S’il est facile dans nos jardins de bouturer le callistemon, comment fait-il pour se reproduire dans son milieu naturel ? Il attend un incendie parfois pendant des décennies !
Le feu naturel, une bénédiction pour le callistemon
Le callistemon fait partie des plantes pyrophytes. Dans la nature, ces végétaux ont besoin de la chaleur des flammes, et aussi d’un peu de fumée. Si vous regardez un callistemon âgé de quelques années, vous pouvez voir des petites capsules gris-brun groupées et comme « scotchées » aux rameaux. Dures comme du bois ou des cailloux, elles abritent les graines de la plante. On compte environ 100 graines minuscules et toutes légères, dans une capsule. Ces capsules sont capables de demeurer des années, voire des décennies accrochées aux rameaux dans l’attente d’un incendie. Au fil des ans, l’arbuste se constitue ainsi une très grosse réserve de graines.
Que se passe-t-il en cas d’incendie ?
Si le feu approche des callistemons, les capsules vont ressentir un « coup de stress ». La chaleur des flammes provoque l’ouverture des capsules. Et la fumée dégagée par l’incendie va faire voyager les graines ultra-légères. Les vents d’altitude se chargent alors de les disperser un peu partout. Pour le callistemon comme les autres plantes pyrophytes, le feu est destructeur bien sûr, mais il est surtout facteur de régénération pour les vieux sujets. En revanche, les jeunes callistemons disparaissent, car ils n’ont pas eu le temps de faire leurs réserves de graines.
Peut-on reproduire les conditions de cette dissémination ?
Des jardiniers ont déjà tenté évidemment l’expérience en coupant les grappes de capsules et en les passant à la poêle. Effectivement les capsules s’ouvrent sous l’effet de la chaleur, mais les graines ne bénéficient pas de la fumée qui va les acheminerait tout là-haut, vers les vents d’altitude. Donc, pas besoin de faire griller les capsules. En plus, elles ne se mangent pas !