Si cet été vous avez ramassé des noisettes tombées à terre, ce n’est pas normal. Et si certains fruits récoltés sont vides (sauf de sciure), le balanin des noisettes est sans doute à l’œuvre. Ce charançon est une plaie. Voici comment l’identifier et les principaux moyens de lutte.
C’est quoi cette bestiole ?
Curculio nucum, de son nom latin, balanin des noisettes de son nom vernaculaire, est un charançon d’environ 1 cm, avec des yeux noirs globuleux et un très grand nez pour sa petite taille. Ce rostre est curieux : au milieu on peut observer deux antennes fines et courbées.
Le corps est brun parsemé de taches claires. Pour repérer un mâle d’une femelle : chez le mâle, le rostre est un peu plus court que le corps ; chez la femelle, le rostre est long que le corps.
Ce Curculio nucum est un obsédé des noisettes. Au jardin, il ne s’attaque qu’à elles (bon, et ça suffit déjà bien comme ça !). Quand il quitte le fruit, il ne reste que de la sciure !
Le cycle de vie du balanin des noisettes
La ponte : Curculio nucum dépose entre 1 à 3 œufs sur de jeunes noisettes. L’incubation prend quelques jours.
La larve : son développement prend environ 1 mois. Mais elle a le temps de faire des dégâts. Cette larve blanchâtre creuse un trou et s’enfonce dans la noisette dont elle se repaît. Une fois rassasiée (et développée…), elle ressort du fruit par un tout petit trou de 1 ou 2 mm (on l’imagine bien se contorsionner). Direction : le sol où elle s’enterre. Cette diapause peut durer quelques mois, jusqu’au printemps suivant, mais également se prolonger sur plusieurs années.
Au printemps, mâles et femelles se lancent dans la reproduction et les femelles s’en vont pondre sur les jeunes noisettes et c’est reparti pour un tour.
Comment limiter les attaques du balanin des noisettes ?
–L’été, faites la chasse aux noisettes trouées et brûlez les fruits.
–À l’automne, nettoyez bien le pied des noisetiers. Gratouillez ou passez un coup de fourche-bêche pour faire remonter les larves qui sont enfouies dans les premiers centimètres de terre. Les oiseaux les aiment et un coup de gel précoce peut les faire passer de vie à trépas. Sans compter les poules qui se feront un plaisir de les boulotter !
-Mi-juin : tendez un drap blanc sous le noisetier et secouez l’arbuste, branche par branche. Refermez le drap, éliminez les charançons. Recommencez le lendemain (y’a forcément des p’tits malins qui vous auront échappé…).
Un autre ravageur du noisetier à tenir à l’œil
Le capricorne du noisetier (Oberea linearis) s’attaque aussi au noyer, à l’orme des montagnes, au bouleau et au charme-houblon, mais il n’est pas bien dangereux. Il provoque le dessèchement de jeunes branches. Quand on cherche… la petite bête dans l’écorce, on la trouve facilement. Il s’agit d’une larve jaunâtre.
La lutte n’est pas compliquée est efficace : il suffit de couper les rameaux desséchés bien en deçà de la partie atteinte. Éliminer ces déchets en les brûlant si vous le pouvez.