Relier les espaces verts et fleuris de la ville permet à la faune de se déplacer, de consolider la biodiversité… La capitale belge a de longues années de pratique et d’expériences derrière elle. Un exemple à suivre pour créer partout des corridors écologiques et favoriser le maillage urbain. Avec ses hôtels à insectes, Bernard Cwiek s’inscrit dans la démarche bruxelloise.
Déja 30 ans déjà de maillage urbain
“Bruxelles est une ville qui compte beaucoup de parcs, et la forêt de Soignes, grande de 5000 hectares, pousse jusqu’aux portes de la ville. Voilà une trentaine d’années est née l’idée du maillage urbain écologique. Il s’agit de relier les espaces publics et privés de la ville par des zones plantées pour permettre à la faune de se déplacer facilement, sans se faire écraser sur les routes.
Premières zones concernées : les bords des autoroutes, des routes nationales, des chemins de fer où on a pratiqué la gestion différenciée. Puis ce travail s’est étendu à toute la ville, la zone périurbaine, en impliquant tout le monde, les services publics comme les particuliers.”
Favoriser les corridors écologiques
“Les particuliers participent largement à l’établissement de ces corridors écologiques, notamment grâce à des distributions – par les services des espaces verts – d’arbres à planter. À la Sainte-Catherine, on organise des distributions d’arbres et d’arbustes (100 000 plants sont distribués chaque année en Wallonie). Parfois les gens font la queue une heure ou deux heures pour récupérer un plant. C’est aussi une façon de les inciter à éradiquer leurs haies de thuyas pour les remplacer par des haies gourmandes, libres ou plurispécifiques.
Certaines collectivités distribuent également maintenant des plantes mellifères pour pousser les gens à diversifier leurs plantations. Le but est toujours le même : créer des milieux favorables aux insectes, aux petits animaux pour renforcer la biodiversité. Le maillage urbain a fait ses preuves : la faune est de plus en plus riche et diversifiée ; la flore se dissémine.”
Des écoconseillers à la rescousse
“Dans de nombreuses communes sont mis en place des postes d’écoconseiller. Quand on ne sait pas quoi planter, où trouver des plantes, on peut s’adresser à ces écoconseillers. Par ailleurs, la mise en place de ce maillage urbain et la nécessité d’agir pour la biodiversité ont donné naissance à des pépinières spécialisées en plantes indigènes. Les espèces proposées sont nombreuses et les pépiniéristes des puits de science toujours disponibles pour conseiller les particuliers.”
D’abord dubitatif, aujourd’hui convaincu !
“Quand la gestion différenciée a été mise en place le long des autoroutes, que le fauchage tardif a été institué, je me suis dit : “OK, c’est juste pour faire des économies...”. Puis, je me suis intéressé au sujet. J’ai rapidement été convaincu de l’intelligence et de la pertinence de la démarche. Faucher tard, c’est évidemment préserver la biodiversité. Comme de remplacer de grandes étendues de pelouse par des prairies fleuries.”