À l’abbaye de Lérins, en face de Cannes, la communauté des frères cisterciens produit une excellente huile d’olive. Frère Matteo, en charge de l’oliveraie, surveille comme le lait sur le feu des arbres souvent pluricentenaires. Quelles maladies de l’olivier sont-elles facilement repérables ?
L’œil de paon
- C’est quoi ? Une des maladies de l’olivier (Cycloconium) provoquée par un champignon (Fusicladium oleagineum). S’il pleut beaucoup au printemps et à l’automne, soyez attentifs, car comme tous les champignons, l’œil de paon se développe avec l’humidité.
- Symptômes : sur les feuilles de l’année ( de plus de 1 mois), on voir des taches rondes qui font penser aux ocelles présents sur la traîne des paons. Une fois les feuilles tachées, la synthèse chlorophyllienne se fait mal, la récolte en est logiquement affectée. Les feuilles finissent par choir.
- En prévention : traitez à la bouillie bordelaise par pulvérisation, après la taille. Ce traitement est également recommandé pour désinfecter les plaies de taille par lesquelles peuvent s’insinuer des maladies. À pulvériser au maximum 2 fois par an (il ne faut pas abuser du cuivre qui reste présent longtemps dans le sol).
- En curatif : coupez les branches malades. Ne jetez pas les rameaux au compost.
La fumagine
- C’est quoi ? Une des maladie de l’olivier cryptogamique qui se développe sur le miellat secrété par des insectes parasites, comme la cochenille. Ce n’est pas une “horrible” maladie, mais elle peut tout de même asphyxier les feuilles en réduisant les capacités de photosynthèse de la plante.
- Symptômes : on observe des dépôts noirs et un peu poisseux, collants sur les feuilles.
- En prévention : mêmes préconisations que pour prévenir l’œil de paon. Traitez à la bouillie bordelaise par pulvérisation, après la taille.
- En curatif : coupez les branches atteintes pour soigner l’olivier. Si vous avez seulement un ou deux arbres, utilisez du savon de Marseille, de l’eau et une brosse. Passez la brosse sur le tronc et les grosses branches et passez une éponge savonneuse sur les feuilles. Bon courage…
La mouche de l’olive
- C’est quoi ? Une saleté de mouche (Bactrocera oleae) qui ne s’attaque qu’aux oliviers. Dans le sud de la France, si la chaleur se combine à une forte humidité, on peut compter 5 à 6 générations de mouches en une seule saison.
- Symptômes : les femelles pondent, grâce à leur ovipositeur, leurs œufs directement dans l’olive. Le cycle de l’insecte s’accomplit et, au bout d’un mois, un nouvel adulte est prêt à aller sévir ailleurs. À l’automne, les olives piquées tombent. On ne peut rien en faire évidemment…
- En prévention : Installez des pièges à phéromones ou des pièges chromatiques englués spécifiques. À l’abbaye de Lérins, où les oliviers en culture biologique, frère Matteo pulvérise, toutes les 4 semaines, de l’argile dans et autour de l’arbre : “C’est efficace, mais il faut être assez précis, car sinon, la mouche trouvera le chemin du fruit. Et il faut parfois renouveler l’application si le produit a été lessivé par un gros orage.”
- En curatif : pas grand-chose, pour soigner l’olivier tentez une pulvérisation d’argile si vous ne l’avez pas fait en préventif.
Au-delà des maladies de l’olivier …
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