Le lucane cerf-volant, un gentil coléoptère

Kayco

Malgré son allure « féroce », le lucane cerf-volant (Lucanus cervus) est tout à fait inoffensif. Et les femelles encore plus, car elles ne possèdent pas de mandibules. Ce gros coléoptère qui se nourrit uniquement de bois mort et pourrissant ne fait aucun dégât au jardin. Il se fait de plus en plus rare, mais ne figure pourtant pas encore sur la liste des espèces protégées… 

Un dimorphisme sexuel très marqué

Le mâle peut crâner : c’est un gros bestiau. C’est même le plus gros de nos coléoptères ! Il peut mesurer jusqu’à 8,2 cm, dont un tiers de… mandibules qui font plus de peur que de mal. Ces mandibules évoquant les cornes de cerf lui valent le surnom de cerf élaphe. Certes, il pince, mais bon, c’est un peu comme certains humains, c’est que de la gueule…

La femelle, beaucoup plus petite (4,2 cm grand maximum) n’a pas de mandibules. En revanche, celle qu’on appelle la Grande Biche, est équipée de petites tenailles qui, elles, quand elle vous chopent la peau, font très très mal. Donc, mieux vaut avoir à faire au gros crâneur qu’à la petite maline…

©Orest Lyzhechka
©Orest Lyzhechka
©Vitas Burba
©Vitas Burba

Ça barde chez les mâles !

Au moment de la période de reproduction, les mâles Lucanus cervus se battent comme des chiffonniers. Ces combats peuvent entrainer des blessures, comme des trous dans la carapace. Généralement, les combats ne se livrent pas jusqu’à la mort d’un des prétendants… Le moins vaillant se tire à toutes pattes, laissant au vainqueur toute liberté pour s’accoupler avec la dame de son choix. Et là, ce n’est pas une partie de plaisir pour les femelles. Les mâles les écrabouillent de tout leur poids !

©JMrocek
©JMrocek

Ça vole ou ça vole pas le Lucanus cervus ?

Ça vole, mais pas longtemps. Ce sont les mâles qui volent le plus et encore, c’est parce qu’ils cherchent des femelles avec lesquelles s’accoupler. Les prétendantes, elles, ne se donnent pas trop de mal à voler. Elles attendent tranquillou dans l’herbe leurs amoureux, même si elles sont évidemment capables de voler, elles aussi. Mais pourquoi faire tant d’effort quand d’autres le font…

Et après crac-crac, ça se passe comment ?

Tralalala, le mâle part vers d’autres conquêtes tandis que la femelle Lucanus cervus s’en va pondre dans la terre, tout près d’un arbre pourri ou non dont ses bébés pourront se nourrir. Après avoir rempli sa fonction reproductrice, la femelle meurt. Il peut s’écouler jusqu’à 5 ans pour que les larves mesurent l’équivalent d’un auriculaire. Quand elles ont atteint ce stade, les larves s’enterrent beaucoup plus profondément pour achever leur transformation, d’abord en nymphe, puis en insecte qui émergera de terre au mois de juin. Et le cycle recommence…

Larve ©PlazacCameraman
Larve ©PlazacCameraman

Et ça mange quoi un Lucanus cervus ?

Lucanus cervus se fiche totalement des tomates, des poivrons, des asters, des bulbes… Ce qu’il aime, c’est le bois qui pourrit. Il s’agit d’un insecte saproxylophage. Son régal absolu : le chêne. Mais il ne dédaigne pas de grignoter du pommier, du hêtre ou le bois d’un autre arbre, quand le chêne vient à manquer. Vous pouvez en trouver en déplaçant votre tas de buches, ils adorent s’y réfugier et y trouvent de quoi manger. 

Dans votre jardin…

Si vous croisez le chemin d’un lucane cerf-volant, observez-le attentivement. Ces coléoptères ne sont plus si courants, même si cette espèce ne figure pas sur la liste des espèces protégées en France. 

Quels sont les prédateurs du Lucanus cervus ?

Pas le jardinier, sauf s’il l’écrabouille par inadvertance ! Ses prédateurs naturels des lucanes cerf-volant adultes sont les oiseaux comme les pies ou les rapaces. Les larves, elles, peuvent être les victimes d’autres coléoptères… carnivores ceux-ci. 

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