Tanguy, Basculons dans un monde vivable
Tanguy Descamp a 25 ans. Tourmenté par les infos concernant le climat et la planète, il rencontre Maxime Ollivier.
Ensemble, ils rejoignent La Bascule à Pontivy en 2019.
Ensemble, ils récoltent les témoignages d’une trentaine de jeunes de 18 à 33 ans.
“Nous avons tissé leurs récits avec ceux de 17 acteurs et actrices des transitions, engagés depuis longtemps, qui portent leurs regards sur ces parcours et les mettent en miroir de leurs propres vies.”
Tanguy et Maxime ont écrit “Basculons dans un monde vivable” à quatre mains, un cahier militant, chez Actes sud.
On y rencontre l’anxiété mais aussi l’enthousiasme de l’action, le bonheur du partage, la quête du sens et la joie de l’impact. Changer le système est leur mot d’ordre et chacun offre une réponse, la sienne plus locale et pratique, plus politique, dans ou hors des règles mais toujours dans l’engagement.
Dans ce podcast, Tanguy entre dans la démarche, dans ce qui les unis comme dans ce qui fait débat, dans ce qui les porte et ce qui les inquiète.
J’ai aimé cet entretien empreint de bienveillance sans renoncement sur la radicalité impérative.
Ils ont 20, 25, 30 ans. Ils sont souvent très diplômés. Ils ont choisi de basculer. Face au désastre écologique en cours, la “Génération climat” découvre l’étendue des dégâts, évalue les enjeux et réalise l’ampleur de la tâche.
Basculer, ce n’est pas une option !
Ces jeunes restent incrédules devant le déni, l’inaction, la résistance qui s’organise du côté du monde constitué. Ils et elles passent par tout le panel des émotions lorsque s’accumulent les informations : chaleurs ou froids extrêmes, incendies et inondations, disparition des espèces, des variétés végétales, des glaciers,…
Ils veulent sauver l’humanité !
Les hippies sont de retour ? Pas du tout ! Loin de moi l’idée de critiquer le mouvement hippie, mais les circonstances sont radicalement différentes. Quand leurs aîné.e.s s’insurgeaient contre une société coercitive et capitaliste, eux doivent sauver l’humanité !!!
C’est la première génération de l’histoire du monde humain à devoir faire face à une potentielle extinction de l’espèce. Jusque là, l’idée ne travaillait que les auteurs de science-fiction et faisait frissonner les adolescents en recherche d’émotions fortes. Aujourd’hui, ce sont les scientifiques qui tentent de nous alerter sur le risque imminent. Comme dans la série Don’t look up, ils disent, peu écoutent et certains refusent de croire ou même d’entendre.
Basculons
Dans ce livre, Tanguy et Maxime ont rassemblé les témoignages d’une trentaine de ces jeunes. Comment passe t-on d’une vie confortable, porteuse d’un avenir apparemment assuré, à la nécessité de la bascule ?
À quel moment, l’information sur l’écocide général vient-elle percuter les enseignements ?
Ces jeunes gens sont l’illustration éclatante que le pire n’est jamais sûr et que le déterminisme n’est pas une fatalité. Ils et elles sont la démonstration vivante qu’apprendre à penser ouvre la porte de la liberté…
… et qu’on peut tout remettre en cause, même si c’est difficile.
La lucidité peut rendre anxieux
Et cette fameuse éco-anxiété, qu’on a d’abord voulu regarder comme une pathologie ! Il s’agit d’une rencontre brutale et lucide avec le réel. La difficulté est gigantesque et la tâche incommensurable. On serait anxieux à moins. Ils et elles passent par la sidération, l’abattement, la colère contre les générations qui les ont précédé.e.s sans réfléchir aux dégâts qu’elles entrainaient et qui refusent encore souvent d’entendre l’urgence.
Ce qui les occupe, c’est la recherche d’une nouvelle voie. Une voie pour l’espoir qui prend racine dans le terreau d’une désespérance, et, est portée par la jeunesse pour travailler à l’émergence d’une société renouvelée.
La génération climat doit faire face aux générations qui ont contribué à la catastrophe. Nombreux sont ceux qui refusent de revenir sur leurs croyances en la technologie et la croissance sans fin. Afin de n’être ni accusateurs, ni excluants et parce que ce livre se veut dans une logique du faire ensemble un monde nouveau et vivable, plusieurs générations s’expriment.
Et puis, il y a la jeunesse qui n’a pas encore pleinement conscience du danger et veut croire aux fables du monde d’avant. Comment aller à leur rencontre ? La question est vaste et cherche sans cesse sa réponse.
Emporter l’adhésion pour basculer
Il est important que cette bascule soit démocratique, respectueuse de chacun, sociale tout en étant écologique. Le travail est immense pour aider chacun à faire le chemin.
Mais pour eux, s’il sont convaincus que changer n’est pas optionnel, que c’est une absolue nécessité, ils savent aussi que seule l’adhésion peut permettre de se préparer. Pour les autres, pour ceux qui résisteront toujours, ils craignent la violence du réel. Nous en parlons avec Tanguy dans cet épisode.
Accédez au site en cliquant sur ce bouton
BASCULONS !
dans un monde vi(v)able
Livre intergénérationnel publié chez Actes Sud en avril 2022. 30 citoyens de 18 à 35 ans racontent l’histoire de leur bascule et de leur engagement écologique. 17 acteurs et actrices des transitions leur apportent conseils et soutien.