Dans son Jardin botanique du Beau Pays dans le Pas-de-Calais, l’eau est partout présente. De la “douche” qui accueille les visiteurs à l’entrée au chemin d’eau devant la maison familiale. Sans oublier les différents bassins où Pierre Lavalée cultive des nénuphars. Voici quelques espèces et variétés remarquables.
Un moule à tarte géant !
On le confond parfois avec Victoria amazonica, le plus grand nénuphar du monde, celui qui, par exemple, fait la célébrité du jardin de Pamplemousses à l’île Maurice. Les feuilles de Victoria cruziana, originaire du Paraguay et de l’Argentine, sont légèrement plus petites que celles de V. amazonica mais elles peuvent tout de même atteindre… 2 à 3 mètres de diamètre. Chez Pierre, elles finissent en fin de croissance par recouvrir toute la surface du bassin de la serre tropicale.
Le dessus des feuilles est couvert d’un fin duvet très doux, le revers est hérissé d’épines qui protègent le nénuphar géant des prédateurs. Qui s’y frotte s’y pique fort !
La floraison est pour Pierre, un spectacle à ne pas manquer. “En septembre, il produit des fleurs énormes, grosses comme des ballons de baskets et qui durent deux jours. Le premier, la fleur est blanche et sent l’ananas de loin. L’odeur attire les coléoptères emprisonnés lors de la fermeture de la fleur au crépuscule. Le lendemain, la fleur prend une couleur rose plus ou moins soutenue, les insectes sont libérés et peuvent ainsi aller fertiliser une autre fleur. Le troisième jour, la fleur se referme définitivement et sombre dans le bassin”.
N’imaginez pas malheureusement cultiver de tels nénuphars en dehors d’une serre chaude. Ils sont ultra-frileux.
Le nénuphar qui pique
Chez Pierre Lavalée, Euryale ferox est cultivé dans un bassin, en extérieur, où il est installé à partir du mois de juin, car il a besoin de chaleur, de beaucoup de lumière et d’espace (feuilles de plus de 1 m de diamètre en fin de croissance). Pierre est obligé de le protéger chaque nuit avec un système maison grillage-piquets de bambou, car ses jeunes pousses font le régal des poules d’eau. Quand le nénuphar se développe, elles lui fichent la paix ! Il faut dire que ses épines, présentes sur la totalité de la feuille, au-dessus et au revers, sont particulièrement dissuasives.
Ces nénuphars se cultivent donc sous nos latitudes comme une annuelle. Les fleurs sont plutôt petites, d’un joli violet profond et jaune au centre. Les graines se récoltent et germent facilement.
Vert et chocolat
Il se cultive en serre chaude. Nymphea ‘Star of Zanzibar’ offre un feuillage étonnant, maculé de marron chocolat. Les feuilles ne dépassent pas 25 cm. Les fleurs sont d’un magnifique bleu foncé et parfumées. Envergure entre 1,5 et 1,8 m.
D’octobre à fin avril, le Jardin Botanique du Beau Pays est fermé (ouverture sur demande pour les groupes), mais vous pouvez prendre rendez-vous pour faire vos emplettes dans la pépinière de Pierre Lavalée. Pour le joindre : 03.21.82.71.01 ou 06.27.51.37.03. Par mail : pierre.lavalee@gmail.com