Promenons-nous dans les bois, même pendant l’hiver ! C’est ce à quoi nous invitent la métropole Rouen Normandie et l’ONF. Dans l’exceptionnelle forêt domaniale Verte qui entoure la ville (1398 hectares), 13 œuvres d’artistes contemporains ont été installées il y a quelque temps pour un parcours ludique à découvrir en toute saison. Petits et grands l’apprécieront. Ci-dessous, notre Top 5 !
Aiora par Laurent Martin (France)
Cette sculpture impressionnante pèse 6 tonnes, mesure 20 mètres de long et est constituée de 5000 lames de bois de palette. Son nom évoque une fête athénienne dédiée à Dyonisos qui, célébrant la vie et la mort, donnait lieu notamment à des jeux d’escarpolettes (balançoires) dans les arbres où l’on balançait poupées et jeunes filles…
Ici l’arbre, déraciné, gît à terre et ses balancelles sont en mauvaise posture. Mais même mort, il saura renaître et participer au cycle de l’éternel recommencement en contribuant au renouveau du biotope. Question posée par l’artiste : l’homme saura-t-il aussi se renouveler, se recycler et se réinventer dans une nature mise en péril ?
A pièce of conversation par Fredrik Raddum (Norvège)
Cette œuvre magnifique en pierre et en laiton parle au premier regard. Écouter la nature ? Tel est bien le propos. Car si l’homme est en dialogue avec elle depuis la nuit des temps, il semble bien que notre société moderne, très urbanisée, ait perdu un peu le fil de la conversation… Allongez-vous sur la pierre, collez l’oreille dans le cornet ou placez-vous à l’autre bout: vous entendrez son petit chant mêlé à tous les bruissements environnants. Nous avons eu la chance d’entendre l’artiste y chanter un petit air de son pays…
Nidhögg par Camille Bellot et François Pottier (France)
Ce serpent-dragon de 28 mètres de long déploie sa forme sinueuse au milieu des arbres. Avec sa gueule largement ouverte (dans laquelle on peut s’introduire), il en impose ! Et ses écailles en pneu recyclé, joliment découpées, attirent l’attention. Tantôt monstre anthropophage, tantôt gardien de trésor, cet animal est très présent dans les contes et légendes de Normandie. Un habitant mythique des grottes et des bois qui nous ramène à l’enfance et nous transporte dans une forêt imaginaire…
La Table des géants par LVPH architectes, Paul Humbert (Suisse)
Avec ses 14 mètres de long, ses 3 mètres de large et ses 4,5 mètres de haut, cette table a fière allure. Créant un intéressant changement d’échelle (en adoptant peut-être celle des arbres), elle nous convie à un banquet de géants et nous transporte bien loin de Rouen et sa forêt, au pays merveilleux d’Alice… Une installation assez spectaculaire sur laquelle on peut grimper ou glisser sa tête entre fourchette et couteau! Elle ravira petits et grands.
Wonder wind par Pedro Marzorati (Argentine)
Des cabanes colorées, la tête en bas ! Par cette installation, l’artiste évoque les conséquences des changements climatiques sur les sociétés humaines, en particulier sur les habitats. Ces cabanes racontent les maisons envolées, détruites, balayées par les tempêtes, perchées dans les arbres par des cyclones. Elles évoquent aussi ces habitats éphémères et précaires ou logent des milliers de personnes sinistrées ou les nouveaux réfugiés climatiques. Un habitat sens dessus dessous, des villes où l’on marche sur la tête…
“La Forêt monumentale”, Rouen, jusqu’à fin septembre 2021. Pour les renseignements c’est ICI