Où Santa
constate une fois de plus
qu’un prédateur
peut toujours en cacher
un autre.
par Pierre Vauconsant et lu par Nathalie Talboom
Chapitre 5
La réunion avec Emir Dragan doit se tenir dans l’une des plus belles roseraies de la région lyonnaise, l’une des régions capitales dans l’histoire de la rose et plus généralement de l’horticulture.
Paul Hirson, son propriétaire, est un obtenteur de renom qui, dans les dix dernières années a créé quatre cultivars qui à eux seuls auraient suffi à assurer sa fortune. Ses cultivars ont coché toutes les cases d’une grille d’évaluation particulièrement exigeante.
Paul Hirson est un homme comblé. Il nous reçoit, Emir Dragan, Yves Delétang – qui s’est fait un peu prié pour venir – et moi-même dans sa bibliothèque presque entièrement consacrée à ce qu’il appelle les arts agricoles qui vont, selon lui et sans préséance aucune, de l’horticulture à la sylviculture en passant par l’agriculture, l’arboriculture, la viticulture et bien sûr par l’art des jardins.
Nous nous attardons quelques instants devant les rayonnages chargés d’ouvrages de référence : Olivier de Serres dans une édition originale de 1630, Le Parfait Jardinier de La Quintinie, exemplaire ayant appartenu à Jean-Baptiste Colbert seigneur de Seignelay, la collection complète des planches de Redouté conservées dans un cartonnier, des lettres de Bonpland à Joséphine et la liste détaillée de ses expéditions de semences nouvelles depuis La Vera Cruz et aussi un très bel ouvrage présentant, face aux textes de Colette, les aquarelles de Dufy et bien d’autres merveilles d’une littérature qui ne craint pas d’être savante .