On connaît bien désormais les crapauducs qui permettent aux batraciens de ne pas se faire écrabouiller sur les routes. Il existe aussi, et de plus en plus, d’écuroducs ou d’écureuilloducs qui permettent aux écureuils de ne pas terminer sous les roues de nos voitures.
Pourquoi la mise en place d’écuroducs ?
Le trafic routier est la principale cause de mortalité des écureuils roux, la principale espèce présente en France métropolitaine. Même si les écureuils sont rapides, voitures et camions le sont beaucoup plus qu’eux. Les initiatives de mise en place d’écuroducs sont presque toujours liées à la constatation d’une forte mortalité sur des voies. Sur une portion de route à Saint-Germain de la Grange, dans les Yvelines, on retrouvait un cadavre d’écureuil par mois. Depuis la mise en place de l’écoduc, aucune victime n’a été signalée.
Un écuroduc n’est pas réservé aux communes de campagne. Il est aussi particulièrement utile en milieu urbain dans le cadre de la mise en place des si utiles corridors écologiques.
Comment ça marche un écuroduc ?
C’est un câble ou une corde tendus entre deux arbres ou deux poteaux de part et d’autre d’une route, un canal ou une voie ferrée. Les animaux arboricoles (écureuils mais aussi lérots et martre des pins) prennent vite l’habitude de l’emprunter pour passer au-dessus de la circulation. La société Cohab qui a déjà installé 25 écuroducs en France a mis au point un écuroduc élastique, un système sans contrepoids, installé entre deux arbres.
Une idée américaine…
Le Nurry Narrows Bridge, inscrit au Registre national des lieux historiques américains, a été installé en 1963 par Amos Peters, un habitant de Longview (État de Washington), alarmé par le nombre d’écureuils victimes d’un important axe routier. Il s’agit du premier écuroduc du monde. Il est long de 18 m, a déjà été déplacé deux fois, mais perdure.
… puis australienne
Le principe de l’écuroduc ne concernait pas les écureuil à l’origine, mais une espèce d’opossum volant, le phalanger de Norfolk (Petaurus norfolcensis) capable de planer d’arbre en arbre mais pas sur plus de 15 mètres. Ils étaient donc incapables de passer au-dessus d’une grande route et les divers groupes ne pouvaient pas se rencontrer, s’accoupler d’où des effets de consanguinité et une régression des populations. Un premier « pont aérien » a donc été installé dans les années 2010 en Australie.
Une initiative reprise partout dans le monde
Depuis, l’idée a fait des petits sur toute la planète et a été reprise pour la sauvegarde et la protection des populations d’écureuils. Diverses formes existent : des ponts à double corde, des ponts suspendus, des cables.
Les écuroducs en France
De plus en plus de villes et de villages mettent en place ces équipements. Il en existe plusieurs dans le Lot (certains installés par la LPO), un à Guebwiller (Alsace), 4 à Lille au-dessus de la Deûle. On en trouve également au Plessis-Robinson (92), Échirolles et Grenoble (38), Orléans (45), Agde (34), Metz (53), Suresnes (92), Rennes (35), Pont-Saint-Maxence (60), Vitrolles (13)…
Vous pouvez agir pour la protection des écureuils
L’association l’Écureuil roux se mobilise depuis 4 ans pour la protections et la sauvegarde de l’espèce d’écureuil la plus présente dans nos jardins et nos forêts. Programmes d’urgence, jardins de répit… cette association très active répond à vos questions, vous invite à signaler un lieu de collision…
L’Écureuil roux organise pour la première fois un concours de photo et de dessin jusqu’au 31 décembre 2023. Tout le monde peut jouer, les grands comme les petits. Et les votes se font sur la page FB de l’Association.