Les clérodendrons, parmi lesquels on trouve le fameux “arbre aux turquoises” et le fétide, sont de beaux arbustes précieux au jardin. Découverte d’un autre membre du genre, le clérodendron de Chine.
Hortus Focus : les clérodendrons ne sont pas toujours appréciés des jardiniers. Pourquoi ?
Aurore Ducreux (pépinière de La Roche Saint-Louis) : ces arbustes sont effectivement pénalisés par l’odeur qui se dégage de leur feuillage caduc. Quand on le froisse, ça ne sent vraiment pas la rose ! Second inconvénient : le Clerodendrum a tendance à se montrer invasif. On peut en retrouver un peu partout dans le jardin.
Pourquoi les adopter alors ?
Pour leur graphisme ! En fond de massif, les clérodendrons font vraiment de l’effet, ils apportent de la structure. Et une floraison rose comme celle du Clerodendrum bungei (clérodendron fétide) se remarque de loin. La fructification du Clerodendrum trichotomum est, elle spectaculaire, avec ses baies comme des bonbons violines puis turquoises.
Tous les clérondendrons offrent-ils des floraisons parfumées ?
Non. Seul le Clerodendrum fragrans, qu’on trouve aussi sous le nom de clérodendron des Philippines (Clerodendrum philippinum) se distingue dans le domaine du parfum. Le parfum n’est pas puissant, mais il est exceptionnel. On y retrouve du jasmin et du gardénia. Malheureusement, cette espèce n’est pas rustique. Aux premières gelées, elle disparaît. On peut presque la considérer comme une plante méditerranéenne.
Ce n’est pas le cas du clérodendron de Chine ?
Le Clerodendrum chinense ressemble comme un frère au C. fragrans. Même développement, même graphisme, même hauteur, même parfum. Mais le clérodendron de Chine a été découvert en Asie, à plus de 2000 m d’altitude. Il est donc très rustique. Il supporte – 12°C sans aucun souci. En hiver, le feuillage peut disparaître, mais la souche résiste. Les deux floraisons sont quasi identiques. Il existe juste une mini-différence au niveau de la corolle qui est un tout petit plus rosée sur le clérodendron de Chine.
Comment cultiver cette espèce ?
La clé de la réussite, c’est une terre bien drainée. Il faut vraiment bien aérer le sol, le travailler et ne pas hésiter à installer l’arbuste sur un lit de graviers. Je vous conseille d’apporter de la corne broyée à la plantation et de lui donner du compost. Installez-le à mi-ombre. L’idéal pour lui, c’est du soleil le matin et de l’ombre l’après-midi.
Peut-on le cultiver en pot ?
Oui, il se prête parfaitement à ce mode de culture. Ses dimensions, 1 m x 1 m, le permettent. Mais prévoyez un pot plutôt grand, obligatoirement percé et drainé avec du gravier.