Arbre emblématique du Japon, le Camellia est le plus souvent cultivé chez nous en arbuste. On guette sa floraison. C’est un incontournable dans les jardins, mais également en pot, sur les terrasses et les balcons. Alors, direction la planète des camélias.
Si on les choisit bien, les floraisons de Camellia se succèdent d’octobre à avril ! Mais parlons-nous du même Camellia, celui qui, telle une masse sombre et ronde fait de l’ombre à nos bergénias ! Il s’agit certainement d’un Camellia japonica planté il y a plus d’une centaine d’années.
Nantes, capitale du Camellia
On doit au maire de Nantes, Ferdinand Favre, féru de botanique, l’acclimatation du Camellia en terre atlantique. En 1806, il fait venir d’Angleterre (et à grands frais !) les premières graines de celui qu’on appelle alors “la rose du Japon”. Quatre décennies plus tard, Nantes est la capitale française du Camellia avec 250 000 pieds dans la ville.
Au jardin des Plantes de Nantes, sont visibles des arbres plantés au XIXe siècle et la cité des Ducs de Bretagne abrite encore aujourd’hui une des plus fabuleuses collections de Camellia. Le Parc du Grand Blottereau accueille une collection de 1200 espèces et variétés de Camellia.
On doit aussi à Alexandre Dumas fils la popularisation du Camellia quand, en hommage à la courtisane Marie Duplessis, et prenant des libertés avec la dénomination latine, il publie en 1848 son célébrissime ouvrage “La Dame aux camélias”. Bientôt, chacun voulut, à l’époque, arborer à la boutonnière une fleur blanche de… Camellia.
Venus d’Asie
C’est Carl von Linné qui dénomma le Camellia japonica en l’honneur de Jiri Josef Kamel (1661 – 1706), botaniste morave qui étudia la flore des Philippines. Avant son utilisation ornementale, le Camellia est arrivé en Europe par les voies commerciales au XVIIe siècle en Angleterre. Sous quelle forme ? Le thé bien sur ! Camellia sinensis (le théier) fait partie de la richesse de l’Asie et aujourd’hui du patrimoine britannique. Sans lui, pas de Tea Time !
Aujourd’hui, c’est au jardin que nous cultivons quelques espèces et une foule d’hybrides interspécifiques. Les premiers à fleurir sont les sasanqua, les Camellia d’automne. Au cœur de l’hiver et avant de laisser la place aux japonica, ce sont Camellia lutchuensis (la plus parfumée des espèces sauvages), Camellia tsaii (joli feuillage coloré bronze et vert), Camellia transnokoensis (feuillage bronze, multitude de petits boutons blancs), Camellia reticulata (l’emblème de la province du Yunnan en Chine), Camellia saluenensis (très utilisé pour les hybridations) ….. et encore quelques autres qui se partagent la vedette.
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Des milliers de variétés
Les camellias dits hybrides sont souvent nés de l’heureux mariage de deux de ces espèces avec japonica. Les plus célèbres sont les très florifères Camellia × williamsii (sans doute le groupe de Camellia le plus rustique et le plus facile à cultiver) nés du travail d’hybridation de J.C. Williams en Angleterre dans les années 20. Depuis, c’est au Japon, en Europe, en Californie et en Nouvelle-Zélande que, chaque année, de nouveaux bijoux voient le jour.
Leur culture est assez facile en terre fraîche et acide. Dans leur habitat naturel, les Camellia sont des plantes de sous-bois et de lisière fraîche. Ce sont des arbustes idéaux pour accompagner les massifs de bruyères sous des arbres. Au Japon, où son nom est Tsubaki, son utilisation en bonsai est courante, il est même l’emblème des Samouraïs !
Trois camélias emblématiques de la Bretagne
Camellia japonica ‘Gloire de Nantes’
Obtenu en 1894 par la pépinière nantaise Guichard. Port érigé et compact. Longue floraison de décembre mars. Fleurs semi-doubles rose vif.
Camellia japonica ‘Henri Favre’
Obtenu en 1841 par Ferdinand Favre. Fleurs en forme d’anémone, 10 cm de diamètre, rose vif légèrement saumoné.
Camellia japonica ‘Ville de Nantes’
Obtenu en 1897 par Jean Heurtin. Fleurs en forme d’œillet, rouge foncé tâcheté de blanc. Floraison de février à avril. Croissance lente.
Obtenteur bien connu d’hémérocalles, Guénolé Savina est aussi le propriétaire d’un fort joli jardin en Bretagne, le Jardin Kériel, qu’il entretient avec son compagnon, Gaston Nhan. Ce jardin se visite uniquement sur RDV (contact via page Facebook). Ils achètent leurs cultivars de Camellia aux Pépinières Kervilou et les espèces botaniques chez Arven Pépinières.