nathalie Helal, même les légumes ont un sexe

Oui, “Même les légumes ont un sexe”

 

Peut-on établir un parallèle entre notre oralité et notre façon d’aimer ? Pourquoi et comment le foodporn s’est-il imposé sur les réseaux sociaux ? Nathalie Helal est l’auteur d’un livre-essai remarquable, savoureux, à la fois drôle et sérieux, liant gastronomie et érotisme au fil des siècles et des civilisations. Un ouvrage à déguster… sans aucune modération !

Pendant deux mois, Nathalie, journaliste culinaire (mais pas que !) a plongé la tête la première dans les marmites de l’Histoire ! À la recherche d’informations étonnantes – et souvent croustillantes – sur des aliments qu’après lecture de “Même les légumes ont un sexe”, vous risquez de ne plus les envisager sous l’angle purement gustatif. Alors, comment résister à quelques extraits… (pas facile de choisir tant les anecdotes sont nombreuses !)…

Pour vous mettre en bouche…

La sarriette dans l’Antiquité : “Sur le mont Olympe, Laura, la nymphe bien-aimée du satyre Anos (créature mi-homme, mi-bouc) se plaignait sans cesse des pannes sexuelles de son amant. Dyonisos, consulté entre deux gueules de bois, lui vint en aide en désignant une petite plante cousine du thym, de la sauge et de la lavande. Après l’avoir engloutie sur pied, le satyre retrouva toute sa vigueur et put satisfaire sa belle…”.

Les Romains et la verveine : “Les hommes, eux, préféraient s’appliquer directement sur le sexe la sève fraîchement extraite de la plante, blanche, visqueuse et pour tout dire, présentant une forte ressemblance avec le sperme…”.

La moutarde au Moyen-âge : “De condiment, la moutarde va se glisser dans des cataplasmes, mélangée à de la bouillie de lin, pour stimuler les verges paresseuses. Certains braves n’hésitaient pas à y mettre le feu en se badigeonnant d’une mixture, faite d’huile de moutarde, de romarin et de miel, juste avant le passage à l’acte”.

Un dernier extrait ? Allez, une petite coupe de champagne comme en buvait Louis XV : “Il aurait été initié aux délices du champagne par Madame de Pompadour à laquelle son médecin en prescrivait pour la dégeler un peu…”  

Stop ! Je vous laisse découvrir seul(e) des dizaines d’autres histoires, fort bien écrites, dans le livre de Nathalie. 

La chair, la croix et le gourdin

Dans ce chapitre, Nathalie Helal nous entraine dans les couloirs des monastères, des couvents et d’un sacré catalogue, celui de Buchard, évêque de Worms (Allemagne). L’homme d’Église (passé à trépas en 1025…) est l’auteur d’un inventaire de pratiques sexuelles auxquelles correspondent des punitions à la hauteur du blasphème. Masturbation : 10 jours au pain et à l’eau. Fornication avec accessoire : 20 jours au même régime. Fellation : sept ans (pour Madame) à certains jours établis. À l’époque, homosexualité et sodomie “valent” 30 à 40 jours au pain et à l’eau.

Et que dire de cet acte qui entraine une pénitence de deux ans aux jours établis ? “As-tu fait, écrit Buchard, ce que certaines femmes ont l’habitude de faire ? Elles prennent un poisson vivant, l’introduisent dans leur vagin, et le tiennent là jusqu’à ce qu’il soit mort ; et après avoir cuit ou grillé ce poisson, elles le donnent à manger à leur mari pour qu’il s’enflamme davantage d’amour elles ?”. On se demande ce qu’avait bien pu boire l’évêque le jour où il écrivit ces lignes…

Autre anecdote rapportée par Nathalie Helal et qui a provoqué chez moi, à sa lecture, une crise de fou-rire… Comme tout le monde, vous connaissez la comptine “Il court, il court le furet… le furet du Bois Mesdames…” mais savez-vous qu’il ne s’agit que d’une formidable contrepèterie inspirée par l’abbé devenu cardinal, Guillaume Dubois. Je vous laisse réfléchir, vous avez 30 secondes…

Aller plus loin…

même les légumes ont un sexeCe livre est le fruit (pour changer des légumes…) d’un questionnement : “Quand je vois les gens manger, la façon dont ils découpent leurs aliments, s’ils prennent du temps ou non devant leur assiette, s’ils semblent ou non se délecter, je me demande souvent s’ils se comportent de la même façon dans un lit… En résumé, c’est dis-moi comment tu manges, je te dirai comment tu aimes.”.

L’ouvrage est aussi né d’un gros agacement, comme l’explique Nathalie : “Je suis effondrée par le déferlement de #foodporn, la surexposition des cuisiniers, le débordement d’images de plats, d’ingrédients, le lien créé par le hashtag entre la nourriture et la pornographie ! Moi et ma recette. Moi et mon plat en gros plan comme dans un film X. Moi et le chef  X… L’assiette est devenue notre premier partenaire sexuel ! “.

Et Nathalie de prédire la fin de la starification des chefs  : “Nous avons connu l’époque des footballeurs puis celle des femmes de footballeurs, l’apogée des mannequins, celle des participants aux émissions de télé-réalité. Puis la déco a envahi les écrans et les Unes. La cuisine et les chefs ont été starifiés à partir de 2010 mais on sent un certain déclin…”. Reste à savoir si le foodporn sera emporté avec eux…

 

"Lien

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