L’eau nous manque, prenons-en soin !

eau, pluie et plantes
©natalie Wagner - unsplash

Malgré le retour de la pluie, la France vit une sécheresse hivernale inédite… et des restrictions d’usages de l’eau, du jamais vu ! Alors que le niveau des nappes phréatiques était déjà jugé insuffisant en début d’année, il n’a pas plu suffisamment en janvier et février, relève Météo France. 

69 % des Français craignent de manquer d’eau.*
et peut-être ont-ils raison !

L’eau manque dans les nappes phréatiques

La pluie est revenue, mais la France fait face à une sécheresse hivernale exceptionnelle.

L’ été 2022 a été marqué par une sécheresse prolongée. L’automne a été très faible en précipitations.

Le niveau des nappes phréatiques n’est pas suffisant. Les trois quarts d’entre elles sont en dessous des normales de saison.

Et, c’est en hiver qu’elles se rechargent. Mais il ne pleut pas ou pas assez !

Face à cette situation critique, des restrictions d’usage de l’eau sont ou seront décidées au cas par cas par les préfectures de départements.

Choyez l’eau de votre jardin : soyez sobre !

Il pleut peu. C’est un fait.

  • Optez pour un récupérateur d’eau de pluie, fermé bien sûr, pour éviter l’évaporation.
  • Paillez en couche épaisse pour conserver l’humidité au sol et abaisser la température.
  • Ne tondez pas là où ce n’est pas nécessaire pour passer. L’herbe offre un abri frais aux petits animaux du jardin et garde au sol une fraîcheur salvatrice.
  • Évitez les engrais azotés qui vont pousser les plantes et les rendre vulnérables au manque d’eau.
  • Posez des ollas là où vous plantez les plantes les plus gourmandes en eau. Ils réduisent d’environ 60 % la consommation d’eau.
  • Et si vous pouvez et devez arroser, faites-le le matin avant que le soleil ne monte trop haut ! On dit aussi d’arroser le soir, mais la remontée d’humidité nocturne tend à favoriser les attaques fongiques. Alors, mieux vaut se lever tôt, c’est si beau !

L’eau se raréfie

En moyenne, on recense 480 milliards de m³ de précipitations pour le territoire français chaque année. On comptabilise 270 000 kilomètres de cours d’eau permanents et des nappes souterraines estimées à 2 000 milliards de m³.

Ces chiffres semblent rassurants. Pourtant, ils ne le sont pas. Les bassins versants des quatre principaux fleuves français, Garonne, Loire, Rhône, Seine drainent 63 % des eaux du territoire. Les inégalités sont importantes d’un territoire à l’autre. Et si le pourtour méditerranéen a fait rêver des générations avec son ensoleillement, il est aujourd’hui une zone particulièrement sensible à la sécheresse. Par ailleurs, la rareté des précipitations liée au dérèglement climatique accentue les phénomènes de sécheresse chaque année.

l'eau : Pluie et plantes
©nigel-tadyanehondo unsplash
l'eau : Pluie et plantes
©joshua-hoehne unsplash

Pourquoi l’eau ne rejoint-elle pas les nappes phréatiques ?

L’eau peine, dans bien des endroits, à rejoindre les nappes phréatiques. Les sols – sous l’effet des intrans agrochimiques, artificialisés ou trop secs-  sont trop compacts pour permettre à l’eau de pénétrer avant de ruisseler.

Le sol filtre l’eau et exerce un pouvoir tampon sur le régime des eaux superficielles et l’alimentation des eaux souterraines. Les organismes vivants (animaux, végétaux, bactéries, champignons, etc.) s’alimentent en eau, via le sol, et la restituent à l’atmosphère grâce à la transpiration des plantes.

L’eau contenue dans le sol contribue à la dissolution, au dépôt, à la transformation, à la dégradation et au transport de diverses substances. La capacité du sol à retenir l’eau dépend de sa porosité. Et elle est influencée par les matières organiques, la faune et la flore, ou encore l’action de l’homme. Le labour et l’apport de matières organiques favorisent la porosité. En revanche, le passage d’engins lourds sur un sol humide la diminue, parfois de manière irréversible.

eau : bassine agricole
©Carlo Verso - unsplash

La polémique des bassines

Les bassines aggravent la situation en conservant l’eau de pluie en surface où elle est plus fortement soumise à l’évaporation tout en vidant les sols et en pompant dans les nappes phréatiques. Une étude parue en 2018 concluait que ces aménagements hydrauliques s’ils réduisaient la sécheresse agricole de 10 %, risquaient de conduire à une augmentation de l’intensité des sécheresses sur l’ensemble du bassin à hauteur de 50 %.

« En France, d’ici trente ans, on pourrait connaître des sécheresses du sol 50 % plus longues qu’aujourd’hui », rappelle la géographe Magali Reghezza dans un fil Twitter.

Aujourd’hui, il est recommandé de choisir des variétés moins soiffardes que le maïs, comme le mil ou le sorgho, et de cultiver d’une façon plus vertueuse. C’est le cas des pratiques agroécologiques et de l’agroforesterie.

Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci s’inquiète également de l’eau accaparée dans la nappe par l’agro-industrie qui est une réserve qui appartient à tout le monde. Or, ce sont les jardins qu’il va falloir cesser d’arroser !

Le cycle de l’eau

  • Évaporation : une partie des eaux de mer se transforme en vapeur d’eau sous l’action du soleil.
  • Évapotranspiration : il en est de même pour l’eau des plantes et des animaux par évapotranspiration.
  • Condensation : des nuages se forment dans le ciel.
  • Précipitations : les nuages s’agrègent puis se transforment en eaux pluviales, neige ou grêle.
  • Infiltration : une partie des eaux pluviales s’infiltre dans les nappes souterraines.
  • Ruissellement : une partie des eaux rejoint les eaux de surfaces : rivières, fleuves, lacs…
  • Stagnation : l’eau est stockée dans les réservoirs naturels sur des périodes plus ou moins longues.

L’eau malmenée

Les microplastiques polluent largement les écosystèmes d’eau douce. Ils font des rivières une voie majeure d’émission de microplastiques vers l’océan. En 2021, une étude évoquait le chiffre de 24 400 milliards de fragments de plastique à la dérive dans les eaux de la planète. Et, une étude de l’association Agir pour l’environnement révèle la présence de plastiques dans l’eau en bouteille.

l'eau : la sécheresse
©Maciek Wróblewski - unsplash

Inscrivez-vous
pour recevoir [Brin d'info]

dans votre boîte de réception,
chaque semaine.

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

106 Shares 1.9K view
Share via
Copy link