“J’adorrrrrrre les roses anciennes”… Combien de fois ai-je entendu clamer haut et fort cette phrase, suivie de noms plus pittoresques les uns que les autres ? Combien de fois, égarée dans un aréopage d’experts capables de différencier deux rosiers uniquement en regardant des photos, ai-je ravalé ma question “stupide” : “Mais c’est quoi un rosier ancien ?”.
Pour faire court…
Un rosier ancien n’est pas un rosier planté depuis cent ans voire plus dans le jardin. Nan, nan, nan… Il s’agit d’un nom “générique” donné à tous les rosiers nés avant 1867. À cette époque, le monde de la rose bouillonne, les obtenteurs et hybrideurs travaillent comme des fourmis. En 1867, naît le premier rosier moderne. Baptisé tout simplement “La France”, il est le résultat du travail de Jean-Baptiste Guillot qui est parvenu à hybrider des roses… anciennes et des roses remontantes chinoises qu’on appelle aussi rosiers hybrides de thé (enfin, si j’ai bien tout compris… et pour les roses thé, je vous en reparlerai parce que là, ça va encore compliquer le schmilblick…)
Les rosiers anciens sont très parfumés, quelques-uns sont remontants. Heureusement, quand on n’est pas spécialiste, il existe des catalogues, des encyclopédies et surtout des pépiniéristes et rosiéristes qui, eux, connaissent le sujet sur le bout des pétales.
Quels sont donc les principaux rosiers anciens ?
Rosa gallicaLes roses galliques sont cultivées depuis l’Antiquité. En France, on parle de la rose de Provins ou la rose des apothicaires qui serait arrivée avec Thibaut IV, de retour de Croisade. La légende est tenace (mais bon, on n’a rien d’autre à se mettre sous le plume alors…). Autour de Provins, les champs de culture sont légion et on fabrique dès le Moyen-âge du sirop de rose, censé calmer les maux de ventre ou calmer les palpitations cardiaques. Quelques variétés ? ‘Belle de Crécy’, ‘Charles de Mills’, ‘Hippolyte’, ‘La Belle Sultane’, ‘Tuscany’, ‘Versicolor’, ‘Impératrice Joséphine’. |
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Rosa x damascenaLe parfum des roses de Damas est incomparable. C’est elles qui sont cultivées en Iran, au sud du Maroc, dans la vallée des roses en Bulgarie, et dont l’essence est destinée à la parfumerie. Elle serait aussi arrivée en France via les Croisés. Des variétés célèbres : ‘Rose de Recht’ (dont l’origine est sujette à quelques controverses), ‘Mme Hardy’, ‘Omar Khayyam’, ‘Ispahan’. |
Rosa albaCes rosiers connus depuis la période gréco-romaine et sont issus de croisements entre R. gallica avec R. damascena ou R. canina. Ce sont des arbustes très résistants aux maladies. Variétés dont vous avez forcément entendu parler un jour : ‘Cuisse de Nymphe’, ‘Cuisse de Nymphe émue’, ‘Pompon blanc parfait’. |
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Rosa x centifoliaSans doute mes préférées avec leurs coupes pleines, leurs teintes d’une extrême délicatesse. La floraison des rosiers cent-feuilles est unique, au printemps. Peut-être avez-vous entendu leurs autres noms : rose de mai, rose chou ou rose de Hollande (le pays qui les a cultivés à partir du XVIe siècle). Deux variétés sont particulièrement célèbres : ‘Fantin-Latour’ et ‘La Noblesse’ aux cynorhodons orangés à l’automne. |
Rosier de PortlandC’est la version naine du rosier de Damas, découverte au début du XVIIIe par la duchesse de Portland. Les fleurs sont parfumées, doubles ou semi-doubles. ‘Comte de Chambord’, ‘Pergolèse’, ‘Yolande d’Aragon’ sont toujours commercialisés. |
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Rosa centifolia var. muscosaTrès étonnants avec ces soies qui recouvrent les pédoncules et leur ont valu le nom de rosiers moussus. Cette mutation spontanée de rosier cent-feuilles a été signalée pour la première fois à Carcassonne en 1696. ‘Salet’, ‘Chapeau de Napoléon’, ‘Souvenir de Pierre Vibert’, et ‘Gloire des Mousseux’ méritent leur place dans un jardin. |
Rosa x bourbonianaBaptisés de l’ancien nom (l’île Bourbon) de l’île de la Réunion, ces rosiers sont des hybrides entre rosiers de Chine et roses de Damas remontantes. À la Réunion, ils sont alors plantés en haies autour des champs et des jardins. D’une variété à l’autre, les fleurs sont très différentes : aplaties chez ‘Louise Odier’, rondouillardes chez ‘Reine Victoria’, entre les deux chez ‘Mme Isaac Pereire’ ou ‘Zéphyrine Drouhin’.
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