Léon Faligot cultive une collection d’Adenium dans son jardin du Basroger, dans le Cotentin. L’adénium, vous le connaissez sans doute sous le nom de rose du désert. Voici ses conseils pour cultiver chez vous cette belle plante à caudex.
Hortus Focus : D’où vient cette plante ?
Léon Faligot : Cette plante, on la trouve dans tout l’Est africain et jusqu’en Arabie Saoudite en passant par le Sultanat d’Oman. C’est, par ailleurs, la plante emblématique de l’île de Socotra, au Yémen. Dans son milieu naturel, il est capable d’atteindre 2 m à 2,50 m. Chez nous, il ne dépassera pas les 50 à 60 cm. Pour ma part, je cultive Adenium obesum, Adenium arabicum. Il existe au total six sous-espèces.
Sous quel climat pousse Adenium obesum à l’état naturel ? Dans quel sol ?
C’est une plante de régions désertiques, de plateaux, de régions très arides et très, très, très chaudes. Sa floraison rose lui a valu son surnom de rose du désert. Adenium obesum vit dans des sols pauvres et dans la pierre. Il se plaît beaucoup à flanc de roche, un peu comme certains conifères dans nos montagnes. L’adénium a des racines très puissantes qui s’infiltrent rapidement entre deux blocs de roche. Quand il vit suspendu à une paroi rocheuse, c’est toujours spectaculaire !
Il s’agit d’une plante à caudex. Qu’est-ce que c’est ?
C’est une plante qui a la particularité d’avoir un tronc très renflé. Comme le baobab (Adansonia digitata). Le tronc est capable de stocker de grandes quantités d’eau.
Comment la cultiver chez nous ?
C’est forcément une plante d’intérieur. Adenium obesum ne supporte pas de vivre en-dessous de 15°C. On peut exceptionnellement l’exposer à un 10°C, mais là, vous commencez à menacer sa vie. Cette plante a besoin de chaleur de jour comme de nuit et d’une bonne luminosité, plutôt dans une pièce au sud. L’été, l’adénium est capable de supporter de 35 à 40°C dans une véranda.
Comment bien arroser et nourrir une rose du désert ?
Contrairement à ce que vous pouvez lire ici ou là, cette plante a besoin d’eau. En été, quand il fait chaud, il faut l’arroser une fois par semaine. En hiver, elle apprécie un petit arrosage par mois. Pour aider à sa floraison, j’utilise un tout petit peu d’engrais tomates, ça fonctionne très bien ! Et si votre adénium ne pousse pas vite, c’est normal ! Sa croissance est lente, très lente, il faut savoir être patient. Mais il vous récompensera par une belle floraison.
Il paraît que c’est une plante toxique ! Vrai ou faux ?
Vrai ! Toutes ses parties sont très toxiques, donc ne le laissez jamais à la portée des enfants. Et si vous voulez le tailler, le nettoyer, le rempoter, prenez vos précautions : portez des gants et lavez-vous bien les mains après. Son latex est très toxique.
Peut-on facilement la multiplier ?
Oui, mais à condition de semer des graines que l’on trouve facilement. Il faut semer dans des petites serres chauffées. Le semis est la seule façon d’obtenir une plante avec un caudex. N’achetez pas de jeunes plants issus de boutures. Ils grandiront, mais ne formeront jamais de caudex.
Quelles sont les maladies à surveiller chez Adenium obesum ?
Comme chez toutes les plantes d’intérieur, le principal ennemi c’est la cochenille. Si j’en débusque, je nettoie les feuilles avec un coton-tige et j’enlève les cochenilles avec un mélange d’eau, de savon, d’huile de colza et d’une goutte d’alcool à 70°. Comme les cochenilles s’installent surtout sur des plantes confinées, je fais prendre l’air dès que possible à mes adéniums. J’essaye de les sortir en journée les jours de crachin, quand il ne fait pas trop froid. Et, en été, quand les températures sont élevées, je les installe un mois ou deux contre un mur.
Le jardin de Basroger est situé aux Moitiers-en-Bauptois, dans le Cotentin. Le jardin est ouvert à quelques dates. Pour les connaître : 02 33 41 01 27. Contact mail : leon.faligot@wanadoo.fr. Vous pouvez suivre l’actualité du jardin sur sa page Facebook.