Asters : les conseils de culture de Stéphane Decriem

©Isabelle Morand

Il aime les asters un peu, beaucoup, passionnément et en cultive de nombreuses espèces et variétés dans son jardin du nord de la France (Le jardin d’Astrée). Voici ses conseils de culture si, vous aussi, avez envie de ces plantes qui nous enchantent à l’automne.

Hortus Focus : les asters préfèrent-ils le soleil, l’ombre ou la mi-ombre ?

Stéphane Decriem : la plupart des variétés adorent une situation ensoleillée. Le soleil les rend plus florifères, c’est logique. Ils ne fleurissent pas à l’ombre. En ce qui concerne la mi-ombre, je pense que c’est une bonne solution pour des espèces envahissantes comme les asters de Nouvelle-Belgique (A. novi-belgii). J’ai remarqué qu’ils fleurissent tout de même mais cette situation limite leur caractère conquérant.

©Isabelle Morand
©Isabelle Morand
©Isabelle Morand (Le jardin du Mas des Béalières)
©Isabelle Morand (Le jardin du Mas des Béalières)

Quelles sont les espèces les plus envahissantes ?

Je me méfie vraiment des asters de Nouvelle-Belgique, mais aussi des asters divariqués (A. divaricatus), des asters à grandes feuilles (A. macrophyllus) qui savent être très dominants, voire carrément envahissants. Sans oublier l’aster de Schreber (A. schreberi). Enfin, les A. ericoides ne payent pas de mine mais leur capacité à se ressemer est phénoménale. On peut en retrouver dans tout le jardin !

Comment faire pour limiter leur tempérament conquérant ?

La meilleure solution, c’est de les tenir à l’œil et d’enlever les fleurs avant qu’elles soient totalement fanées et que les graines se disséminent un peu partout grâce au vent.

Pourquoi faut-il pincer les asters ? Et quand faut-il intervenir ?

Aster rime avec Fête des mères. Cela ne veut pas dire qu’il faut intervenir le jour dit mais dans la période qui entoure la date, et quand la plante a atteint 80 cm environ. Et je pince ou taille seulement les asters comme ceux de Nouvelle-Angleterre (A. novae-angliae) dont je sais qu’ils atteindront 1,20 m. Je suis assez radical. Je supprime un tiers de la plante pour l’aider à se ramifier mais aussi à se renforcer. En taillant ainsi, vous allez aider l’aster à supporter les coups de vent, la pluie. Il se couchera moins facilement. J’avoue que cela n’empêche pas toujours de devoir installer des tuteurs… 

A. novae-angliae 'Rudelsburg' ©Isabelle Morand
A. novae-angliae 'Rudelsburg' ©Isabelle Morand
Aster et graminées ©Isabelle Morand (Jardin de Maurice Laurent)
Aster et graminées ©Isabelle Morand (Jardin de Maurice Laurent)

Avec quelles plantes aimes-tu les marier ?

J’en plante souvent au pied des rosiers, le mariage fonctionne bien. Autre duo impeccable : aster + graminée. Dans mon jardin, je ne suis pas très à cheval sur les mariages. Si un aster s’installe quelque part, j’observe. Et je laisse ou j’arrache sans me poser de question.

Peut-on aussi choisir un aster pour son feuillage ?

Oui. Et c’est même très intéressant, car il existe une très grande diversité. A. macrophyllus peut avoir des feuilles grandes comme une main. À l’opposé, le feuillage des A. ericoides fait plutôt dans la dentelle fine. Il ne faut pas non plus oublier la couleur des tiges. Une tige pourpre, c’est du bonheur quand on a beaucoup de vert. 

Faut-il diviser les asters régulièrement ?

La grande majorité des plantes vivaces ont besoin d’être divisées tous les 3, 4 ou 5 ans. Soit pour les régénérer soit parce que les touffes sont devenues trop imposantes. Les asters n’échappent pas à la règle. Et comme certaines espèces ont tendance à cavaler, il ne faut pas se gêner pour les diviser. Un coup de fourche-bêche, on fait plusieurs éclats. On replante ailleurs ou on donne.

De quoi peuvent souffrir les asters ?

Leur ennemi principal, comme pour les phlox, c’est l’oïdium. La maladie arrive en automne, elle forme comme un feutre blanc sur les feuilles. Les espèces les plus atteintes sont les A. dumosus et les asters de Nouvelle-Belgique. Et il n’y a rien à faire contre cet oïdium. Quand je constate que telle ou telle variété est sensible, je m’en débarrasse et en teste une ou des autres.

Ne dites plus aster !

Enfin, si. Continuez à dire aster, car tout le monde dit encore aster, à l’exception des super pointus en botanique. Grâce aux recherches génétiques, la filiation des… asters a évolué. En conséquence :

A. novi-belgii = Symphyotrichum novi-belgii (ça sent le carnage quand il va falloir écrire)

A. novae-angliae = Symphyotrichum novae-angliae

A. lateriflorus = Symphyotrichum lateriflorum

A. dumosus = Symphyotrichum dumosum

A. ericoides = Symphyotrichum ericoides

Vous en voulez encore ? Allez, une petite louche…

A. divaricatus = Eurybia divaricata

-A. macrophyllus : Eurybia macrophylla

Bon, et c’est pas fini !

L’aster maritime, nommé Aster tripolium se nomme désormais tadaaaam…. Tripolium pannonicum (glurps)

A. novi-belgii 'Combe's Violet' ©Isabelle Morand
A. novi-belgii 'Combe's Violet' ©Isabelle Morand
A. dumosus 'Jenny' ©Isabelle Morand
A. dumosus 'Jenny' ©Isabelle Morand

Inscrivez-vous
pour recevoir [Brin d'info]

dans votre boîte de réception,
chaque semaine.

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

365 Shares 2.8K views
Share via
Copy link