Au nom de la poire !

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Difficile de s’y retrouver dans toutes les variétés de poires. Certaines sont plus connues que les autres comme la ‘Alexandrine Douillard’, ‘Doyenné du Comice’, ‘Louise Bonne d’Avranche’, mais on ne sait pas forcément pourquoi on leur a donné ce nom-là. Allez, hop, on part dans l’histoire au nom de la poire ! 

‘Louise Bonne d’Avanches’

Il était une fois une dame qui s’appelait Louise de Longueval. Elle habitait Avranches vers les années 1770 avec son mari. La poire, née d’un semis, est baptisée au nom de Louise (pour Bonne, j’imagine qu’elle était bonne épouse, bonne mère, bonne chrétienne et tout le bazar…). Pourtant, cette poire a failli perdre son nom ! La variété est exportée vers les îles Anglo-Normandes puis l’Angleterre… avant de revenir en France sous le nom de “Louise Bonne de Jersey. Perfide Albion…

©Irina Pislari
©Irina Pislari

‘Conférence’

Une variété née voilà 140 ans en Angleterre. Comme ses obtenteurs devaient manquer d’imagination, ils l’ont nommée ‘Conférence’ après qu’elle ait reçu le premier prix à la Conférence nationale britannique de la poire, en 1895, à Londres. 

‘Doyenné du Comice’

Cette variété angevine est née dans le verger du Comice horticole d’Angers dans les années 1840. Son observation pendant plusieurs années par Hilaire Dhommé et Pierre-Aimé Millet de la Turtaudière a été… fructueuse ! Une fois fixée et baptisée, ‘Doyenné du Comice’ a vite été plantée notamment aux États-Unis et en France. Cette poire, parmi les plus consommées actuellement, faisait le délice de Marcel Proust au point de parler d’elle dans son ouvrage dans Sodome et Gomorrhe, le quatrième volet de À la recherche du temps perdu paru en 1922. Bref, dialogue entre le baron de Charlus et un maître d’hôtel…

« Maître d’hôtel, avez-vous de la Doyenné des Comices ? Charlie, vous devriez lire la page ravissante qu’a écrite sur cette poire la duchesse Émilie de Clermont-Tonnerre. Non, Monsieur, je n’en ai pas. »

©tpzijl
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‘Alexandrine Douillard’

Encore une affaire de famille ! Cette variété de poire a été créée par Constant Douillard (1795-1869), grand architecte nantais,  et arboriculteur à ses heures perdues. Il lui a donné le nom de son épouse, Alexandrine-Zita.

‘Passe-Crassane’

Si vous voyez un bouchon de cire rouge sur la queue d’une poire, il s’agit d’une «’Passe-Crassane’. Elle est le résultat d’une hybridation insolite réalisé par un pépiniériste rouennais qui a croisé une poire ‘Crassane’ avec un coing au milieu du XIXe siècle. Il faut entendre «’Passe’ par dépasser. La ‘Passe-Crassane a donc dépassé la ‘Crassane’. Elle a pourtant tendance à se faire rare sur les marchés, car la variété est sensible au feu bactérien.

©nito100
©nito100

‘Martin-Sec’

Voici une variété mentionnée dès 1530 dans le Seminarium et plantarium fructiferarum de Charles Estienne. C’est une poire à cuire, elle est délicieuse en compote. Comme elle n’est pas très juteuse, on peut aussi la faire facilement sécher et la conserver longtemps. Si on ne sait pas pourquoi Martin, on soupçonne l’origine de Sec, la chair n’étant pas juteuse, elle se casse facilement d’un coup sec.

-Poire_Martin_Sec-St_Hilaire-+1845 -  Jean Henri Jaume Saint-Hilaire (1772 – 1845) -
©Alphonse mas, aquarelles, 1867.
©Alphonse mas, aquarelles, 1867.

Mange, c’est de la Belge ! 

‘Beurré Durondeau’ : variété obtenue en 1811, près de Tournai, par Charles-Louis Durondeau. 

‘Précoce Hénin’ : variété née d’un semis réalisé voilà une soixantaine d’années par M. Henin dans la province de Liège.

‘Bergamote Esperen’ : c’est un major, le major Esperen, que l’on doit cette variété de poire d’hiver. Lieu : Malines. Date d’obtention : 1836.

‘Soldat Laboureur’ : là encore, il s’agit d’une obtention du major Esperen, mais cette fois-ci en 1820. 

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