C’est à l’automne que le Rhus typhina se fait particulièrement remarquer en passant au rouge-orangé. On ne voit alors plus que lui ! Souci : parfois on ne voit vraiment plus que lui tant il a tendance à drageonner et à coloniser les terrains à vitesse V. Le sumac de Virginie doit être contrôlé pour ne pas avoir envie de le zigouiller ! Mais comme on ne peut pas le zigouiller, bonne lutte !
Un chouette Américain…
Rhus typhina est originaire de l’Amérique du Nord. Il pousse à l’état naturel dans le Kentucky, la Caroline du Nord, les Appalaches mais également au Québec. Son arrivée en France date de 1602 et s’est répandu sur tout le territoire où il s’est parfaitement adapté.
… mais très, très envahissant !
Depuis plus de dix ans, le sumac de Virginie est officiellement classé comme plante invasive dans plusieurs régions et potentiellement invasive dans d’autres. Bref, Monsieur est sous surveillance. En Chine, où il a été introduit il y a un demi-siècle, Rhus typhina a pris largement ses aises sur les rives du Huang hé (le fleuve jaune). Ce grand arbuste ou ce petit arbre se propage par drageons, il finit par former des bosquets denses où plus rien d’autre ne pousse. Son caractère invasif se double certainement de propriétés allélopathiques, il fait donc doublement le ménage autour de lui.
Alors, pourquoi adopter un Rhus typhina ???
Parce que :
Après leur floraison estivale, les fruits des plants femelles forment des cônes compacts et dressés qui persistent en hiver quand le feuillage est tombé. Ils sont même encore là en tout début de printemps et il faut les supprimer quand les nouvelles fleurs arrivent.
Le feuillage, qu’on peut confondre une partie de l’année avec celui de l’ailanthe, est l’un des plus beaux en automne. Il passe au rouge-orange, éclate au milieu des autres arbustes. Spectacle assuré jusqu’à la chute des feuilles.
Les abeilles adorent butiner et polliniser les fleurs.
Si vous avez un terrain « de merde », il ne vous en voudra pas… Eh oui, il faut bien le dire aussi.
Peut-on contrôler le sumac de Virginie ?
On peut toujours rêver ! C’est comme se débarrasser de la salsepareille ou de cette saloperie de liseron. C’est pô facile et pô gagné. En tout cas, si jamais vous voulez vous en débarrasser, évitez de le mutiler à coups de bêche. Le moindre éclat de racine laissé en terre peut devenir un nouvel arbuste (argh !). Certains jardiniers prévoyants le plantent en l’entourant d’une barrière anti-rhizomes comme les bambous mais le gaillard arrivera toujours à se faire la belle.
Essayez de couper à ras les pieds et privez-les de lumière en empilant cartons et feuilles. Et croisez les doigts…
Rhus typhina – Sumac de Virginie – Fiche de culture
- Famille : Anacardiacées.
- Type : petit arbre ou grand arbuste à feuillage caduc.
- Exposition : soleil. Plus il sera au soleil, plus le feuillage automnal sera somptueux.
- Sol : drainé, frais, caillouteux, ingrat, moche, sec, neutre, légèrement acide…
- Plantation : automne ou printemps.
- Rusticité : excellente ! (dommage, hein ?)
Les variétés de Rhus typhina disponibles
‘Dissecta’ : une variété au feuillage très finement découpées. Une beauté qui peut atteindre 3 m de haut et aime s’étaler. Récompensé en 1993 par la RHS (Royal Horticultural Society).
‘Tiger Eyes’ (notre photo de Une) : le Rhus qu’il vous faut, car il drageonne peu. Il ne dépasse pas 2,5 m. À planter en tout type de sol. Récompensé en 2012 par la RHS et par un Gold Medal Award attribué en 2007 par la Pennsylvania Horticultural Society.
‘Laciniata’ : feuilles vert bleuté avant l’automne. À ce moment-là, il passe par tous les tons de rouge ! Une splendeur.
Bonsaï de Rhus succedanea
Dans la collection de bonsaïs du Jardin botanique royal de Madrid.