditions Vent Terral, 12 €)