Quand on tape “Oxalis” sur un moteur de recherche, on tombe forcément sur des résultats qui commencent par “Comment se débarrasser de…”. Et pourtant ! Ce serait dommage de passer à côté de certaines espèces. Il en existe plus de quatre cents et il y en a forcément une pour vous !
Commençons par le plus désagréable… Dans mon jardin normand, les deux espèces qui poussent très bien, trop bien , sont Oxalis corniculata et Oxalis debilis (l’identification de ce dernier est incertaine). Le premier a des feuilles pourprées et ses fleurs sont jaunes, je limite sa population par simple arrachage avec, si possible, sa racine pivotante.
Le deuxième se multiplie exagérément bien avec ses petites bulbilles qui se ressèment partout et son arrachage est évidemment plus délicat. Je me limite donc à arracher les feuilles pour épuiser le bulbe. C’est une solution pour petite surface, ce qui correspond à mon terrain…
L’oxalyde du Chili
Je me suis donc lancé dans des essais d’espèces différentes. Premier test avec Oxalis adenophylla ou Oxalyde du Chili. Un échec, autant dire que cela commence bien…
On le trouve pourtant facilement. Je l’ai cultivé deux fois en pot avec un substrat très drainant (du type plantes alpines), mais, à chaque fois, les pieds sont morts. Trop d’eau, pas assez d’eau en été ? Problème d’exposition ? Je ne sais pas ! Mais la fleur est tellement belle et le feuillage tellement délicat que je vais forcément tenter sa culture une troisième fois !
Le faux trèfle à quatre feuilles
Mon deuxième test a été nettement plus concluant (et gratifiant) avec Oxalis deppei ou faux trèfle à quatre feuilles.
Je trouve la culture de celui-ci nettement plus facile. Il pousse très, très bien. Oui, oui, vous me voyez venir, mais je vous assure qu’il n’est pas aussi envahissant qu’Oxalis corniculata ou Oxalis debilis ! Ici, c’est plus un problème d’affinités qui s’est posé. Je ne suis pas tombé sous le charme de ses feuilles vertes maculées de pourpre. Peut-être trop grandes à mon goût. Ses fleurs ne sont pourtant pas repoussantes, bien au contraire (un joli rouge). Mais, c’est comme ça, la rencontre ne s’est pas faite !
Oxalis versicolor, j’adore !
Quelle beauté, celui-ci, avec son feuillage fin et délicat.
Le bouton floral ressemble à une friandise avec ses pétales tout enroulés. Les fleurs, une fois épanouies, révèlent les pétales blancs avec un liseré rouge. C’est très graphique. Attention cet oxalis est frileux, il n’aime pas l’eau stagnante, donc donnez-lui un substrat drainant.
Mon préféré, le trèfle pourpre
Oxalis triangularis a toutes mes faveurs. Beau et facile de culture. Que demander de plus ! Je l’ai vu la première fois dans un gros pot, sur le côté d’une allée au somptueux jardin du Clos du Coudray. Jean Le Bret m’avait prodigué quelques conseils, mais, n’ayant pas de jardin à l’époque, j’étais reparti sans… Quelques lustres plus tard, je suis tombé sur une potée et évidemment j’ai craqué.
Voici comment je le cultive depuis 3-4 ans. Trouvant quelques similitudes entre cet oxalis et les pélargoniums, j’ai associé ces deux plantes dans la même jardinière. Le pourpre du feuillage de l’oxalis relève le vert de celui du pélargonium. Mais, pour moi, le point incontournable de cette plante c’est la beauté et la délicatesse de la fleur. La jardinière est placée sur le rebord d’une fenêtre et l’effet à contre-jour est tout simplement merveilleux. Je ne compte plus le temps passé à contempler le feuillage par transparence et, pour peu qu’il ait plu, les gouttelettes qui perlent sur celui-ci. Mon appareil photo n’est jamais loin de moi à cette saison ! Un vrai coup de cœur ! Sa culture ne pose pas de gros problèmes si on le protège du gel l’hiver. Mais comme beaucoup d’oxalis, la rouille vient parfois ajouter de l’orange sur les feuilles. Je retire simplement celles qui sont trop atteintes. Testez-le vous ne serez pas déçu !
Denis Robert