Attention, beautés dangereuses ! Pas question de s’y frotter de trop près, ça pique voire ça pique beaucoup, beaucoup. Voici quelques végétaux qui savent nous tenir à distance…

©Isabelle Morand
Un agrume à pointes
On l’appelle le citronnier épineux ce qui ne vous étonnera pas si vous avez chez vous cet agrume parfaitement rustique. Le Poncirus trifoliata épanouit au printemps de jolies fleurs blanches sur le bois nu. Elles sentent bon ces fleurs, mais évitez de vous crever un œil en les humant. Regardez-les de loin puis regardez, toujours de loin, les fruits mûrir. Vous les récolterez en automne après avoir enfilé une paire de gants. On peut en faire des haies défensives (tu m’étonnes !).

©tuned_in
Un fouillis fouchtra tout piquant
Il ressemble à un cactus, pique comme un cactus, mais ce n’est pas un cactus ! Le Colletia paradoxa (qu’on trouve aussi sous le nom Colletia cruciata) est un arbuste persistant, plutôt bien rustique (testé dans la Drôme, au Jardin des Sables, lors d’un hiver super glagla) originaire d’Amérique du Sud qui a le très bon goût de bien s’adapter à nos jardins. En automne, il produit des toutes petites fleurs blanches mellifères et parfumées. À installer de préférence au soleil, mais surtout à l’abri des vents froids. Dernier atout du Colletia : personne ne risque d’entrer chez vous si vous en faites une haie, les rameaux sont tout emmêlés et forment une pelote d’aiguillons. Inconvénient : ce n’est pas une plante à installer dans un jardin où cavalent des gamins…

©batuhan-toker
Un délice pour les girafes
Les acacias africains n’ont vraiment pas de bol. C’est bien la peine d’avoir réussi à développer d’aussi grandes épines pour ne pas se faire boulotter par les girafes. Parce que la girafe, cette maline, a développé, elle, un palais génialement épais, des grosses lèvres, une langue préhensile et un cou à rallonge pour aller manger les feuilles. Les épines, pffff, elles s’en tapent les girafes. Bref, c’est la guerre dans la savane. Si, poursuivi(e) par un lion, un phacochère ou toute autre bestiole agressive, vous pourrez toujours grimper au tronc, mais ça s’arrêtera là, trop d’épines au-dessus !

©ekaterina-chuyko
Une armure d’aiguillons
Chez le Ceiba speciosa, y’a tout qui pique et pas qu’un peu ! Son tronc, ses branches sont intégralement recouverts d’épines horribles… Son tronc renflé, qui n’est pas sans rappeler la forme d’une certaine bouteille de soda, lui vaut le surnom d’arbre-bouteille (il n’est pas le seul dans ce cas !). Ses fleurs roses font penser à celles de l’hibiscus. Quant à ses fruits, ils contiennent une matière cotonneuse, le kapok, utilisée comme produit de rembourrage ou comme isolant. Enfin, au Brésil, on extrait de ses graines une huile comestible. Piquant, mais utile !

©Isabelle Morand
Coussin interdit…
Enfin, c’est vous qui voyez… Mais si vous tentez l’expérience de vous asseoir ou simplement de faire une pause en vous adossant sur un Echinocactus grusonii, ne m’appelez pas au secours. L’affaire risque d’être compliquée et la pince à épiler sera vite dépassée par l’ampleur de la tache… En tout cas, je trouve que le surnom dont on affuble cette plante, “coussin de belle-mère”, n’est franchement pas très sympa. Je préfère “cactus oursin”. J’aime beaucoup ce Echinocactus tout rondouillard, ses fleurs jaunes… Dommage, je n’habite pas sous un climat favorable à sa culture. Si vous voulez voir des Echinocactus en bande, une de mes “adresses” favorites : le Jardin de Cactus de Lanzarote.
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