Nymphéas, les choix d’Éric Lenoir

Nymphaea 'Black' © Eric Lenoir

N’est pas Monet qui veut, mais pas besoin d’être un génie de la peinture pour s’offrir le plaisir de contempler un nénuphar… Mais comment choisir un nymphéa ?

C’est vrai que ce cher Claude avait eu le nez creux quand, alors que tout le monde venait s’emplir les mirettes de la Tour Eiffel flambant neuve pendant l’exposition universelle de 1889 à Paris, lui baissait les yeux vers les bassins du Trocadéro pour contempler – dans la section « agriculture » – les hybrides de nymphéas colorés et rustiques d’un certain Joseph-Bory Latour-Marliac (qui venait d’une famille où, visiblement, on aimait les noms composés). Jusque là, on ne trouvait dans la nature en France que le nénuphar jaune (Nuphar lutea) et le nénuphar blanc (Nymphaea alba), tous deux très jolis – surtout le deuxième – mais ne présentant pas de variation très excitante.

Le sort en était jeté : Claude Monet était tombé amoureux des belles nymphes colorées.

Simplicité ou sophistication

Nymphaea ‘Joey Tomocyk’ © Eric Lenoir

Un peu plus d’un siècle plus tard, nous pouvons trouver la plupart des couleurs pour orner nos bassins, si ce n’est le bleu et ses dérivés, restant encore réservés aux bassins tropicaux ou aux serres. Du rouge très sombre de ‘Black Princess’ au jaune spectaculaire de ‘Joey Tomocyk’, en passant par les gammes complexes de rose à blanc, les saumonés et les orangés, les nymphéas rivalisent de beauté et de diversité pour s’adapter à n’importe quel style, ambiance, goût.

On en emploiera à fleur très simple, tels ‘Paul Hariot’ ou ‘Maurice Laydecker’, mais aussi très doubles comme N. tuberosa ‘Richardsonii’ ou encore ‘Mme Wilfron Gonnère’, selon que l’on préfère la sophistication ostentatoire ou le raffinement dans la simplicité.

 

 

 

Nymphaea pygmaea’Helvola’ ¢ Eric Lenoir

Pour leur feuillage aussi !

Bon nombre d’entre eux aiment s’étaler largement là où la situation leur est propice. Rhizomateux pour la plupart (on en trouve des bulbeux parmi les tropicaux), ils ancrent leurs tiges charnues dans un substrat riche au fond de l’eau depuis lesquelles ils émettent les longs pétioles portant leurs feuilles circulaires qui viendront bientôt flotter, ombrageant le bassin pour le plus grand bonheur de la faune aquatique et servant de cadre visuel aux merveilleuses fleurs émises depuis les profondeurs ténébreuses pour ravir le spectateur de la surface. D’ailleurs, on peut aussi choisir un nymphéa en fonction de la couleur de ses feuilles, qui peut être vert olive, brune, pourpre ou marbrée, voire un peu tout cela suivant le moment dans la saison.

Nymphaea ‘Barbara Dobbins’ au Flérial © Eric Lenoir

À protéger les deux premières années

Pour qu’il soit heureux, le nymphéa, il n’a besoin que de trois choses : une eau calme (une profondeur allant de 20 cm à plus d’1.50 m selon les variétés), du soleil (plus de 6 heures par jour pour obtenir une belle floraison), et un substrat riche lui rappelant la vase des étangs.  Évitez-lui d’être grignoté par ces gourmandes de carpes, qu’elles soient communes, koï ou Amour, les canards, les ragondins et les oies en le protégeant avec un grillage fin du fond à la surface pendant au moins ses deux premières années et vous n’aurez pas à le regretter : il passera toute la belle saison à vous en être reconnaissant.

Comment éviter les erreurs de casting !

Certains sont plus florifères que d’autres, et les floraisons plus ou moins tardives. Gageons que vous aurez généralement des fleurs de mai à octobre, avec des champions et des outsiders en termes de durée et d’abondance.

Choisissez la variété qui vous convient en fonction de vos critères esthétiques de références, d’accord, mais sans omettre les préférences et aptitudes de chaque variété concernant la profondeur et le développement, qui devra être adapté à la taille du bassin ou du plan d’eau qui l’accueillera. Les nains seront parfaits pour les microbassins ou les bassines, d’autres variétés plus intéressantes pour orner les étangs. Se tromper dans le casting risquerait de donner un gros tas de feuilles débordant lamentablement d’une lessiveuse ou un « bidule » rikiki à peine perceptible susceptible d’être boulotté par le premier anatidé venu. Soyez donc toujours attentif à ce qu’on vous propose, et fuyez les sujets vendus juste sous une étiquette « nénuphar rose » ou « nénuphar rouge », qui n’apporte aucune information quant à ce qui sera leur meilleure destination, pas toujours chez vous.  

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