On est en plein été, les pluies soutenues ont donné un bel essor à la nature et les jardins sont luxuriants. Dans les herbes se cachent les tiques, les Ixodida, un ordre d’arachnides acariens dont la France accueille 41 espèces. Certaines d’entre elles sont porteuses de la bactérie Borrelia, à l’origine de la maladie de Lyme.
Ôtez les tiques, mais ne vous alarmez pas trop vite
Une tique même infestée de microorganismes ne contamine pas forcément l’hôte sur lequel elle se nourrit. Heureusement ! C’est une très bonne nouvelle, car ce petit acarien est porteur également de multiples autres microorganismes. À chaque étape de son développement (larve, nymphe et adulte), la tique prend un unique repas de sang (chez l’adulte, seule la femelle prélève du sang). Son repas sanguin dure entre 3 et 10 jours pour chacune des périodes. C’est alors qu’ont lieu les contaminations.
Une étude réalisée aux Pays-Bas a récemment estimé le risque de développer une maladie de Lyme suite à la piqûre par une tique infectée par Borrelia qui a pu réaliser la totalité de son repas : il est d’environ 14 %.
Se protéger, une précaution importante
Ce n’est pas parce que le risque n’est pas de 100% qu’il faut renoncer à bien l’anticiper. France Lyme affirme que la maladie de Lyme évolue dans environ 20% des cas vers une pathologie longue et difficile à diagnostiquer. Elle est alors très difficile à soigner et souvent très invalidante, sans nécessairement être prise en charge correctement. Lorsque le médecin la prend en charge rapidement, elle évolue le plus souvent très favorablement, sans conséquences sur la santé à long terme.
Selon l’INRAE
“À ce jour, outre les bactéries responsables de la maladie de Lyme, I. ricinus peut transmettre d’autres microorganismes reconnus comme d’authentiques agents pathogènes pour l’être humain. C’est le cas des bactéries Anaplasma phagocytophilum, voire Rickettsia helvetica (responsables de fièvres, de maux de tête et d’éruption cutanée), ainsi que du parasite protozoaire Babesia (responsable de la babésiose, une maladie proche du paludisme) et du virus de l’encéphalite à tiques.”
10 trucs pour éviter les embêtements !
- Portez des vêtements couvrants et clairs, un chapeau, des chaussures fermées, et si vous circulez dans des fourrés, n’hésitez pas à mettre le bas du pantalon dans les chaussettes.
- Si vous le pouvez, choisissez de marcher sur les chemins tracés.
- Restez loin des herbes hautes et denses et si vous y entrez, prenez soin de vérifier qu’aucune bestiole ne s’est accrochée.
- Soyez attentifs au contact avec les branches basses, les arbustes, les fougères… et comme précédemment, vérifiez !
- Pique-niquez sur un plaid ou une couverture de survie, c’est plus sûr.
- Pensez à jeter un œil à votre sac à dos s’il a été posé par terre avant de le remettre sur votre dos.
- Faites des tiques-checks détaillés pendant la balade et au retour, y compris sur vos animaux !
Pensez à emporter
- du répulsif
- un tire-tique ou une carte à tique
- une loupe
- le désinfectant
- un stylo pour entourer le site de morsure pour surveiller l’évolution éventuelle
Que faire en cas de piqûre ?
Au moment où on la retire, on peut réduire ou accroître les risques de contamination. Donc mieux vaut s’y prendre correctement.
- Sans tirer, extraire la tique en la tournant légèrement à l’aide d’un tire-tique (en pharmacies), de manière à ne pas laisser la tête et le rostre dans et/ou sous la peau.
- Désinfecter la plaie à l’eau oxygénée, le tire-tique à l’alcool et se laver les mains.
- Surveiller tout symptôme inhabituel dans les jours et les semaines qui suivent la morsure.
- Pensez éventuellement à noter la date, et la localisation anatomique si vous le pouvez, prenez même des photos que vous conserverez jusqu’à ce que le doute soit levé.
- Il existe une application Signalementtique qui permet de signaler aux scientifiques la localisation. Ces signalements contribuent à une meilleure connaissance du sujet comme toutes les sciences participatives.
Selon France Lyme
20% des personnes contaminées développent une maladie de Lyme longue, sévère et persistante.
100 000 personnes sont contaminées chaque année.
donc 20 000 personnes voient leur santé lourdement impactée chaque année !
Piqûres : surtout en forêts & jardins !
- 53% des morsures ont lieu dans des massifs forestiers
- 27% surviennent dans les jardins privés (2) !
- 30% des jardins abritent des tiques, y compris en zone urbaine