La même question revient chaque année en hiver : quand et comment semer quand il gèle et qu’on n’a pas de serre ? Comment gagner des degrés supplémentaires sans casser sa tirelire ?
Plusieurs solutions existent. Certaines permettent de gagner quelques degrés ; suffisant pour maintenir les cultures hors gel et prendre quelques semaines d’avance sur les récoltes. D’autres apportent une chaleur constante sur une longue période et permettent d’obtenir des récoltes très précoces.
Et que ça chauffe !
Technique ancienne et efficace, la couche chaude, réalisée avec du fumier de cheval. Elle a permis aux maraîchers parisiens du 19ème siècle de produire pendant toute l’année.
La fermentation du fumier dégage pendant plusieurs semaines une chaleur de 20 à 25°C. Recouverte d’un châssis, elle permet de semer et de cultiver en extérieur malgré les basses températures.
Attention toutefois au démarrage, la mise en fermentation dégage, les premiers jours, une chaleur intense pouvant atteindre 70°C, c’est le “coup de feu”. Il faut attendre que la chaleur retombe pour semer et planter.
Emmagasiner et restituer la chaleur du soleil
Constitué d’un encadrement en briques, en parpaings ou en bois recouvert d’un châssis en verre ou en polycarbonate, le châssis froid permet de semer à l’abri du gel et des intempéries.
Exposé plein sud, il emmagasine la chaleur du soleil en journée et la restitue la nuit, maintenant les cultures hors gel.
Dès que le soleil se fait plus ardent, il est nécessaire de l’entrouvrir en journée.
Dans l’esprit d’Eliot Coleman, le tunnel multicouche est constitué de différents niveaux de protection séparés par une couche d’air. Il permet de gagner par empilement les degrés nécessaires aux cultures.
C’est un système modulable. Chaque couche peut être ajoutée ou enlevée en fonction de l’évolution de la température.
Cloches pour petites surfaces et balcons
Solution légère et facile à mettre en oeuvre, les cloches ont elles aussi été largement utilisées par les maraîchers du 19ème siècle. Posées directement sur le sol ou sur un pot, elles concentrent la chaleur du soleil et protègent les plantes ou les semis du froid. Elles nécessitent de la manutention et ne sont plus utilisées sur de grandes surfaces.
En fonction des températures extérieures, il faut soit soulever le bord de chaque cloche avec une cale pour les ventiler, soit les enlever en journée et les remettre en place le soir.
On les utilise, aujourd’hui, essentiellement pour la culture précoce des salades.
Facile à trouver, le voile de forçage est simple à mettre en place et à stocker. On recouvre les semis avec le voile en le maintenant en place avec des pierres, des pelletées de terre ou, dans le cas d’un pot ou d’une jardinière, avec une ficelle . Un inconvénient toutefois, il est opaque et les plantules peuvent manquer de lumière et s’étioler.