Le chêne sessile (Quercus petraea) ressemble beaucoup au chêne pédonculé dont il ferait un excellent remplaçant dans nos jardins et forêts victimes du réchauffement climatique.
Un arbre européen
On rencontre Quercus petraea dans toutes les forêts françaises et européennes occidentales. Sessile signifie que ses fruits (les glands) sont sans pédoncule marqué.
Comme son cousin le chêne pédonculé (Q. robur), il forme un très bel arbre à feuillage caduc. Son houppier est plus large et plus régulier que celui du pédonculé et son écorce moins crevassée.
Il pousse moins vite, mais peut atteindre 40 m et, si on lui fiche la paix, peut vivre très longtemps (plusieurs centaines d’années, voire même un millénaire). Il peut être planté jusqu’à 1600 m d’altitude.
Quand les arbres sont abattus, il est impossible de différencier les deux arbres.
Une meilleure résistance à la sécheresse
Contrairement au chêne pédonculé qui a besoin d’eau, le chêne sessile est capable de survivre dans des régions qui connaissent des régimes hydrologiques très bas. Il pousse bien, par exemple, dans les Cévennes dans des sols qui ne retiennent pas l’eau. Une qualité qui n’est pas donnée à tous les arbres, et particulièrement appréciable quand on voit les épisodes de sécheresse se succéder.
En revanche, il est sensible aux gelées tardives.
Tous les noms du Quercus petraeus
Chêne sessile, chêne rouvre, chêne des pierriers, chêne noir, mais aussi drille, drillar, drelin…
Et le chêne rouge d’Amérique ? L’avis d’Éric Lenoir
« Dans les forêts françaises, l’État privilégie actuellement la plantation de jeunes chênes rouges d’Amérique (Quercus rubra) qui font rapidement une bonne taille. C’est un bois très régulier, mais de bien moindre qualité que le chêne utilisé par exemple pour faire les poutres des très vieilles maisons. En dix ans, ils atteignent la même taille que le chêne sessile. Pour moi, c’est une espèce de grosse arnaque. On plante ce chêne rouge qui n’intéresse à peu près aucun animal, aucun champignon essentiel chez nous. L’impatience fait que l’on se dirige vers une espèce facile, mais bien moins intéressante que le chêne sessile… ».
D’autres chênes qui supportent les sols secs
La pépinière Florama propose une belle collection de chênes. Un certain nombre d’espèces sont adaptées aux changements climatiques.
Chêne écarlate (Quercus coccinea) : feuillage vert virant au rouge vif en automne. Écorce gris brun pâle qui s’exfolie en plaques. H. 25 à 30 m. Rusticité : excellente. Expo : soleil.
Chêne à galles (Q. lusitanica) : il adore le soleil et les sols très pauvres, non calcaires. H. 1 à 3 m. Rusticité : -7° minimum.
Chêne à feuilles d’érable (Q. acerifolia) : espèce rare, pas immense, considérée comme en voie de disparition. Florama a produit des plants à partir de graines reçues des États-Unis. H. : 10 à 15 m. Rusticité : – 17°C minimum. Expo : soleil.
Chêne vert de Californie (Q. agrifolia) : chez nous, il dépassera rarement 8 m, se contentant souvent de « culminer » à 4 m. Dans son milieu naturel, en revanche, il peut atteindre 20 m. Rusticité : – 7° minimum. Expo : soleil. Il supporte les embruns.
Chêne mexicain (Q. canbyi) : arbuste ou petit arbre qui supportent particulièrement bien la sécheresse. Feuillage semi-persistant. Il peut atteindre 15 m, supporte bien des épisodes de froid (-12°C) minimum.