Ils coûtent moins cher, reprennent parfaitement bien. Comme tous les arbres et autres arbustes, le rosier peut se planter à racines nues de mi-octobre à fin mars. Laurent Pothier, jardinier expert chez Meilland Richardier, vous explique les avantages de ce choix et comment procéder.
Pourquoi acheter un rosier à racines nues
Cultivé en pleine terre, c’est un rosier qui est arraché en début d’automne pour être vendu à partir de mi-octobre et jusqu’au début du printemps. Ces rosiers sont récoltés mécaniquement.
On passe avec un tracteur pourvu d’une sorte de lame en U à l’arrière. Cette lame soulève le rang de rosiers. Après la récolte, la mise en botte (on les débarrasse à ce moment-là de la terre restant sur les racines) et l’étiquetage s’effectuent à la main.
Quand le rosier est prêt, il pèse alors une centaine de grammes. Cet arrachage concerne tous les rosiers à l’exception des rosiers miniatures, et ceux qui sont multipliés et vendus fleuris pour les terrasses et les balcons.
Un rosier à racines nues ne subit donc pas de transplantation. Il passe du champ de culture à la terre de votre jardin. La plante est beaucoup moins stressée. Et puis ce conditionnement coûte moins cher. On peut donc planter plus de rosiers pour un prix raisonnable.
Une plantation rapide, c’est l’idéal !
Plantez de préférence vos rosiers à réception. Si vous ne le pouvez pas, prenez quelques précautions. Nous, chez Meilland Richardier, nous humidifions le pied des rosiers avant de les mettre dans une feuille en plastique. Cette feuille de plastique, elle est cartonnée, elle est bien fermée, pas tout à fait hermétique pour que ça respire.
Le pied peut donc patienter 8 à 10 jours si vous gardez le colis au frais (cave, garage), à l’abri du gel et à l’abri de la chaleur évidemment. Ça peut même durer plusieurs semaines si le rosier reste bien dans son emballage. Attention, on ne garde pas les rosiers au réfrigérateur !
La jauge, une bonne solution
Il existe une autre solution si vous ne pouvez pas planter tout de suite vos rosiers. On parle alors de les mettre en jauge. La mise en jauge consiste à ouvrir grossièrement un trou dans un coin ombragé du jardin. Dans ce trou, on couche le rosier ou la plante à racines nues, en laissant juste dépasser l’extrémité des branches. On recouvre de terre et on arrose bien.
La jauge permet de retarder la plantation de plusieurs semaines. N’attendez quand même pas l’année suivante pour planter vos rosiers, car l’arbuste aura alors commencé à raciner dans la jauge. Et, en le déracinant, vous allez casser les nouvelles petites racines.
Bien planter les rosiers à racines nues
- Cette plantation peut commencer vers la mi-octobre et se prolonger en fonction de la météo jusqu’à fin mars, mi-avril.
- Il faut bien arroser les arbustes après la plantation. Après, oubliez-les sauf en cas de grand froid.
- Si de forts gels sont annoncés, buttez les pieds. Butter, cela signifie remonter de la terre autour des branches pour former un monticule qui les protègera du froid et de l’alternance gel/dégel.
- Cette butte de terre doit être enlevée au démarrage de la végétation qui dépend des régions, entre février et mi-mars. Dégagez le rosier, remettez bien le point de greffe au niveau du sol, n’ayez pas peur de retailler sévèrement. Plus vous allez le tailler, plus votre rosier va démarrer rapidement et vigoureusement.
Si vous les plantez au printemps, ne touchez pas aux racines, mais retaillez sévèrement les branches pour concentrer la sève et assurer un démarrage plus rapide.
Un trou de plantation, oui, mais pas n’importe comment !
- Idéalement, un trou de plantation se prépare par un bêchage pour enlever les herbes indésirables, les cailloux. Vous pouvez aussi ajouter un peu de fumures organiques, du fumier bien décomposé ou en granulés, peu importe.
- Mais un rosier peut aussi être planté dans un trou creusé au dernier moment. Sachez que plus vous allez creuser large et profond, plus la terre sera travaillée, et plus l’enracinement sera facile pour le rosier. Il faut donc creuser, pour les rosiers à racines nues, un trou profond de deux fers de bêche (40 à 45 cm). Puis, vous ajoutez l’engrais et vous rajoutez un peu de terre pour que les racines ne soient pas en contact direct avec les racines de l’arbuste.
Faut-il enterrer ou non le point de greffe ?
Il existe plusieurs écoles. Ceux et celles qui jardinent en climat froid ou en montagne ont plutôt tendance à enterrer le point de greffe. En climat “moyen” et dans la zone méditerranéenne, pas besoin d’enterrer ce point de greffe.
On peut mettre tout le monde d’accord en donnant comme conseil de le caler au ras du sol. Le plus simple : quand vous plantez, mettez des tuteurs ou des cannes de bambou en travers du trou. Posez le rosier, comblez le trou de plantation avec de la terre.
N’oubliez pas d’arroser !
Après la plantation, il faut arroser abondamment : entre 10 à 15 litres d’eau par plant. En pénétrant, l’eau va assurer la cohésion entre les racines qui était à nu et la terre du jardin. Vous pouvez butter le pied un ou deux jours plus tard (lire plus haut nos conseils).