Gabriel Jean Antoine Davioud, né en et mort en , fut un architecte français, certes moins connu que son contemporain Charles Garnier, représentant de l’éclectisme architectural. Ce style très en vogue sous le règne de Napoléon III et jusque dans les années 20, mêlait des éléments d’architecture empruntés à de très nombreux styles et époques, même exotiques. Très proche du baron Haussmann, il édifie de nombreux bâtiments à Paris. Il réalise également le mobilier urbain de la ville de Paris (bancs Davioud, kiosques, poubelles, maisons de jardiniers, de gardes, lampadaires, fontaines, etc.) et cela devient beaucoup plus intéressant pour nous, amoureux de la nature ! En effet, il dessine également les célèbres grilles d’arbres. Mais pas n’importe comment !
Son œuvre est reconnaissable par sa qualité ornementale et pour ses références exotiques, notamment, les influences byzantines et mauresques.
Portrait de G. Davioud. Gravure de Maurice Vallette d’après une photographie de Jean-Nicolas Truchelut.
Architecte, urbaniste et paysagiste !
Très respectueux des arbres et de la nature, Gabriel Davioud conçoit ces grilles d’abord afin de protéger le système racinaire des arbres, en répartissant le poids des charges (les promeneurs, les roues des carrosses, des chariots,…). Il évite ainsi le tassement du sol et la blessure des racines. La grille circulaire autour du tronc, le protège également.
En les surélevant légèrement, elles assurent également l’échange en oxygène entre le sol et le sous-sol.
La forme ronde autorise une répartition plus homogène de l’eau, contrairement à une forme carrée (plus actuelle, hélas. Ndlr)
De plus, les fentes de la grille facilitent la perméabilité de l’eau de pluie ou d’arrosage et assurent l’écoulement vers le sol. Elles permettent un éventuel enrichissement du sol par l’apport d’engrais, pour les jeunes sujets.
Enfin, l’esthétique s’inspire des motifs chers à Davioud et à la mode de l’époque. Elle paraît légère, en opposition avec le côté minéral des immeubles hausmanniens. La répétition systématique du décor rappelle l’art fractal très présent dans la culture orientale.
Traumatisés par les évènements de mai 68, les autorités ont, petit à petit, supprimé ces grilles pour empêcher l’édification de barricades. Au détriment du bien-être des arbres, car le plus souvent remplacées par un revêtement soit-disant poreux qui lui est néfaste…
Les grilles d’arbres, exemple d’intégration dans l’art parisien
Cette peinture, qui retint peu l’attention des critiques lors de l’Exposition de 1882, temoigne de l’art de l’originalité de Caillebotte, plus proche ici de Bonnard et Vuillard que de ses amis impressionnistes.
Le Boulevard vu d’en haut (1880)
Gustave Caillebotte
Huile sur Toile (H. 0,65; L. 0,54)
Collection particulière, Londres
Le banc : une autre réalisation importante de Gabriel Davioud
Le banc inséparable de la promenade, comme les jardins publics et les grands boulevards créés par Haussmann. Les piétons s’y reposent avant de déambuler vers un autre jardin public.
Le mobilier urbain contribue à bâtir l’identité parisienne.
Autre élément important du mobilier urbain créé par Davioud, le banc à double assise. Conçu pour accueillir 6 personnes, Il pèse 124 kilogrammes et mesure 2,25 mètres de long. Il est installé dans l’axe des arbres à 1 m de distance de la bordure.
Le piètement est en fonte. Chaque support latéral porte les armes de la Ville de Paris. Dans la rue, il est généralement peint en gris, alors qu’il est vert bouteille dans les espaces verts.
Les sièges sont en chêne. L’assise double est constituée de quatre lattes et le dossier d’une seule latte.
Les bandes d’assise sont suffisamment larges pour permettre le confort et suffisamment fines pour évacuer la pluie et les déchets. Elles se démontent facilement pour pouvoir être réparées et repeintes.
En 1869, 8 428 bancs sont installés dans la capitale. Mais ça, c’était avant…
