Quand la lavande fait du lien

Lavande
©daiga-ellaby • Unsplash

Odile Guerpillon décide, il y a 15 ans, de quitter une vie citadine et un poste dans une grande entreprise pour une carrière paysanne. Et elle crée l’essentiel de lavande. Quelle bonne idée !

Mais, ce n’est pas simple. D’abord, la jeune femme ne sait pas exactement dans quoi elle veut se lancer. La vigne lui semble trop dure. La truffe, inaccessible. L’olive, elle ne trouve pas de terre. Elle pense aller dans la plante aromatique et comestible. Mais la vie est farceuse et ce qui s’offre à elle, ce sont 5 ha de lavande et lavandin. Elle ne tergiverse pas longtemps et retourne à l’école au CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) de Nyons pour y apprendre les PAM (plantes aromatiques et médicinales) qui la passionnent. Puis, elle approfondit à UESS (Université européenne des saveurs et des senteurs) de Forcalquier pour y découvrir les secrets de la formulation cosmétique.

J’ai eu une chance incroyable, car j’arrivais dans une région que je ne connaissais pas pour débuter dans un métier quasi ancestral, et j’étais une femme dit-elle souriante. Ma chance, c’est d’avoir rencontré un vieil agriculteur de Clansayes, qui a été attendri par ma maladresse, mais aussi par ma volonté. Je l’amusais, parce que n’ayant pas de tracteur, je n’étais pas une vraie agricultrice. Il est venu m’aider avec son tracteur et aussi beaucoup avec ses conseils. Un beau cadeau que la vie m’a donné.

Dans un monde parfois âpre, qui voit arriver les néoruraux avec méfiance et les femmes avec un sourire un peu moqueur, elle a tenu bon.

Odile Guerpillon
Odile Guerpillon, l'agricultrice • ©Anna Puig Rosado
Travail dans les champs de lavande bio
©Anna Puig Rosado

Culture bio et mécanique

J’ai démarré en bio directement. Odile cultive sans intrants et désherbe à la binette ou avec des outils mécaniques de surface ; parce que la lavande supporte un enherbement léger, mais pas très important. En effet, la distillation, pour être de bonne qualité, ne tolère pas le mélange végétal au moment de la cueillette. Odile fait distiller sa production à la coopérative et récupère son huile essentielle. Elle doit la conserver une année complète avant de l’utiliser pour que l’odeur très verte à la sortie de distillerie s’estompe et que la maturation de l’huile essentielle soit à son terme. C’est alors que commence la cuisine cosmétique qu’elle adore.

Transmettre le plaisir et le goût

Odile a voulu, dès le début, transmettre au public son goût pour la lavande et le lavandin. Au-delà, elle essaie de permettre aux citadins en vacances de mieux comprendre ce monde agricole qui leur est tellement étranger. Elle reçoit donc à la ferme et passe du temps à expliquer, à raconter la lavande.

Accueil à l'Essentiel de lavande
©Anna Puig Rosado

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