Et si vous deveniez Dorloteur d’abeilles ?

Dorloteurs d'abeilles
©dr

Depuis 2 ans, tout le monde peut devenir un Dorloteur d’abeilles. Cette initiative consiste à accueillir chez soi une petite maison pour les abeilles sauvages et de participer ainsi à la sauvegarde de ces précieuses pollinisatrices. Un engagement annuel pour un abonnement mensuel modique !

Abeille domestique, abeille sauvage, quelles différences ?

Pour les différencier, « il existe trois critères principaux », explique Pauline Jung, chef de projet pour les Dorloteurs d’abeilles. 

Une abeille domestique fait du miel, l’abeille sauvage n’en fait pas.

L’abeille sauvage est solitaire, l’abeille domestique vit en colonie, dans une ruche. 

La domestique pique, la sauvage ne pique pas. Les mâles n’ont pas de dard ; les femelles ont un dard très, très fin. Les sauvages sont beaucoup plus douces, moins agressives que les abeilles domestiques. 

Dorloteurs d'abeilles
©Tatrano
dorloteurs d'abeilles
©FCerez
Dorlotoirs d'abeilles
©DE1967

À quoi servent les abeilles sauvages ?

Comme les cousines domestiques, les abeilles sauvages pollinisent. Ce rôle de pollinisation est indispensable au maintien de l’équilibre des écosystèmes et à notre survie à nous, les humains. Sans le transport de pollen d’une plante à l’autre,sdans pollinisation, plus de nourriture ! Les abeilles sauvages sont des championnes, elles pollinisent environ quatre fois plus que les domestiques. 

« Quand les domestiques sont encore bien au chaud dans la ruche, les sauvages sont déjà dehors à polliniser les plantes à floraison précoce comme les poiriers, les pommiers, les cerisiers… » Et elles sont déjà aussi de construire leur nid.

De très nombreuses espèces

On estime à 20 000 le nombre d’espèces d’abeilles sauvages dans le monde. En France vit environ un millier d’espèces dont les modes de fonctionnement et les modes de vie sont très différents. « 70% des abeilles solitaires nichent dans la terre. Certaines font leur nid dans des tiges creuses (roseaux, bambous), ce sont elles qui nous intéressent particulièrement chez les Dorloteurs d’abeilles. D’autres encore ont des modes de nidification encore plus étonnants puisqu’elles peuvent pondre dans des coquilles vides d’escargot ou des pétales de coquelicot. »

Une petite maison pour les sauvages

Le Dorlotoir est une petite maison destinée à accueillir les abeilles et leur progéniture. Il peut être installé absolument partout, y compris sur une terrasse, un balcon ou un rebord de fenêtre un peu large, chez les particuliers ou dans des entreprises. 

À l’intérieur de la maison, des tubes dans lesquels entrent les abeilles pour pondre. Ces tubes servent de nursery, protègent les larves, les cocons et l’imago (l’abeille adulte qui prendra son envol). 

Certains des tubes sont transparents, ce qui permet de suivre l’évolution du nid. Une observation passionnante pour les petits comme pour les grands !

Dorloteurs d'abeilles
©DR
Dorloteurs d'abeilles
©dr

Les bonnes pratiques au jardin… et ailleurs

Il existe des gestes très simples pour participer à la survie et au développement des espèces d’abeilles sauvages. 

Pas de produit chimique évidemment.

Désherber manuellement le plus possible.

Tondre tardivement pour laisser à « manger » aux abeilles et à nombre d’insectes.

Installer un hôtel à insectes, mais Pauline Jung recommande la vigilance : « Installer un hôtel dans le fond du jardin est une excellente idée, car les abeilles et les autres insectes trouvent des lieux dédiés et adaptés. Mais l’autogestion de ces lieux a des limites. Si on ne s’en occupe pas pendant 3, 4 ou 5 ans, si on ne surveille pas ce qu’il s’y passe, l’hôtel à insectes peut se transformer en hôtel à parasites et nuire à ses occupants parmi lesquelles nos abeilles sauvages. »

hôtel à insectes
L'hôtel à insectes des enfants de Mortagne-sur-Sèvre

Fabriquer des bombes à graines et les jeter ici et là dans la nature pour voir fleurir des plantes mellifères et recréer des petites zones de biodiversité.

Une année dans la vie d’un Dorlotoir

Tout démarre par un abonnement pris sur le site des Dorteurs d’abeilles. Chaque abonné reçoit son matériel (maisonnette à installer, accessoires) à installer au plus proche de la maison ou de l’appartement pour pouvoir observer à loisir. Sachez que les abeilles solitaires se plaisent en ville, car elles ne sont pas confrontées aux pesticides et ont besoin de moins de nourriture qu’une colonie d’abeilles domestiques. Un petit parc fleuri, des fleurs en balconnière, un petit jardin privé à proximité, tout ça leur va très bien. 

En février-mars, les Dorloteurs envoient des cocons d’abeilles à installer dans la maisonnette. Les abeilles du quartier qui cherchent à nicher peuvent aussi venir s’y installer. Il ne reste plus qu’à être patient et observer la naissance des abeilles sauvages. 

Chaque mois, vous recevrez une newsletter pour vous aider à bien vous occuper de vos protégées (les bons gestes, savoir reconnaître les espèces qui nichent…)

Dorlotoir d'abeilles
©dr

En automne, les cocons doivent être extraits des tubes et envoyés au centre des Dorloteurs d’abeilles. « Nous les recevons, nous les nettoyons, les mettons à l’abri des parasites et des prédateurs. Nous les conservons pendant tout l’hiver, dans de bonnes conditions de température et d’humidité. Et au début du printemps, nous renvoyons les cocons à nos abonnés. »

Chaque cocon est tracé !

Pour les Dorloteurs, une abeille marseillaise et une abeille lilloise sont différentes. Elles se sont chacune adaptées à des conditions climatiques différentes, des plantes différentes. Donc, les cocons marseillais retournent à Marseille, et les cocons lillois à Lille et nulle part ailleurs.

Quelques espèces d’abeilles sauvages présentes en France

L’osmie cornue : elle est bien poilue et la femelle arbore deux petites « cornes » sur le front. Au printemps, cette abeille maçonne fabrique une espèce de « ciment » pour construire la structure de son habitat et reboucher son nid. 

Les mégachiles : ces abeilles sont dites tapissières, car elles découpent les feuilles, notamment celles des rosiers

L’abeille charpentière : une grosse mémère facilement identifiable par sa taille et sa couleur bleue-noire.

dorloteurs d'abeilles
©Manoj pal

Les abeilles résines : elles utilisent la résine des sapins, ajoutent des petits cailloux pour boucher méticuleusement leurs tunnels.

Pauline Jung, de l’agroalimentaire aux Dorloteurs d’abeilles

C’est elle qui est en charge de l’initiative des Dorloteurs, lancée par Un toit pour les abeilles. Pauline a d’abord travaillé dans des groupes agroalimentaires en région parisienne avant de quitter la capitale pour s’installer à la Rochelle et travailler pour Un toit pour les abeilles. « J’ai eu envie de changer de vie, de cadre professionnel, de m’investir dans une cause qui correspond à mes valeurs. J’ai donc rejoint Un toit pour les abeilles qui porte des projets en faveur de la protection de la biodiversité. Particuliers et entreprises s’engagent dans le parrainage de ruches, financent l’installation de tout ou partie d’un rucher. En contrepartie, ils reçoivent des petits pots de miel personnalisés en provenance du rucher qu’ils ont aidé à développer. En dix ans, 600 millions d’abeilles ont été parrainées. »

Dorloteurs d'abeilles
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