Framboisier-fraise, mûrier ‘Géante des jardins, ragouminier… L’automne est le meilleur moment pour les planter, pourquoi pas dans une haie gourmande. Voici les conseils de culture et de dégustation du producteur Bruno Pellegrin (pépinière Sécateur et fourchette).
Le cerisier de Nankin (Prunus tomentosa)
C’est un cerisier, il fleurit tout blanc, mais il ne prend pas beaucoup de hauteur. Il prend tout son temps pour pousser et finit par former un buisson d’une hauteur maximale de 2,5 m. On peut le mener en tige, mais cela demande énormément de travail. Plantez-le en haie ou en isolé avec des plantes un peu basses pour mettre en valeur sa floraison au mois de mars.
Les fruits sont des minicerises d’environ 1 cm de diamètre qu’on récolte en mai. C’est comme si vous aviez des perles rouges accrochées tout le long du tronc et des branches. Attention quand vous le taillez, car le Prunus tomentosa fleurit uniquement sur le bois de l’année précédente.
Côté goût, cela ne vaut évidemment pas un bigarreau. C’est une cerise, mais en plus acide. Ce n’est pas une merise même si c’est acidulé. Ne donnez pas ces fruits aux enfants sans les avoir dénoyautés. Ce sont de tout petits noyaux et ils peuvent s’étouffer avec.
Côté cuisine : dénoyautez-les avant également si vous en faites de la déco sur des tartelettes ou des gâteaux. Et tentez-les en clafoutis.
Le framboisier-fraise (Rubus illecebrosus)
Les fleurs font environ 4 cm de diamètre, plus gros que des fleurs de ronce « classique ». Il fait des framboises aussi grosses que des fraises, mais produit moins qu’un framboisier. Les fruits se récoltent en début d’été ; ils sont rouges et de taille remarquable, les Anglo-Saxons les surnomment d’ailleurs Balloon Berries. C’est une plante qui, au final, forme un excellent buisson couvre-sol.
Côté goût, ça ne vaut pas une « vraie » framboise, mais si on n’a pas de framboisier au jardin, je vous conseille d’adopter Rubus illecebrosus.
Atouts supplémentaires : le framboisier-fraise drageonnant beaucoup, mais reste un buisson bien dense. À l’automne, le feuillage prend de belles couleurs jaunes et rouges. Pour moi, l’intérêt ornemental se combien bien avec l’intérêt comestible.
Le mûrier ‘Géante des jardins’
Il s’agit d’un mûrier qui forme de très gros fruits en bouquet, à l’extrémité des rameaux. D’autres fruits vont mûrir ensuite, plus bas, mais ils seront plus petits. C’est un mûrier super productif et on peut laisser les enfants effectuer la cueillette, car c’est un fruitier sans épine. Il faut juste veiller à les habiller de vêtements qui ne craignent rien, car les fruits tachent beaucoup.
‘Géante des jardins’ finit par former un énorme buisson. Il faut donc réserver sa plantation aux jardins assez vastes pour l’accueillir. S’il prend trop de place, relevez les branches qui peuvent mesurer 3 m. Il faut les arquer pour qu’elles produisent de nombreux fruits. Installez-la le long d’un grillage qu’elle colonisera vite et bien, voire même trop bien. Dans ce cas, il faudra la « faire rentrer dans le rang ».
Expérience beurk !
Chez Bruno, j’ai aussi goûté la gaulthérie (Gaultheria). Verdict : C’est absolument dégueulasse ! Le goût de médoc chimique est affreux. Mieux vaut l’utiliser en huile essentielle, reconnue pour ses vertus sur l’arthrose, les rhumatismes, les tendinites, les douleurs musculaires… Ou la limiter à son usage ornemental !