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Les plus beaux herbiers de France

herbiers anciens
Museum national d'histoire naturelle

Voyager dans l’histoire, dans les pas des découvreurs de plantes, c’est possible grâce à internet ou aux expositions. La France est riche en herbiers, témoin du passé et de multiples expéditions parfois dangereuses…

Au Jardin botanique de Lyon

Les échantillons viennent de partout, aussi bien de la région lyonnaise que de l’autre bout du monde. Ce patrimoine s’élève à plus de 300 000 échantillons dont 40 000 ont été numérisés dans le cadre du projet e-ReColNat parmi lesquels des spécimens collectés en Abyssinie (1839-1843), en Guyane française, mais aussi des espèces nouvellement décrites. 

À tout seigneur, tout honneur

C’est au Museum d’Histoire naturelle de Paris que sont conservés tous les herbiers historiques qui réunissent 150 000 spécimens (sur les 8 millions conservés). Le plus ancien est celui du botaniste Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708). Nombre d’autres ont été réalisés par des personnalités au nom célèbre : Jean-Jacques Rousseau, les Jussieu, Michel Adanson, Alexander von Humboldt, Aimé Bonpland… Tous ces herbiers sont utilisés par les chercheurs et les systématiciens. 

On trouve aussi dans les réserves les Guirlandes de Ramsès II à l’histoire mouvementée et l’herbier de Jérusalem, un petit herbier par des pèlerins réalisé à l’occasion d’un voyage à Nazareth en 1863.

Camellia sinensis
Camellia sinensis ©Recolnat
Cornus gigantea
Cornus gigantea ©Recolnat
geranium sylvaticum
Géranium sylvaticum ©Recolnat

Muséum d’histoire naturelle Jacques de la Comble, à Autun (71)

Plus de 800 000 échantillons figurent dans les expositions permanentes et les réserves de ce musée baptisé au nom du naturaliste morvandiau décédé en 1999. On y trouve notamment des collections d’oiseaux, d’œufs et de nids, des herbiers (300 000 planches !). Parmi les expositions permanentes : la flore et la faune fossiles du bassin d’Autun et les traces des premiers dinosaures morvandiaux (un bonne occasion de motiver les mômes…).

Museum Nantes Métropole

28 herbiers (environ 300 000 planches) ont été confiés au Muséum. Les échantillons viennent des îles Canaries, de Scandinavie, du Sénégal, du Soudan, de Tunisie, mais aussi des Pyrénées. L’herbier Tonnelier est le plus ancien. Il a été constitué en 1789 et contient des plantes à usage vétérinaire. Pour l’instant, les échantillons restent dans les réserves, ils ne sont pas encore numérisés.

Un herbier… de poissons à Montauban

En 1873, un certain M. Cuges offre au Musée d’Histoire naturelle de Montauban un herbier particulier. Il a utilisé la technique appliquée aux végétaux pour réaliser un herbier de poissons. La méthode pour les poissons est la suivante : « Une incision est réalisée sur la partie dorsale du poisson depuis l’arrière de la tête à droite ou à gauche du plan de symétrie, selon le flan que l’on souhaite conserver. “

Barbue ©Muséum d'Histoire Naturelle Victor Brun, Montauban, O. Duchein
Barbue ©Muséum d'Histoire Naturelle Victor Brun, Montauban, O. Duchein

“Cette incision se poursuit jusqu’à la base de la queue, contournant la nageoire dorsale. De la même façon, une seconde incision est pratiquée ventralement, rejoignant la première transversalement en arrière de la tête et à la base de la nageoire caudale. La peau peut être ainsi dégagée et enlevée sur une partie. Le poisson est ensuite vidé de ses viscères d’une part, de ses muscles et de son squelette d’autre part. Le spécimen se réduit alors à la peau du flanc opposé, aux nageoires paires du même flanc et à la colonne vertébrale. (…) Le spécimen est ensuite nettoyé soigneusement à l’intérieur comme à l’extérieur, et enduit d’un préservatif pour être épinglé sur une planche de façon à lui conserver sa forme. (…) La peau séchée est ensuite vernie et conservée sous différentes formes, soit collée sur une feuille de papier ou de carton, soit sur une planchette en bois. » (William Yarrel, ornithologue et ichtyologiste, 1754-1856). À Montauban, on trouve une rascasse noire, une vieille coquette et des poissons non encore identifiés !” 

Linum angustifolium
Linum angustifolium ©Recolnat
Salvia boliviana
Salvia boliviana ©recolnat
Bougainvillea spectabilis ©Recolnat
Bougainvillea spectabilis ©Recolnat

3 millions d’échantillons (environ…) à Montpellier

L’herbier MPU (Montpellier Université) est l’un des plus importants de France après celui du Museum d’histoire naturelle de Paris. Environ 2 millions de planches ont été numérisées depuis 2004. Les herbiers originaux remplissent 6 étages (!) de l’Institut botanique sur 5,5 km de rayons…

Dans un herbier général, les herbiers ont été fusionnés. Plus pratique pour les recherches sur un genre particulier. Le travail est très loin d’être achevé puisque des herbiers donnés, trouvés n’ont pas encore été étudiés ou répertoriés, et attendent sagement dans des coffres ou des valises… 

Les herbiers de Saint-Omer

C’est la famille de Louis-Auguste Deschamps de Pas (1765-1842) qui a confié au musée audomarois plusieurs herbiers, des carnets, des inventaires… Le botaniste a été l’un des premiers à recenser la flore javanaise. Au total, le Musée accueille 116 herbiers.

L’herbier d’un amoureux des Pyrénées

Le Muséum de Toulouse abrite plusieurs herbiers dont celui de M. Picot de Lapeyrouse, « Herbarium pyrenaicum ». Il date de la fin du XVIIIe et contient tous les spécimens réunis par ce botanique passionné. On y trouve notamment une plante emblématique des Pyrénées, la saxifrage aquatique (Saxifrage aquatica). Les autres herbiers contiennent des plantes collectées en Algérie, en Europe et bien sûr dans les Pyrénées.

Les herbonauteset les herbiers de France

Il s’agit de participer à la création d’une base de données scientifique à partir des millions de photos des plantes de l’herbier de Paris et du réseau des collections naturalistes françaises. Les botanistes experts ou éclairés participent à cet herbier numérique collaboratif citoyen. Les résultats sont là : plus de 4200 contributeurs, près de 6,5 millions de contributions, 138 missions réussies ou en cours, 510 spécimens.   et les herbiers de France

e-ReColtNat

N’hésitez pas à naviguer sur le site. Vous pourrez y découvrir l’inventaire des collections (y compris les exceptionnels), un laboratoire virtuel (le Collaboratoire) et de nombreuses collections numérisées. 

©Herbierly
©Herbierly

Quand les douaniers font n’importe quoi…

En 2017, des douaniers australiens ont détruit 105 planches appartenant au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, envoyées à l’herbarium de Brisbane à des fins de recherche. Les planches étant composées de plantes séchées, pas besoin logiquement de certificat sanitaire. Les douaniers australiens, légèrement casse-bonbons, l’exigent cependant. Les Français envoient les documents. Mais quelques jours plus tard, on apprend que les papiers n’étant pas conformes aux yeux des douaniers, les planches ont tout simplement été détruites ! Par chance, le Museum avait numérisé les planches, mais c’est un trésor botanique qui a été perdu par la faute de joyeux abrutis. 

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