Les feuilles de la mélisse officinale font penser à celle de la menthe. Elle a d’ailleurs le même tempérament cavaleur que sa copine… Mais Melissa officinalis a sa saveur citronnée bien à elle et elle se développe plus en hauteur que la menthe.
Une aromatique très ornementale
Une ou plusieurs touffes de mélisse s’intègrent parfaitement dans un jardin. Elle sait se mélanger sans souci à de nombreuses plantes (aromatiques, vivaces, etc.). On peut confondre son feuillage avec la menthe, mais il suffit de le froisser pour sentir la différence. Les feuilles de Melissa officinalis dégagent une odeur de citronnelle. Côté floraison qui s’étale de mai à septembre, il est également simple de les différencier. Ses épis débutent jaune pâle plus passent au blanc avec une petite teinte de lilas. Élégant !
La mélisse et les abeilles
Cette plante aromatique a eu les honneurs de Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle : “Si on en frotte les ruches, elle empêche les abeilles de fuir : il n’est, en effet, point de fleur qu’elles aiment mieux.” Dans certaines régions, on l’appelle encore “le piment des abeilles”. Nectarifère et mellifère, elle les attire effectivement en nombre. Un butin qu’elle doit partager avec les bourdons et les abeilles solitaires qui, eux aussi, adorent ses fleurs.
De solides vertus médicinales
Originaire de l’est du bassin méditerranéen, la mélisse est introduite en Europe dans les sacs de voyages des moines itinérants. Elle rejoint au Moyen-âge, les simples cultivées dans les monastères, car on a observé qu’elle est “propre à rendre l’esprit joyeux, à aider la digestion, à ranimer en cas de défaillance et surtout à fortifier le cœur quand il suscite des insomnies et des palpitations.”
En détail, et entre autres vertus, Melissa officinalis calme les douleurs stomacales, les ballonnements accompagnés de flatulences, et accroît les sécrétions biliaires. Elle peut aussi soulager les nausées, les douleurs menstruelles. Et puis, on la recommande aussi en cas de troubles du sommeil, de difficultés d’endormissent : une infusion le soir et zou, gros dodo (bon, j’ai testé, ça ne marche pas à tous les coups, mais cela ne peut pas faire de mal !).
L’eau de mélisse des Carmes
Les moines de la Grande Chartreuse ont inventé leur Élixir végétal. Ceux de l’abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle ont créé leur boisson aux plantes baptisée Alexion. Les Carmes Déchaussés (seul ordre religieux fondé par une femme, Sainte-Thérèse) créent l’eau de mélisse des Carmes au début du XVIe siècle. Cette eau fabriquée à partir de 14 plantes, 9 épices et de l’alcool à 80° trouve rapidement son succès dans l’entourage de Louis XIV, ce qui lui permet de se faire un chemin dans tous les palais royaux européens. Depuis 1830, la recette appartient à la famille Boyer qui continue à fabriquer l’eau de mélisse dans son atelier de Carrières-sur-Seine. En Italie, en revanche, ce sont toujours les Carmes Déchaussés de la Province de Venise qui fabriquent et commercialisent Acqua di Melissa.
Récolte et taille de la mélisse
- Récoltez les feuilles au fur et à mesure pour les intégrer à vos plats. Elle donne une très agréable saveur citronnée aux plats de volailles, aux salades de fruits et même au poisson.
- Récoltez et faites sécher les feuilles pour vous assurer de bonnes infusions.
- La taille s’effectue en fin d’automne / début d’hiver. Rasez la touffe et c’est tout !
Melissa officinalis – mélisse – Fiche de culture
- Famille : Lamiacées.
- Type : plante aromatique à feuillage caduc.
- Exposition : soleil.
- Sol : tout type de sol, léger, bien drainé.
- Plantation : printemps ou automne.
- Rusticité : -15°C minimum.
- Des ennemis ? Non, sauf les limaces et les escargots qui peuvent s’attaquer aux jeunes pousses.
- Une variété intéressante ? ‘Aurea’ présente un beau feuillage doré.