Dialogue dans mon jardin. “Tu aimes le chitalpa ?”. Réponse A : “Oui, j’adore ses feuilles en cœur !”. Réponse B : “Désolée, tu sais bien que je ne fume pas ce genre de truc…’. Tout le monde a faux. Le chitalpa offre des feuilles fines et longues et elles ne se consomment ni en salade, si autrement…
Je guette tous les ans l’apparition de ses premières feuilles. En ce moment, elles surgissent en maigres toupets au bout des branches nues depuis novembre. Sera-t-il encore plus beau que l’an dernier ? Je l’espère, car il m’aura bien fait mariner ce petit arbre planté voilà 7 ans.
À l’époque, j’avais pourtant tout-fait-bien-ce-qu’on-m’avait-dit : un lieu bien drainé, la tête au soleil et le pied au frais ( je l’ai habillé d’un coussin de Lonicera nitida panaché au tempérament étrangement cavaleur, domestiqué à coup de cisailles non, mais !). Mais pendant 3 ans, mon chitalpa a boudé, ne prenant que quelques centimètres. Au quatrième été, j’ai donc été obligée d’en venir aux menaces le quatrième été : “Soit tu pousses et tu commences à fleurir, soit tu dégages mon p’tit bonhomme…”
Monsieur fait son crâneur !
Les plantes ayant des oreilles et une cervelle (ou peur de moi !), le chitalpa récalcitrant s’est mis en route la cinquième année. Monsieur a fait son crâneur, atteignant la taille du thalictrum, son voisin et dépassant le pittosporum ‘Tom Thumb’. Il a même fleuri !!! Bon, pas de quoi se rouler par terre. Quelques fleurs par-ci, par-là, histoire de faire passer le message : “Tu vois, j’ai fait des efforts, laisse-moi une chance..”
Ces rares fleurs m’ont persuadée de le garder ce chitalpa de Taschkent (croisement intergénérique de Chilopsis linearis et Catalpa bignonioides…). Et j’ai bien fait, car depuis, il produit chaque été des fleurs de plus en plus nombreuses, des trompettes rose pâle, la gorge est jaune striée de pourpre. J’aime aussi beaucoup ses feuilles effilées qui font un peu penser à celles du laurier-rose.
Parfait dans un petit jardin
Il parait qu’à maturité, il devrait atteindre 7 à 8 m de haut, mais comme il ne s’étale pas (jusqu’à preuve du contraire !), il ne sera jamais gênant dans mon petit jardin de banlieue. Si j’ai, un jour, un jardin beaucoup plus grand, j’en ferai un sujet de choix, en isolé ou le roi d’un massif. Ou alors je le planterai dans une haie avec des copains à feuillage persistant pour me faire oublier son feuillage caduc. Et avoir le plaisir de guetter ses premiers toupets et ses bouquets floraux où viennent butiner abeilles et papillons…