Astana, ville verte dans la steppe

©naruedom

Astana vient de fêter ses 20 ans. La capitale du Kazakhstan, en Asie centrale, a poussé comme un champignon au milieu de la steppe. La ville qui subit les assauts d’un vent permanent et des variations climatiques extrêmes est devenue la tête de pont d’un pays en phase de transition écologique. Avec un objectif ambitieux : 50% d’énergies renouvelables en 2050. Nous avons rencontré Dias Uranov, responsable du département ” Énergie verte” pour la ville d’Astana.

 

Hortus Focus. Quelles sont les caractéristiques géographiques et climatiques d’Astana ?

Dias Uranov. La ville a été construite dans la steppe où rien n’arrête le vent. En été, il peut faire 40°C. L’hiver, le thermomètre peut descendre plusieurs jours d’affilée à – 40°C, imaginez quand le vent souffle en plus ! Il nous fallait donc tout faire pour réduire son impact sur la vie quotidienne du million de personnes qui vivent à Astana… 

 

Mais comment “casser” ce vent ?

En plantant des arbres ! Depuis plusieurs années, nous mettons en place notre “Green Belt” (ceinture verte). Elle cerne la ville et sa largeur varie entre 20 et 30 kms. Elle nous permet de lutter contre le vent, mais également de contrebalancer les effets de la pollution liée à nos usines qui fonctionnent encore au charbon, mais également aux embouteillages. Les avenues ont beau être larges, il y a des bouchons aux heures de pointe.

©juliasv

Quelles essences plantez-vous ?

Nous n’avons pas énormément de choix. Les arbres doivent pouvoir résister au froid… et au vent. Alors, nous plantons des bouleaux blancs et des conifères. Le sol étant pauvre, nous sommes obligés d’apporter de la terre plus riche pour planter chaque arbre. Nous faisons venir les enfants dans cette “Green Belt” pour les reposer du béton de la ville. Et, eux aussi plantent des arbres. Chez nous, on dit que ces arbres poussent plus vite, car les enfants leur donnent leur énergie…

 

Comment utilisez-vous le vent ?

Des générateurs ont été installés partout dans la ville pour produire du chauffage et de l’électricité. Devant l’Astana Tower, nous avons installé un générateur (dont certains éléments viennent de France) qui permet d’éclairer une partie de la place. Ailleurs, au Kazakhstan, au sud par exemple, on exploite l’énergie solaire. Les revenus du Kazakhstan viennent en grande partie de l’exploitation d’énergies fossiles, entendez par là qu’elles ne se renouvellent pas (pétrole, gaz, uranium), nous avons bien conscience qu’il faut tout faire pour passer de l’énergie brune à l’énergie verte. C’est l’une des priorités du gouvernement. Nous avons la chance d’habiter un très grand pays (NDLR 5 fois plus grand que la France) et de pouvoir utiliser des énergies renouvelables, vent, eau, soleil, géothermie en fonction des caractéristiques de nos régions.

Astana Tower

Quelles sont les autres pistes, projets ou réalisations de cette transition écologique ?

Nous sommes attentifs à tout ce qui se fait dans le monde. L’Exposition Universelle qui a eu lieu à Astana l’an dernier a permis de mettre en avant de très nombreuses techniques, des inventions incroyables qui vont nous permettre, et permettre à tous d’avancer sur ce chemin. Le pavillon kazakh a depuis été transformé en Musée des énergies futures. Chaque étage présente une énergie renouvelable.

Nous avons aussi installé une expo en modèle réduit dans une école avec des répliques des projets présentés à l’Expo universelle. Nous voulons associer nos enfants à cette démarche cruciale pour l’avenir. Ils peuvent découvrir qu’une voiture peut fonctionner à l’eau (NDLR à Astana, 4 véhicules dotés de ce moteur sont en phase d’observation), que la géothermie offre du chauffage en hiver et de la climatisation en été, que les murs de nos maisons peuvent être construits grâce à des matériaux écologiques et pas plus chers que ceux utilisés traditionnellement. Il faut que nos enfants soient conscients des enjeux et qu’ils soient associés à nos ambitions. 

Je tiens à remercier ceux et celles qui m’ont permis de partir au Kazakhstan, ont assuré les traductions (anglais, russe) et m’ont supportée pendant 10 jours ! : Françoise, Malgorzata, Gulnara, Kalya, Satybaldy, Assel, Aizhan, Darya… ainsi que M. l’Ambassadeur du Kazakstan à Paris. 

"Lien

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