Comment tenter d’assassiner un ficus (sans y parvenir )?

Ficus benjamina

Vous n’avez jamais eu envie de faire passer une plante de vie à trépas ? Allez, avouez, si si. Il y a bien une plante, une fois, qui vous a tellement agacé-e que vous êtes allé-e jusqu’à rêver de sa disparition ou à fomenter un complot visant à son élimination. Voici donc une histoire perso, celle de Zouzou, le ficus… 

 

Né sous X

Ficus benjamina - Hortus Focus
©kav777

Enfant de parents inconnus, adopté par mon frère cadet, Franck, voilà environ 30 ans, bébé Ficus benjamina a passé ses premières années à Éragny, dans le Val-d’Oise, derrière la fenêtre d’un petit appartement. Tout mignon dans son petit pot. Bébé a fini par bien grandir et mon frère par déménager à plusieurs centaines de kilomètres de là, troquant le charme pourtant indéniable d’une telle plante d’appartement contre la beauté d’une petite plantation d’oliviers (et je ne vous parle pas du climat…)  

Évidemment, Zouzou le ficus ne fit pas le poids face aux oliviers et prit la direction de mon appart parisien où il prospéra dans un coin lumineux. À l’époque déjà, Zouzou commençait à faire son malin, poussant comme un dingue, jetant ses branches comme des tentacules ici et là. Et moi, je ne savais pas encore que Zouzou pouvait être régulièrement taillé, remis à sa place. Comme si dans 28 m2 (loi Carrez faisant foi), il y avait de la place pour nous deux.

Le Ficus qui se prenait pour un Monstera

La situation a empiré à partir du moment où nous avons dû partager les 28 m2 de cet espace à 4 : Zouzou, mon amoureux, notre nourrisson et moi. Nous avons alors déménagé (enfant dans la poussette, Zouzou dans le camion) vers un appartement plus grand. Pas uniquement pour faire de la place à Zouzou mais lui y a cru… et à recommencé à grandir et s’étaler façon “T’as vu ? Je me prends pour un Monstera deliciosa”… Argh !

chat et ficus
©serezniy

Quelque temps plus tard, nouveau déménagement, vers la banlieue pour pouvoir accueillir un second nourrisson (et éviter les balades poussiéreuses en poneys au jardin du Luxembourg à 1000 balles, les pots d’échappement à hauteur du nez des bébés en poussette, les crises de nerfs pour se garer, bref…). Zouzou a trouvé une nouvelle place, dans un coin du salon. Je commençais à le trouver moche de chez moche mais le chat (prénommé Anubis, oui, je sais c’est le nom du protecteur égyptien des embaumeurs), lui, l’aimait beaucoup pour se faire les griffes ou s’installer autour du pied.

J’ai donc inconsciemment délégué à Anubis le pouvoir me débarrasser – éventuellement – de ce Ficus bien encombrant. “C’est pas moi, c’est le chat…”, aurais-je ainsi pu larmoyer en toute hypocrisie ! Raté, le chat s’est fait taper par une voiture (un vrai vrai drame familial, là) et Zouzou a assisté imperturbable, et peut-être un poil content allez savoir, à notre chat-grin. 

Allez, Zouzou, on t’aime (finalement !)

J’ai donc décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de laisser Zouzou vivre à sa guise. Mais attention, une liberté sous conditions : “D’être taillé régulièrement ou pas tu accepteras ; de ne pas être rempoté tous les ans, tu te contenteras ; d’être arrosé quand j’ai envie, tu te satisferas ; de ne jamais recevoir d’engrais, tu devras te réjouir : de faire la gueule, tu t’abstiendras ; de passer l’été dans le jardin, tu accepteras, etc.”

Dans un tout petit coin de ma tête, subsistait un espoir : voir Zouzou se lasser de lui-même de ces conditions de vie difficiles, au point de réclamer un changement de maison pour cause de délaissement parental ou de se faire sepuku avec une canne de bambou. Que nenni ! Zouzou a résisté à tout. Même à un séjour très prolongé dehors, à l’automne, pour cause de travaux dans la maison.

Actuellement, Zouzou se refait une santé contre un mur de la maison. C’est vrai qu’il n’est pas très en forme, après tout c’est ce que je voulais, non ? Mais il me fait pitié… Il a vu 25 ans d’histoire familiale, les enfants s’en sont servi comme arbre de Noël et moi, je vois toujours Anubis enroulé comme une écharpe autour de son pied. Allez viens, Zouzou, rentre à la maison, au chaud. T’es franchement moche mais, promis, tu ne coucheras plus dehors et on s’occupera bien de toi…

Signé : ta propriétaire qui t’a tout pardonné (mais n’en profite pas trop !). 

 

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